Les autorités israéliennes ont décidé de faciliter le permis de port d’armes après deux attentats à Jérusalem. Une façon pour « les personnes sur place » de stopper les « terroristes », estime Simon Seroussi, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France.
« Lorsqu’il y a des civils armés, ce sont des vies qui sont sauvées« , a justifié dimanche 29 janvier sur franceinfo Simon Seroussi, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France alors que le gouvernement israélien a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes pour les civils. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis samedi soir une réponse « forte » et « solide » après deux attentats à Jérusalem-Est, dont l’un a fait sept morts. D’après le porte-parole, « la plupart des attentats sont stoppés par des civils armés ou des gardes de sécurité d’un supermarché. Il y a donc une importance cruciale à ces premières minutes afin de stopper une tuerie sanguinaire« . Simon Seroussi ne croit pas à une nouvelle Intifada et espère que la visite du chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken « aura un impact positif« .
franceinfo : Ne craignez-vous pas que cette mesure fasse dégénérer la situation ?
Simon Seroussi : Je ne pense pas. En Israël, malgré le fait que notre pays soit confronté au terrorisme depuis des dizaines d’années maintenant, il y a toujours eu un respect des forces de sécurité. Le port d’armes est, en général, difficile à obtenir, il faut un permis, ça n’a rien à voir avec les États-Unis. Malgré tout, la plupart des attentats sont stoppés non pas par les forces de sécurité, mais par des civils armés ou des gardes de sécurité d’un supermarché. Lorsqu’il y a des civils armés, ce sont des vies qui sont sauvées lorsqu’un terroriste commence à tirer dans tous les sens.
Craignez-vous désormais la multiplication d’initiatives isolées ?
Ça a lieu tous les jours. La seule différence, c’est que la plupart du temps, les assaillants, les terroristes, sont soit stoppés au tout début de l’attaque parce qu’il y a des personnes armées sur place, soit les forces de sécurité vont aller les chercher en amont lorsqu’ils ont l’information. Il y a deux jours, les forces de sécurité israéliennes sont rentrées au cœur de Jénine, en Cisjordanie, un bastion islamiste connu, pour aller arrêter des membres du Djihad islamique qui étaient sur le point de faire une attaque. Les renseignements israéliens avaient l’information qu’ils étaient en train de partir pour aller commettre un attentat. Les forces de sécurité sont venues pour les arrêter, ils ont ouvert le feu et les combattants du Jihad islamique sont morts les armes à la main. Nous sommes malheureusement un pays sous tension où il y a ce genre de tentatives en permanence.
ll y a eu la visite au mois au début du mois de janvier, du ministre de la Sécurité intérieure sur l’esplanade des Mosquées. Les Palestiniens y ont vu une provocation. C’est ce qui a mis le feu, selon vous ?
Itamar Ben Gvir est une figure controversée, ça a beaucoup fait parler. On peut être pour ou contre, c’est tout à fait légitime mais ce genre d’attaques arrivait avant ce gouvernement. Le gouvernement Lapid était l’un des plus à gauche de ces quinze dernières années avec un parti arabe. Ce genre d’attaques n’est pas lié à la nature du gouvernement israélien et malheureusement c’est dû à une idéologie islamiste qui est très présente dans la société palestinienne. Aujourd’hui, c’est une des causes principales de ces attentats, de la même manière que ce qu’on peut voir en Europe ou dans d’autres parties du monde.
Pensez-vous que l’on soit au bord d’une Intifada ?
Je le dis avec beaucoup de précautions et j’espère avoir raison : je ne pense pas que nous sommes au niveau d’une Intifada, je ne pense pas que nous y arriverons non plus. Il y a des tensions très élevées, plus que d’habitude. C’est le rôle des forces de l’ordre, mais aussi des responsables politiques de faire ce qu’il faut pour diminuer ces tensions et discuter. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, arrive dans la région dans quelques jours, nous espérons que les choses vont aller dans un sens positif. Les Américains ont toujours été l’interlocuteur principal entre l’Autorité palestinienne et Israël et ils ont une influence importante. Nous espérons que leur rôle aura un impact positif.