Eitan Biran, survivant du téléphérique, enlevé par son grand père israélien

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Une bataille pour la garde d’Eitan Biran, maintenant âgé de six ans, entre ses familles en Italie et en Israël faisait rage et s’est terminée par un enlèvement.

Eitan Biran, un enfant israélien qui était le seul survivant de l’accident de téléphérique dans le nord de l’Italie, a été enlevé samedi par son grand-père et ramené en Israël, a rapporté N12.

Le grand-père paternel d’Eitan, Shmulik Peleg, serait venu le voir pour une brève visite et était censé le rendre à sa famille à 18h30. Cependant, il ne l’a pas fait et a depuis rompu tout contact. Il a juste envoyé un SMS indiquant « Eitan est de retour à la maison« , selon le journal italien La Republica.

Cet enlèvement visait à ramener ce petit garçon en Israël en violation à la fois de la volonté de ses tuteurs légaux et de la loi italienne, a rapporté N12, citant le shaliach de Chabad en Italie Amos Dor, qui est un ami proche de la famille.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré qu’il « vérifiait l’information », mais le garçon est depuis arrivé en Israël, a expliqué le chef de la communauté juive de Milan, Milo Hasbani, au journal italien La Republica. Un avocat de la famille du petit garçon en Israël a confirmé plus tard qu’ils l’avaient ramené en Israël, avec des amis de la famille qui étaient en possession du passeport d’Eitan bien que le juge leur ait ordonné de le rendre aux tuteurs légaux en Italie.

« Nous sommes bouleversés et incrédules qu’ils soient allés aussi loin », a déclaré Armando Sibari, l’avocat de la famille italienne à La Republica. « C’est un acte très grave qui fera l’objet d’une enquête. Déjà en août, il y avait une position forte contre l’Etat italien et contre la tante paternelle d’Eitan, à laquelle nous avions répondu par un message à toute la famille expliquant que seul le bien- être de l’enfant était recherché. Nous sommes donc d’autant plus choqués par ce qui s’est passé. »

Eitan suivait une thérapie en Italie, a-t-il ajouté, et « a été littéralement arraché, par un rapt international, à la famille qui avait été identifiée par le juge tutélaire comme la plus appropriée pour lui. Nous sommes très inquiets du traumatisme que cet acte risque de lui causer. » Sa tante a déposé une plainte accusant le grand-père d’enlèvement, et un dossier a été ouvert quelques heures plus tard au parquet, a rapporté La Republica.

Biran, cinq ans, avait perdu ses parents, son frère et plusieurs arrière-grands-parents dans l’accident. Il était dans un état critique depuis un certain temps avant d’être finalement stabilisé et, finalement, de sortir de l’hôpital en juin. Cependant, il a subi un grave traumatisme psychologique à cause de l’incident.

Le garçon avait été confié à sa tante Aya, sa tante paternelle, qui vit à Pavie avec son mari et ses deux filles. Pavie, à 35 km. au sud de Milan, est réputée pour son université, qui attire de nombreux Israéliens.

Cependant, une bataille pour la garde entre la famille en Italie et en Israël faisait rage au sujet d’Eitan, maintenant âgé de six ans. À la mi-août, la famille israélienne d’Eitan a accusé Aya et ses proches italiens de l’avoir enlevé. Sa tante maternelle, Gali Peleg, voulait le ramener en Israël, de crainte que son identité juive ne se perde en Italie. Peleg a affirmé qu’Eitan n’appartenait pas à la famille italienne « qui ne le connaît pas et n’était auparavant pas proche de lui » et a déclaré qu’il était pris en otage. Peleg a accusé Aya de refuser de laisser des parents israéliens voir Eitan en dehors de quelques brèves périodes, et a affirmé qu’ils ne le traitaient pas bien, bien qu’Aya ait nié ces allégations.

Selon une information du quotidien italien La Stampa, Eitan était inscrit à l’istituto delle Canossiane, une école catholique dirigée par des religieuses de la ville de Fabia, où sont également inscrits ses cousins, et où il aurait commencé sa scolarité. Une école catholique, pour un petit israélien, c’est peut-être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et c’est peut-être aussi ce que signifie « pas bien traité » : aucun respect pour sa judéité, ni celle de ses parents et grands-parents disparus dans l’accident.

Line Tubiana avec jpost