Ce samedi 15 avril 2023 à 23h, France 3 a rediffusé le documentaire Mike Brant, l’étoile filante, consacré au météorique et charismatique chanteur israélien : l’occasion de le voir ou revoir!
Laisse-moi t’aimer, C’est ma prière, Rien qu’une larme, Qui saura, Dis-lui (chanson posthume polémique)… Autant de tubes (interprétés en phonétique !) par l’une des plus belles voix de la chanson française, quasi-égal des Claude François, des Michel Sardou et des Dalida. Mort à 28 ans, en 1975, Mike Brant a vendu en à peine 5 ans pas moins de 15 millions de disques dans l’Hexagone. Un record pour une triste fin : la chute de l’idole du 6ème étage d’un immeuble du XVIème arrondissement de Paris. Accident, suicide, meurtre ? Mike Brant, l’étoile filante, documentaire choc diffusé ce samedi 15 avril à 23h, sur France 3, revient sur la vie et la mort de Moshé (dit Mike) Brandt. Et, notamment, sur ses débuts en France.
Haïfa-Téhéran-Paris
Né en 1947, fils de Juifs polonais rescapés du nazisme, sa mère ayant été déportée à Auschwitz où elle a vu disparaître les siens, Moshé Brandt grandit dans le jeune État d’Israël. D’une étrange façon : durant ses premières années, le garçon est quasi-muet, Ce qui suscite la légitime inquiétude de ses parents. Jusqu’au jour où Moshé s’éveille au monde et s’ouvre aux autres à travers une expression artistique insoupçonnée. Doué pour le dessin, l’enfant l’est surtout pour le chant.
Il a 16 ans lorsqu’il est invité pour animer le réveillon de la Saint-Sylvestre dans un grand hôtel d’Haïfa. Un an plus tard, Moshé devient le chanteur des Chocolates, le groupe de son frère cadet Zvi. Un an de plus et il a son propre groupe : The Skymasters, où il reprend les tubes d’Elvis Presley et de Tom Jones. Séduisant, doté d’une puissante voix de crooner qui peut aussi monter très haut, célèbre aussi pour ses irrésistibles imitations, dont celle de Jerry Lewis, Moshé, qui vient de se rebaptiser Mike, commence à se faire un nom et à effectuer des tournées dans d’autres pays avec son groupe.
C’est lors de l’une d’elles, dans le night-club de l’hôtel Hilton de Téhéran, que le jeune homme fait une rencontre déterminante. Le 17 mai 1969, Mike Brant, qui donnera son nom à un chien de Scènes de ménages, est remarqué par Sylvie Vartan et par son secrétaire, le célèbre Carlos, qui succombent à sa voix et à son charme. Ils l’invitent à venir les retrouver à Paris où, lui assurent-ils, il a toutes les cartes en main pour faire une belle carrière. Même si le chanteur israélien baragouine l’anglais et ne parle pas un mot de français ! Mais deux mois plus tard, en plein été, Mike Brant prend Sylvie Vartan et Carlos au mot et débarque en France.
La dernière chance
Aéroport d’Orly, août 1969. Le gaillard de 1,87 mètre, « magnifique » selon Sophie Darel, compose machinalement un numéro de téléphone qu’il a appris par cœur, celui que lui a communiqué Carlos à Téhéran. A l’autre bout du fil, une voix familière le fait sursauter. Mais, aussitôt, il se ressaisit : « Allô ! Carlos ? C’est Mike ! » Cela fait des jours que le jeune homme appelle régulièrement, et en vain, l’assistant de la blonde vedette française. Sans imaginer que les stars partent en vacances ! Pour passer le temps, il s’assoit à la terrasse des cafés parisiens et admire les jeunes Françaises qui en cette belle saison flânent dans la capitale et ne semblent pas insensibles à son physique d’Apollon. Mais tout intermède à ses limites et Mike Brant, à court d’argent, s’apprête à reprendre l’avion pour Tel-Aviv. Son coup de téléphone à Orly est l’appel de la dernière chance.
Ne perdant pas de temps, Carlos l’invite immédiatement chez lui. Et, dans la foulée, lui présente l’auteur-compositeur préféré de Sylvie Vartan : le talentueux Jean Renard lequel écoute, sidéré, Mike Brant. Plus tard, il déclarera : « En plus de son allure, de sa beauté, ce qui ressortait, à travers son sourire clair, c’était un magnétisme de star. Et puis, il avait une telle aisance de voix et, surtout, une telle vibration qu’il m’a fallu quelques secondes pour me remettre du choc éprouvé. » Renard propose alors un titre qu’il a composé et écrit et que vient de refuser Johnny Hallyday : Laisse-moi t’aimer. L’enregistrement laborieux de la chanson traduite phonétiquement en français pour Mike Brant, dont la mort est encore énigmatique, va durer un mois. Laisse-moi t’aimer va s’écouler à 1,2 million d’exemplaires. Pour Brant, c’est le début d’une foudroyante carrière…
A voir ou revoir sur france3 replay, jusqu’au 23/04