L’éditeur du livre « Qui a trahi Anne Frank ? » suspend son impression

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Deux semaines après sa sortie, l’éditeur néerlandais du livre « Qui a trahi Anne Frank ? » annonce qu’il suspend temporairement son impression. Une réponse aux vives critiques émises par plusieurs chercheurs à l’encontre de cette enquête qui met en cause un notaire juif.

Le livre ne sera pour le moment plus imprimé par son éditeur néerlandais. Dans « Qui a trahi Anne Franck ? », sorti le 18 janvier dernier, l’autrice Canadienne Rosemary Sullivan raconte l’enquête dirigée par un agent du FBI mettant en cause un notaire juif, qui aurait dénoncé la famille de la jeune fille pour sauver les siens. Ambo Anthos a annoncé suspendre l’impression dans un courrier électronique, expliquant que l’entreprise aurait du « adopter une position plus critique »« Nous attendons les réponses des chercheurs aux questions qui ont émergé et reportons la décision d’imprimer un autre tirage », précise également l’éditeur.

Les remords de l’éditeur néerlandais

Un retour en arrière alors que cette enquête soulève des critiques de chercheurs, historiens et experts. Le directeur exécutif de la maison d’Anne Frank, musée consacré à la jeune fille à Amsterdam, a été le premier à réagir, estimant qu’une enquête plus approfondie était nécessaire.

D’autres ont été plus virulents, comme Bart van der Boom, professeur à l’université de Leiden qui a évoqué « un non-sens diffamatoire » à la télévision publique NOS. Certains mettent aussi en cause la méthodologie de l’équipe, basée notamment sur l’intelligence artificielle. Des raisons qui ont poussé Ambo Anthos à se mettre en retrait, en attendant plus de précisions sur cette nouvelle enquête.

Menée sur une durée de cinq ans, dirigée par un ancien agent spécial du FBI, elle a été réalisée par une équipe d’historiens, d’enquêteurs, de criminologues ou encore de spécialistes du profilage. Dans le livre, ils résument les mois de recherches ayant abouti à cette nouvelle hypothèse mettant un cause un notaire juif, sur la base d’une lettre anonyme reçue par Otto Frank à son retour de déportation. Elle indique que sa cachette a été signalée par ce notaire, qui aurait fourni une liste entière d’adresses où des juifs se cachaient pour sauver sa famille.

Le livre toujours imprimé par les éditions HarperCollins

Le livre est en revanche toujours imprimé par HarperCollins dans sa version française, qui ne souhaite d’ailleurs pas s’exprimer pour le moment sur décision de la maison d’édition néerlandaise.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’une enquête affirme avoir retrouvé celui ou ceux qui ont trahi la famille, arrêtée en plein centre d’Amsterdam en août 1944 après deux années d’enfermement. Le 3 septembre 1944, la famille Frank et leurs amis sont déportés par le dernier convoi qui part du camp de Westerbork vers Auschwitz. Otto Frank, le père, sera le seul survivant. Le journal d’Anne Frank, composé à partir du journal intime de la jeune fille, a été traduit dans plus de 70 langues.

Source franceinter