Quand Mélenchon s’en prend à Libération qui a osé dialoguer avec le CRIF

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Mélenchon a un blog, et son dernier post est un petit « bijou » : la dernière partie veut dézinguer Libération qui a osé interviewer Yonathan Arfi! Copie de cette partie.

« LIBÉRATION » du 20 juillet, quelle déception ! Une double page qui fait mine d’être liée aux circonstances des injures du CRIF contre les Insoumis. En fait, le papier était déjà réalisé depuis quelque temps, si je me souviens bien de mes refus d’y participer et des appels des copains après avoir été interrogés. Sans oublier les témoignages des personnes citées. Le but est de créer un « fossé » avec la « communauté juive », en faisant semblant de le déplorer. Manière de faire du CRIF le représentant de celle-ci, ce qu’il est très, très, très loin d’être. En attestent les nombreux retours amicaux reçus après cette double page lamentable. Certains venant de l’intérieur de la rédaction de « Libération », écœurés d’être enrôlés dans ce combat plus que douteux.

D’une façon générale, pour moi, le lien de la direction du CRIF avec l’extrême droite ne fait pas de doute mais, bien sûr, j’accepterai un démenti. Surtout après l’expulsion de l’organisation animée par les communistes en son sein. Manière d’effacer le fond : oui, il y a un sérieux problème avec une organisation comme le CRIF et ses commensaux médiatiques. Ceux-là trouvent normal de faire des harangues politiques dans des commémorations, comme si la mémoire nationale leur appartenait.

Et comment oublier comment le CRIF a fait expulser par la « Ligue de défense juive » (classée comme organisation terroriste aux USA) onze parlementaires Insoumis en écharpe, pourtant signataires de l’appel à cette marche pour Mireille Knoll. Cela alors même que le député Alexis Corbière avait longuement tenté de négocier la veille avec le président du CRIF un bon déroulement mutuellement convenu. Le CRIF, au contraire, fit accueillir et accompagner madame Le Pen au cœur de la marche.

Comment oublier le silence du CRIF après l’agression physique de la députée Ersilia Soudais par un responsable d’une organisation se proclamant juive.

Quant à la référence à ma réplique aux accusations contre le leader du parti travailliste Corbyn, « Libération » fait comme si le grand rabbin du Royaume-Uni n’avait pas appelé publiquement à voter contre celui-ci, et que je répondais à cette attaque.

Au total, cet article sent fort la télécommande où il faut dire n’importe quoi pour bétonner une thèse communautariste aveuglée. Ça marche ! Et « Libération » ne le fait que pour cela en recopiant les éléments de langage des officines du CRIF. Une députée macroniste tweete aussitôt : elle dénonce mes « odieux propos antisémites » à propos du CRIF. Lesquels ? J’en passe et non des moindres dans le concert de ces répondeurs automatiques qui ne savent même pas de quoi on parle, mais aboient en cadence au coup de sifflets des boucles de messagerie.

Lamentable « Libération » servant la soupe au pire à l’heure du danger pour tous ! L’idée est de reprendre l’argument de Zemmour selon lequel nous serions hostiles au CRIF parce que nous voudrions séduire l’électorat musulman. CQFD ! Dois-je produire l’argument inverse à propos de tous les lèche-bottes du CRIF ? Que n’entendrait-on pas ! Ici, la malveillance venimeuse conduit à la stupidité la plus complète. Jusqu’à l’oubli du professionnalisme.

Aussi me reste-t-il à le préciser à « Libération » : Marie-Noëlle Lienemann, avec qui j’ai beaucoup milité, n’est pas juive mais catholique pratiquante. Je le sais, non parce que je le lui ai demandé, mais parce que j’en ai été témoin et que j’ai eu de nombreuses discussions passionnantes avec elle sur le christianisme. Ce genre de préjugé sur le nom est déjà un signe inquiétant. Quant au député socialiste Jérôme Guedj, il n’est pas « d’origine juive », comme le dit « Libération », mais juif et assume avec énergie cette appartenance qu’il défend, lui par contre, avec le respect de l’intelligence des gens auxquels il s’adresse.

Mais voici le plus grave. « Libération » n’hésite pas à attribuer à un prétendu « cadre du mouvement LFI » la remarque que LFI serait une « organisation de gauche dans lequel il n’y a pas de dirigeants juifs ». Cette citation anonyme est évidemment une invention de ce journal. Comme les autres du même acabit, attribuées à un « député Insoumis ». De même que le refrain « même dans sa famille politique » pour parler des protestations contre « mes propos » sont une invention malhonnête : tous les dirigeants et députés LFI ont protesté contre les propos du président du CRIF, et protestent souvent contre l’attitude injurieuse et grossière de ses représentants qui refusent de serrer la main des Insoumis dans les commémorations.

Notre difficulté avec le CRIF est politique et non religieuse. Mais oui, en effet, nous n’avons pas de dirigeant « juif ». Ni « chrétien » ni « musulman ». Nous avons juste des dirigeants. Le seul quota que nous pratiquons est celui de la parité hommes femmes : moitié, moitié, quelle que soit leur religion. Si certains dirigeants ou cadres LFI veulent faire savoir à « Libération » qu’ils ou elles sont juifs, ce sera leur affaire. Entre insoumis nous ne tenons pas de fichier, et nous ne demandons jamais leur religion à nos camarades. Au contraire des auteurs de cette assertion, nous sommes une organisation laïque.

Dorénavant une chose est donc acquise. On peut politiser la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv sur l’exemple du président du CRIF ! J’invite les camarades à ne pas s’en priver, car cette situation porte de nombreuses leçons à propos de la lutte contre le racisme, le rôle de la police dans le fascisme et l’arrogance de tous les communautarismes suprématistes et de leurs complices médiatiques.

LOL du weekend, on ne pouvait pas rater ça!!! Yonathan Arfi n’est pas nommé, non, non, juste le CRIF…alors moi, j’aime bien le mettre en photo…

Source melenchon

1 Comment

  1. La LFI comme la CGT de longue date ont dans leur sein antisémites et antisionistes; c’est longuement détaillé dans cet essai avant dernier chapitre. Après le fait est que la communauté juive comme la communauté française est partagée en deux la gauche et les le pen zemmour compatibles; et les institutions juives dites représentatives écartent les seconds ce qui ne me semble pas judicieux vu le peu de juifs qui restent en France. On ne peut pas se payer ce luxe de division.
    https://www.lysbleueditions.com/produit/la-france-est-a-genoux-mais-pas-les-francais/

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