Crash aérien : comment Israël évite à Tel Aviv les collisions aviaires

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Une montagne à ordures voisinait avec l’aéroport Ben Gourion. Dans l’intérêt des avions et des oiseaux, il a été transformé en un jardin extraordinaire.

Collision avec des oiseaux ? Cette hypothèse, soulevée comme une des causes possibles du terrible crash meurtrier d’un Boeing survenu le 29 décembre dans le sud-ouest de la Corée du Sud, a incité il y a quelques années Israël à prendre une décision radicale sur un site proche de l’aéroport Ben Gourion. Dans la banlieue sud-est de Tel Aviv, en effet, poussait une montagne d’ordures où des millions d’oiseaux affluaient chaque année. De 1952 à 1998 3000 tonnes de déchets ménagers y furent chaque jour déversées, soit la moitié de la consommation quotidienne des ménages du pays (l’autre moitié partant pour le Néguev).

Or cette décharge, composée de 25 millions de tonnes aujourd’hui, porte le nom de Hiriya, et n’a plus rien de sale ni de nauséabond : c’est un jardin extraordinaire. Il est planté d’essences qui sentent bon. On en oublierait que c’est un amas d’ordures, s’il n’y avait quelques lambeaux sortant du flanc de la montagne «pour que les gens se souviennent», explique Joanna Maissel, guide du parc Ariel Sharon.

Incroyable réhabilitation

«C’est l’une des sept merveilles du recyclage du monde!», s’enthousiasme la guide. Hiriya a ouvert en 2016. À l’intérieur, un court-métrage d’animation raconte l’incroyable réhabilitation de ce dépotoir en jardin de promenade, moins pour éviter la catastrophe écologique annoncée, que le danger de l’impact aviaire pour les avions de ligne de l’aéroport Ben Gourion tout proche et leurs passagers. Le premier ministre de l’époque, Ariel Sharon, ordonna de fermer la montagne et de la transformer, car les oiseaux volaient de plus en plus nombreux. Or «Israël est le deuxième pays de migration des oiseaux  après le Panama», affirme Joanna.

Sous nos pieds, un feuilletage d’argile, de plastique, de gravats et de terre plonge jusqu’à six mètres pour isoler de la toxicité des déchets. Les restanques d’oliviers portent les stigmates de l’histoire: les murets sont composés de béton des bâtiments détruits. Au sommet, la vue embrasse la ville blanche et son rivage.

Source lefigaro