Un homme autorisé à brûler une Bible et une Torah devant l’ambassade d’Israël en Suède

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The Aleppo Codex, oldest surviving copy of the Hebrew Bible
Après l’incendie d’un Coran devant la mosquée de Stockholm, le livre sacré du judaïsme sera brûlé samedi 15 juillet devant l’ambassade d’Israël.

Mais que se passe-t-il en Suède? Fin juin, au premier jour de la fête musulmane de l’Aïd-al-Adha, quelques pages d’un exemplaire du Coran ont été brûlées devant la plus grande mosquée de Stockholm. Le tout dans le calme, sans heurts, dans un « rassemblement » autorisé par la police suédoise.

Cette scène qui a suscité de nombreuses indignations, va avoir une suite. Une personne va brûler, samedi 15 juillet, une Torah devant l’ambassade d’Israël. « Une personne qui a demandé à organiser un rassemblement public pour brûler des Torahs et des Bibles à l’extérieur de l’ambassade d’Israël a obtenu l’autorisation », rapporte Sveriges radio, un média local.

La demande a été faite auprès des autorités par un homme de 30 ans. Il a dit agir en « réponse » à l’incendie du Coran, dans une « déclaration symbolique pour la liberté d’expression ». Des propos rapportés au moment du dépôt de la demande, par Mattias Sigfridsson, le chef de la police locale.

Israël demande d' »empêcher » l’autodafé

Ce vendredi, Ziv Nevo Kulman, l’ambassadeur d’Israël en Suède, a dénoncé cet acte à venir dans un tweet:

« Je condamne catégoriquement le fait de brûler des livres sacrés de n’importe quelle religion, car il s’agit d’un acte de haine et d’irrespect qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression. »

Israël a également « condamné » cette autorisation, par la voix de Lior Haiat, son ministre des Affaires étrangères. « Nous demandons aux autorités suédoises d’empêcher l’incendie de livres saints », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a, lui, prévenu sur Twitter que son pays prenait la question très au sérieux. « Les livres sacrés de toutes les religions doivent être respectés », a-t-il insisté.

« Je condamne fermement la décision des autorités suédoises d’autoriser l’incinération d’un livre biblique devant l’ambassade d’Israël dans le pays. L’État d’Israël prend très au sérieux cette décision honteuse qui porte atteinte au Saint des Saints du peuple juif. Les livres sacrés de toutes les religions doivent être respectés. »

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, parle, de son côté, d' »antisémitisme » sur ce même réseau social. Connu pour être ses positions radicales, il souhaite qu’Israël rappelle son ambassadeur en Suède si la manifestation n’est pas interdite.

« J’ai été choqué d’apprendre que la police suédoise avait approuvé l’incendie de Bibles devant l’ambassade d’Israël sous prétexte de liberté d’expression. Porter atteinte aux sanctuaires d’Israël n’est pas de la liberté d’expression, c’est de l’antisémitisme. J’appelle les membres du ministère des Affaires étrangères à user de tout leur poids auprès du gouvernement suédois et à empêcher cela, et s’ils ne font pas appel à sa demande, des mesures doivent être prises pour renvoyer l’ambassadeur en Israël. »

Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a qualifié l’action de « crime de haine » .

« Brûler un rouleau de la Torah est un crime de haine, une provocation et une grave atteinte au peuple juif et à la tradition juive. Le ministère des Affaires étrangères et l’ambassadeur d’Israël en Suède travaillent par tous les moyens possibles pour empêcher cet acte ignoble. »
Fin juin, un réfugié irakien avait mis le feu à un Coran lors d’une manifestation dans la capitale suédoise. Il avait lui aussi reçu l’autorisation de le faire. Cela avait déclenché des réactions furieuses dans les pays où vivent de nombreux musulmans. Pour sa part, le gouvernement suédois avait dénoncé un acte « islamophobe » mais appuyé sur le fait que l’incident s’inscrivait dans le cadre de la liberté d’expression, protégée par la Constitution. Ce nouvel épisode pourrait cependant raviver les braises de tensions religieuses.
Avec bfmtv et lalibre