L’oncle d’une élève du lycée Scheurer-Kestner de cette commune du Haut-Rhin a été mis en examen pour « menaces de mort » après avoir pris à partie le professeur.
La Secrétaire d’État Sonia Backès parle d’une « agression inacceptable ». Un enseignant du Haut-Rhin a été menacé de mort par l’oncle de l’une de ses élèves, après avoir évoqué les caricatures de Mahomet lors d’un cours, indique Le Figaro, ce mardi 11 octobre, confirmant une information publiée quelques jours plus tôt par L’Alsace.
Selon le quotidien régional, la jeune élève, scolarisée au lycée Scheurer-Kestner de Thann, se serait « accrochée verbalement » avec son professeur pendant ce cours du 4 octobre, lors duquel l’enseignant a notamment évoqué le cas du journal satirique Charlie Hedbo en abordant la question de la liberté d’expression.
Elle se serait alors plainte auprès de son oncle, qui s’est rendu au lycée en fin d’après-midi pour rencontrer le professeur. Selon les deux journaux, l’oncle a pris à partie l’enseignant, évoquant notamment Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné en octobre 2020 devant son collège après avoir montré des caricatures de Mahomet.
« Menaces de mort » et « apologie du terrorisme »
La Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, a apporté son « soutien » au professeur et appelé à « des sanctions exemplaires ». « Face aux attaques contre la laïcité à l’école, nous ne céderons rien ! », a-t-elle écrit sur Twitter.
Je veux dire tout mon soutien à l’enseignant menacé pour avoir évoqué en cours les caricatures de #charliehebdo. Cette agression est inacceptable et mérite des sanctions exemplaires. Face aux attaques contre la #laïcité à l’école, nous ne céderons rien !https://t.co/bRP2sNpwyx
— Sonia Backes (@SoniaBackes) October 12, 2022
Cette affaire intervient deux ans quasiment jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Les établissements scolaires sont d’ailleurs invités par le ministère de l’Éducation nationale à rendre hommage au professeur d’histoire-géographie les 14 ou 17 octobre avec « une minute de silence », un « échange » ou une « séquence pédagogique ». « L’occasion de faire prendre conscience de ce qu’est l’esprit critique, l’importance de la démarche scientifique, fondée sur les faits et leur observation », indique Eduscol, le site qui fournit des contenus pédagogiques aux enseignants.
Je veux réaffirmer un principe simple : la laïcité n’est pas négociable. Elle est la condition de la mise en œuvre des valeurs de la République. De la protection de l’École de toute influence et de tout prosélytisme. pic.twitter.com/5biCQFu5n5
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) October 11, 2022
« La laïcité n’est pas négociable. Elle est la condition de la mise en œuvre des valeurs de la République. C’est la condition sine qua non de la protection de l’école de toute influence et de tout prosélytisme », a affirmé mardi le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye à l’Assemblée, à quelques jours de la remise du prix Samuel Paty « à des classes engagées dans des actions sur la citoyenneté et la laïcité ».