Turquie : des villageoises rénovent la plus grande synagogue du monde antique

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Dans la ville turque de Sardes, ancienne capitale de la Lydie – autrefois habitée par le roi Crésus –, des villageoises prennent part aux travaux de rénovation de la plus grande synagogue du monde antique, rapporte Arkeonews ce vendredi 4 août.

C’est une cité bien connue des amateurs d’archéologie, dont l’histoire remonte à 1200 avant notre ère. En Turquie, Sardes est une ancienne ville d’Asie Mineure. Nichée sur la rivière Pactole – l’actuel Sart Çayı –, dans la vallée de l’Hermos, cette ancienne capitale de la Lydie, ville du roi Crésus, dont la richesse est légendaire, abrite la plus grande synagogue du monde antique, construite vers la fin du IIIe siècle, à l’angle du bain-gymnase romain.

Jusqu’à la destruction de la ville par les Perses en 616, la synagogue a connu plusieurs phases de construction au cours desquelles elle est restée en usage. Ce monument était le centre de la vie religieuse juive à Sardes pendant la période romaine tardive.

Sa découverte en 1962 par la mission archéologique américaine de Harvard-Cornell a permis de réexaminer l’importance que revêtaient les communautés juives en Asie Mineure. Depuis, le bâtiment et les décors du monument ont en partie été restaurés et celui-ci a été ouvert aux touristes.

Depuis l’an dernier se déroulent dans l’édifice des travaux de restauration auxquels participent neuf villageoises, nous apprend Arkeonews ce vendredi 4 août 2023. Ces femmes ont notamment posé au sol des mosaïques conformes à celles qui avaient été installées autrefois.

Il y a 159 ans débutaient les fouilles archéologiques

Les pierres de couleur blanche proviennent du site archéologique de Bin Tepe, situé sur la rive sud du lac de Marmara, dans la province de Manisa. Quant aux pierres de mosaïques noires, elles sont apportées de la ville turque d’Antakya, située au sud du pays dans la province extra-anatolienne du Hatay.

Les fouilles archéologiques ont débuté il y a 159 ans dans l’ancienne ville de Sardes qui a joué un rôle important dans la propagation du christianisme en Occident. Le professeur Nicholas Cahill, qui en est l’actuel responsable, a confié que les travaux se poursuivaient cette année dans de nombreuses parties de la ville, poursuit le média.

Le scientifique a précisé que les fouilles avaient laissé de nombreux « trous » dans le sol. Des espaces vides que les neuf femmes qui participent aux travaux de restauration sont chargées de combler.

Au moment d’évoquer la structure de la synagogue, le professeur Cahill a estimé que celle-ci était « intéressante » et contribuait au fait que le monument était « la plus grande et la plus luxueuse des synagogues du monde antique ». Il a rappelé que les murs étaient « recouverts de marbre coloré » et que « les noms des personnes ayant payé pour sa construction [y] étaient écrits en grec ».

« Mieux connaître son histoire »

Dans le même contexte, le professeur Cahill a souligné que les diverses découvertes faites à l’occasion des fouilles avaient permis d’appréhender « des périodes beaucoup plus anciennes ». Et d’ajouter : « Sardes était l’une des plus grandes villes du VIe siècle avant J.-C. et la capitale d’un grand empire. […] Nous nous efforçons de mieux connaître son histoire. »

En effet, comme le rappelle Arkeonews, les différentes fouilles ont permis de mettre au jour diverses structures et autres artefacts associés aux cultures lydienne, perse, hellénistique, romaine ou encore byzantine. Des trouvailles qui n’ont rien de surprenant, puisque cette ville antique a abrité pendant plus de 5 000 ans de nombreuses colonies et civilisations.

Charline Vergne

Source geo