Le journaliste et géopoliticien Alexandre Adler est mort à 72 ans

Abonnez-vous à la newsletter

Auteur de J’ai vu finir le monde ancien, essai sur les conséquences des attentats du 11-Septembre, il avait collaboré avec de nombreux médias. Il est mort mardi à 72 ans.

Le journaliste et géopoliticien Alexandre Adler, spécialiste des relations internationales, de l’ex-URSS et du Proche-Orient, est décédé mardi à 72 ans, a annoncé à l’AFP sa femme, la philosophe Blandine Kriegel. Il est décédé à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Le journaliste travaillait actuellement sur un «traité de géopolitique presque achevé», selon Blandine Kriegel, jointe par l’AFP.

Normalien, agrégé d’histoire, Alexandre Adler a travaillé pendant dix ans à Libération (1982-1992), où il s’occupait de l’URSS puis des pages Idées, avant de rejoindre Courrier international dont il a été rédacteur en chef puis directeur éditorial (1992-2002). Il a aussi été cinq ans au Monde comme conseiller de Jean-Marie Colombani, alors directeur du journal. En 2002, il a rejoint Le Figaro comme conseiller rédactionnel et éditorial.

Grand érudit, doté d’une mémoire prodigieuse, il a défendu les Etats-Unis de George W. Bush après le 11-Septembre et a écrit un best-seller J’ai vu finir le monde ancien, ouvrage de géopolitique qui lui vaudra le prix du livre politique en 2003. Suivra L’Odyssée américaine un an plus tard. «Il applique ici sa méthode coutumière: ne s’interdire aucun rapprochement géographique, historique, artistique, procéder par sauts et gambades», résume son éditeur Grasset, à propos de ce livre. «Il avait annoncé précocement la chute de l’URSS», a encore rappelé son épouse dans un communiqué transmis à l’AFP. Parmi ces derniers essais figurent Rendez-vous avec l’IslamLe monde est un enfant qui joue, La Chute de l’empire américain ou Quand les Français faisaient l’histoire.

Alexandre Adler, qui a toujours défendu l’Etat d’Israël, a aussi collaboré au Point et à la radio sur Europe 1 de 2011 à 2014 et sur France Culture. Depuis quelques années, Alexandre Adler avait rejoint Radio J. Il a participé avec son épouse Blandine Kriegel à l’émission Philosophies qu’elle a présenté, mais aussi à Mondovision puis Géopolitique le mag animé par Steve Nadjar sur notre antenne. Dernière chronique le 1er juin dernier dans l’émission Géopolitique le mag de Steve Nadjar. Il revenait sur la réélection de Recep Tayip Erdogan à la présidence turque

Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, a aussi rendu hommage à Alexandre Adler sur son compte Twitter : « Infinie tristesse à l’annonce du décès d’Alexandre Adler.  Grand érudit, expert en géopolitique, il avait l’intelligence du monde qui était celle du coeur, lui qui me faisait toujours l’amitié de considérer que je pouvais lui apporter quelque chose par nos échanges. » «Alexandre Adler était un puits de science et de générosité, le détenteur unique d’un savoir infini et désintéressé. Aucun sujet n’échappait à son oeil d’aigle… ou à son imagination», a encore écrit sur le réseau social le philosophe Raphaël Enthoven.

Alexandre Adler avait également décroché en 1999 le prix de la fondation Mumm pour ses Bloc-Notes dans Courrier International.

Source lefigaro