Toulouse : une convention de l’Union des étudiants juifs de France prise pour cible

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L’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) organise à Toulouse une convention nationale à l’occasion de ses 80 ans. Le syndicat étudiant est la cible de vives critiques de collectifs pro-palestiniens. Une vindicte que ne comprend pas le président de la communauté juive toulousaine.

Toulouse accueille, depuis hier et jusqu’au 11 novembre, l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) qui célèbre ses 80 ans à l’occasion d’une convention nationale. Un rendez-vous percuté par l’actualité des violences antisémites survenues jeudi soir à Amsterdam.

« Dans les rues d’Amsterdam, hier, il y avait une chasse aux juifs. On les a lynchés, poursuivit, frappés au sol. L’antisémitisme se déploie de plus en plus à découvert, sans honte, dans les rues d’une capitale européenne » a déploré hier auprès de La Dépêche Yossef Marciano, président de l’UEJF. « Pour les juifs du monde entier, ces images, filmées par les agresseurs eux-mêmes, remuent un triple traumatisme : celui des pogroms, celui de la Shoah, et celui du 7 octobre », a poursuivi le président de l’UEJF dont la convention a été ciblée par des affiches dans la Ville rose « génocidaires et racistes, hors de Toulouse. »

« Derrière le légitime soutien à la Palestine se dissimule l’antisémitisme. Ceux qui ne veulent pas d’étudiants juifs dans Toulouse sont animés de la même haine que ceux qui ont perpétré, cette nuit, des pogroms à Amsterdam. L’exclusion, la violence ou une banderole annihilant l’existence d’Israël sont des messages contre la paix. Ces actes contribuent à attiser la haine tout en sabordant les aspirations d’apaisement des Palestiniens », a réagi hier le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

Un appel aux Toulousains

Le président de la communauté juive de Toulouse Thierry Sillam, faisait part hier de l’inquiétude des parents des étudiants qui devaient être reçus dans l’après-midi au Capitole. Et de regretter que les collectifs pro-palestiniens refusent tout débat et que certains « tentent de dresser les communautés les unes contre les autres. » Plus globalement, M. Sillam ne cachait pas son indignation et son désarroi face à une situation où les juifs français sont accusés d’être responsables de la politique israélienne et pris pour cible, y compris à Toulouse, depuis toujours pourtant ville de concorde entre communautés.

« On a toujours discuté entre les communautés, avec des Marocains, des Algériens, des Trucs… » rappelle le président de la communauté juive qui ne masque pas sa lassitude de voir la vie de ses membres se dérouler sous une pesante protection policière et dans la crainte permanente d’agressions. « Jusqu’où cela va-t-il aller ? On ne veut pas aller vers des ghettos mais tout simplement vivre et partager. Je lance un appel. Que les Toulousains se réveillent, car tout cela va trop loin. ».

Philippe Rioux