Un fabricant israélien de viande cultivée veut débarquer en Suisse

Abonnez-vous à la newsletter

L’entreprise israélienne Aleph farms a soumis une demande auprès de Berne, pour pouvoir commercialiser ses steaks de bœuf cellulaires dans le pays.

Le fabricant israélien de viande cultivée Aleph farms fait un premier pas pour se développer en Europe, en commençant par la Suisse où il a déposé une demande d’approbation réglementaire, annonce-t-il mercredi. L’entreprise, qui compte l’acteur américain Leonardo di Caprio parmi ses investisseurs, a soumis une demande auprès de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires dans le but de pouvoir commercialiser ses premiers steaks de boeuf cultivés, indique-t-elle dans un communiqué.

Cette start-up basée à Rehovot, dans la banlieue de Tel-Aviv, a déjà déposé des demandes d’autorisation en Israël, aux États-Unis et à Singapour, mais la Suisse est « le premier pays en Europe » où elle entame des démarches, a indiqué son porte-parole à l’AFP.

Une alliance avec les supermarchés Migros

En Suisse, l’entreprise Aleph farms s’est alliée à la chaîne de supermarchés Migros – la plus grande enseigne de distribution dans le pays alpin – qui était entrée dans son capital en 2019, afin d’explorer le potentiel de cette nouvelle technologie.

Plusieurs start-up se sont engouffrées sur le créneau de la viande de culture qui entend produire des protéines animales avec un impact moindre sur l’environnement que celui de l’élevage intensif. La société néerlandaise Mosa Meat avait été la première à présenter au grand public un steak haché « in vitro » conçu à partir de cellules souches de vache en 2013. Pour l’heure, les coûts de production restent cependant très élevés.

« 74% des Suisses ouverts à l’idée d’essayer »

Selon une étude menée conjointement par Aleph Farms et Migros, « 74% des consommateurs suisses sont ouverts à l’idée d’essayer de la viande cultivée », affirme la start-up israélienne dans le communiqué, à la fois par « curiosité » et par intérêt pour les questions de « durabilité » et de « bien-être des animaux », ajoute-t-elle.

La start-up vise d’abord un prix « similaire » au boeuf ultra-premium », précise son porte-parole, même si l’objectif est de parvenir à des prix « à parité » avec la viande plus conventionnelle dans les années à venir.

En juin, le ministère américain de l’Agriculture a inspecté et approuvé les systèmes de sécurité sanitaire des infrastructures de deux start-up, Upside Foods et Good Meat, devenant le deuxième pays après Singapour à ouvrir la voie à la viande artificielle.

Aleph farms s’est fait connaître à travers une expérience dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale (ISS). La start-up avait fourni des cellules pour l’expérience. Les tests dans l’espace avaient permis de concevoir des tissus de boeuf, de lapin et de poisson à l’aide d’une imprimante 3D.