Les fouilles d’une grotte située près de Jérusalem ont conduit à la découverte de nombreux crânes humains et autres objets associés à la nécromancie, suggérant qu’elle constituait autrefois un portail vers l’au-delà.
Si les premières descriptions archéologiques de la grotte de Te’omim, datant du XIXe siècle, indiquent que les habitants de la région attribuaient à l’époque des pouvoirs de guérison à l’eau de source s’y écoulant, il semble que l’endroit était déjà considéré comme sacré à la fin de l’Antiquité.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Harvard Theological Review, Eitan Klein, directeur adjoint de l’autorité des antiquités d’Israël, et Boaz Zissu, membre du département des études et de l’archéologie à Bar Ilan, ont découvert une série de crânes et d’objets datant de l’époque romaine, dont la majorité pourraient avoir été utilisés pour communiquer avec les morts. « Certaines anfractuosités dissimulaient des lampes à huile, des armes et des poteries », détaille le duo.
Bien qu’il soit difficile d’établir la fonction de ces objets anciens, les chercheurs expliquent que les crânes humains étaient utilisés dans tout l’Empire romain, y compris en Palestine et dans les environs, dans le cadre de séances de nécromancie réalisées par des « sorcières ». Lors de celles-ci, les lampes à huile étaient notamment utilisées pour « prédire l’avenir en se basant sur la forme de leur flamme ».
« Ces rites se déroulaient généralement à l’intérieur de grottes funéraires ou de tombeaux, ainsi que de nécromantéions ou ‘oracles des morts’ », expliquent les chercheurs. « Ces sanctuaires étaient souvent situés à proximité de sources d’eau que l’on pensait être des portails possibles vers le monde souterrain. »
Des ames destinées à éloigner les mauvais esprits
Par ailleurs, les auteurs de l’étude notent que de nombreuses sources historiques font allusion à la croyance selon laquelle les esprits étaient effrayés par le métal, en particulier le bronze et le fer. Ce qui renforce l’idée que les épées et autres armes trouvées dans la grotte aient pu servir à « protéger les participants des mauvais esprits et à s’assurer que les offrandes faites à l’esprit spécifique invoqué n’étaient pas subtilisées par ces derniers ».
« À la lumière de tout cela, nous pouvons avancer avec prudence que des séances de nécromancie ont eu lieu dans la grotte de Te’omim à l’époque romaine tardive, et qu’elle a pu servir d’oracle local (nekyomanteion) à cette fin », conclut l’équipe.