Agressions antisémites violentes et inquiétantes en Tunisie

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Un garçon de 10 ans, fils d’un membre âgé de la communauté juive, et une jeune femme juive, ont été gravement attaqués à Djerba ces derniers jours.

Des hauts responsables de la communauté juive témoignent que depuis plusieurs mois maintenant : « nous ressentons une atmosphère différente et il y a de la peur dans les rues« . Cette atmosphère se reflète également dans le harcèlement délibéré des chauffeurs juifs par des policiers sans foi ni loi, dans tout le quartier.

La « Conférence rabbinique européenne » a déclaré : « Nous suivons avec inquiétude le harcèlement sévère contre les membres de la communauté juive et sommes très inquiets de l’indifférence de la police et des autorités tunisiennes ». Le président de la conférence, le rabbin Pinchas Goldschmidt, a déclaré: « Le gouvernement tunisien est le garant de la sûreté et de la sécurité des juifs de l’Etat. Nous exigeons que les autorités renforcent la sécurité autour des membres de la communauté juive et de ses institutions et assurent leur sûreté et sécurité. »

Avec impudence, les services de sécurité et de police de Djerba ont osé déclarer qu’il n’y avait pas de changement dans le traitement des juifs et qu’ils étaient traités de la même manière que tous les citoyens du pays.

Or il y a peu une jeune femme juive a été victime d’une attaque violente pour lui dérober le téléphone qu’elle tenait à la main et lorsqu’elle a appelé à l’aide, les voleurs ont carrément tenté de l’étrangler. Quand le rabbin le rabbin Moshe Levin, a interrogé les autorités, on lui a répondu que la plainte de la jeune femme avait fait l’objet d’une enquête rapide et que deux suspects avaient été identifiés. Point barre!

Quant à l’enfant d’une dizaine d’années, fils d’un haut responsable de la communauté, il a été gravement agressé et roué de coups dans la rue, au point de mettre sa vie en danger et a été secouru par des passants. Les forces de police appelées sur les lieux ont répondu qu’il ne s’était pas passé grand-chose, et ont qualifié cette attaque violente sur un en enfant de « tentative de vol ».


Comment ne pas faire le lien avec les déclarations antisémites de l’islamiste Saïed en janvier? Certes, devant le tollé provoqué par ses allégations, il a été contraint de démentir, mais ces paroles indignes d’un chef d’état ont libéré l’antisémitisme latent, qui s’est violemment exprimé, et qui ne pourra que s’amplifier puisque les autorités ne sévissent pas se contentant de paroles à deux balles. La Tunisie est définitivement passée du mauvais côté.

Line Tubiana avec kikar