Jérusalem dévoile ses plans pour la rénovation de Talpiot

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8250 appartements seront construits dans la zone industrielle de Talpiot, ainsi que des bureaux et des espaces commerciaux, pour réhabiliter cette zone.

La semaine dernière, la municipalité de Jérusalem a dévoilé des plans pour transformer la zone industrielle délabrée de Talpiot, en ce qu’elle a décrit comme «une nouvelle ville au cœur de Jérusalem, aux normes internationales avancées». Si tout se passe comme prévu, d’ici 2040, cette zone affreuse d’ateliers et de locaux commerciaux négligés deviendra le «quartier Talpiot», une nouvelle ville dans la ville de Jérusalem.

La zone industrielle de Talpiot a été construite dans les années 1960 à la limite sud de la ville alors divisée. Toutes les entreprises les plus bruyantes, les plus sales et les plus polluantes semblaient se regrouper dans cette extrémité sud de la ville, pour former un ensemble crasseux d’ateliers, de garages et d’usines. Aux abords de la zone industrielle, des appartements au rabais ont été construits. À la fin des années 1970, la zone a également pris un caractère commercial avec des chaînes comme Rami Levy, ainsi que des écoles d’art et des collèges.

En 2013, la municipalité de Jérusalem a publié le premier plan directeur pour la réhabilitation de la zone et ce plan a été révisé, principalement en ajoutant plus de logements, et a été approuvé par le Comité du district de Jérusalem.

Le plan couvre 120 hectares entre la rue Rivka et la jonction Oranim (rue Emek Refaim et Pierre Koenig) au nord, la rue Moshe Baram au sud, Derekh Hevron à l’est et l’ancienne voie ferrée à l’ouest. Le plan comprend Mekor Haim et des parties du quartier Baka près de Derekh Hevron.

Le plan comprend 8 250 appartements dans des immeubles de 14 à 30 étages, 225 000 mètres carrés de bâtiments publics, 851 603 mètres carrés d’espaces commerciaux et de bureaux, 80 000 mètres carrés d’ateliers et 14 hectares d’espaces verts.

La rue Pierre Koenig, une des artères principales de la zone industrielle de Talpiot, verra la construction la plus dense avec des gratte-ciel de 30 étages. La rue Yad Haruzim à l’est et la rue Haoman à l’ouest auront des bâtiments de 14 à 24 étages. Les bâtiments auront généralement des base de six étages plus larges pour des locaux commerciaux et des bureaux, et les étages supérieurs seront consacrés aux logements.

L’architecte Jacob Molho a déclaré que le plan initial de 2013, lorsque Nir Barkat était maire, n’incluait pas de logements, mais que l’actuel maire Moshe Lion avait un programme différent et du fait de l’énorme pénurie de logements dans la ville. Molho convient qu’il existe une demande et un besoin de logements.

Selon Molho, « Le plan parle de l’option de construire 30 étages dans certaines zones, mais dans le même temps on parle aussi de démolir d’autres zones sans nécessairement construire des gratte-ciel. Ils nous ont fixé un objectif de 8 500 logements et nous construisons en hauteur sans avoir honte, mais nous pourrions résoudre ce problème avec des bâtiments moins hauts.  » Molho souligne qu’aucune maison ne sera construite sans bâtiments publics au dessous.

Le professeur Hillel Schoken de l’École d’architecture Azrieli de l’Université de Tel Aviv et chef de l’unité de développement urbain de Merhav, ancien yéroushalmi, est enthousiasmé par le plan. «J’avais un bureau à Talpiot, et je pense que c’était un endroit épouvantable. Je ne suis pas découragé par le nombre d’étages de ce nouveau plan. Ce qui est important, c’est la façon dont les bâtiments rencontrent le terrain et les espaces publics. S’il y a un espace commercial avec beaucoup de magasins, c’est excellent.  »

Yossi Saidov, fondateur et PDG de 15 minutes, organisation d’usagers des transports publics israéliens, et membre de l’administration du quartier des Katamonim, s’oppose au plan. «Il y a dix ans, la municipalité de Jérusalem a approuvé un plan directeur pour les Katamonim, qui était censé doubler le nombre d’appartements en 20 ans. Ce plan est très loin d’atteindre ses objectifs. Cela me donne envie de hurler. Pour que le secteur privé investisse dans ces plans, la municipalité elle-même doit démontrer que c’est sérieux. Elle doit investir de l’argent. »

Les avis sont partagés, sur le bien fondé de ce plan. La rénovation de Talpiot a commencé, les nouvelles constructions poussent un peu partout depuis pas mal de temps, et l’on verra si ce plan réussira une rénovation sensée et agréable pour les futurs habitants.

Line Tubiana avec globes