Un homme tentant de mettre le feu à une synagogue à Rouen tué par la police

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Synagogue Creteil
Un homme armé d’un couteau et d’une barre de fer qui tentait vendredi matin de mettre le feu à une synagogue à Rouen a été tué par la police, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Deux enquêtes ont été ouvertes, a indiqué le parquet en début de matinée.

Des policiers ont abattu ce vendredi 17 mai matin un homme armé notamment d’un couteau qui tentait de mettre le feu à une synagogue à Rouen et les menaçait, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « A Rouen, les policiers nationaux ont neutralisé tôt ce matin un individu armé souhaitant manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville. Je les félicite pour leur réactivité et leur courage », a-t-il écrit sur le réseau social X (ex-Twitter).

Vers 6h45, les policiers sont « intervenus sur un signalement de dégagement de fumée près de la synagogue », située rue des Bons enfants dans le centre historique de Rouen, a détaillé une source policière à l’AFP. « Un individu a mis le feu à la synagogue de Rouen. Il aurait pris à partie les policiers et les pompiers », a pour sa part indiqué à l’AFP le procureur de Rouen, Frédéric Teillet. Un acte qui a causé « énormément de dégâts » dans le lieu de culte, selon une responsable de la communauté locale.

Selon une source proche du dossier, l’homme était armé « d’un couteau et d’une barre de fer »« Ensuite, il aurait menacé un policier d’un couteau et ce dernier a fait usage de son arme et l’individu est décédé », a précisé le procureur.

Deux enquête ouvertes

Deux enquêtes ont été ouvertes, a indiqué le parquet en début de matinée. Une première enquête pour « incendie volontaire » visant un lieu de culte et « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique », confiée à la DGPN, a fait savoir le parquet. Une autre enquête a été ouverte sur les circonstances du décès de l’individu armé pour « violences volontaires avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner », confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

L’homme qui a tenté d’incendier la synagogue de Rouen était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF), « non exécutable », a indiqué une source proche du dossier. Il était sous le coup de cette mesure depuis « moins d’un an », mais elle n’a pas pu être exécutée car l’homme « avait engagé un recours devant les juridictions administratives », a précisé cette source.

« Sous le choc »

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, « une fois de plus, cet acte vise à installer un climat de terreur parmi les juifs de France ». Il dénonce une « montée en gravité » des actes antisémites après l’inscription d’une vingtaine de mains rouges, symbole controversé brandi un temps dans des manifestations propalestiniennes, dans la nuit du 13 au 14 mai, sur le Mur des Justes, à l’extérieur du Mémorial de la Shoah, à Paris. « L’antisémitisme répond toujours à un effet de mimétisme et d’entraînement, s’en prendre à une synagogue, c’est s’attaquer au symbole le plus visible de la présence des juifs dans la société ; l’incendier, c’est vouloir occulter notre présence. »

Elie Korchia, président du Consistoire central, est attendu à Rouen dans la matinée. « Dans le climat d’antisémitisme exacerbé que nous connaissons depuis quelques mois, cet acte très grave et assez unique crée un sentiment de grande inquiétude. Mais nous sommes aussi soulagés de voir avec quelle rapidité et efficacité les forces de l’ordre sont intervenues grâce aux mesures de sécurisation mises en place ces derniers temps », a-t-il réagi.

Gérald Darmanin avait demandé le 14 avril aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l’attaque menée par l’Iran contre Israël.

Les opérations militaires lancées par l’Etat hébreu dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque des combattants du Hamas, le 7 octobre, ont provoqué une forte hausse des actes d’antisémitisme en France. Au début de mai, le premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé que « 366 faits antisémites » avaient été enregistrés au premier trimestre 2024, soit « une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023 ».

Source nouvelobs