
L’UEJF lutte contre les municipalités dirigées par des élus du RN. De passage à Perpignan pour son université d’été ce jeudi, l’association militante souhaite créer un comité de vigilance pour combattre Louis Aliot.
« Si Louis Aliot était si intransigeant avec l’antisémitisme… Alors il aurait du quitté le Rassemblement national depuis très longtemps. » Il n’y a pas l’ombre d’un doute pour Jonathan Hayoun, l’un des auteurs de La main du diable.
Dans ce livre d’enquête, co-écrit avec la psychanalyste Judith Cohen Solal et publié aux éditions Grasset, l’ex-président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) analyse la relation entre l’extrême droite et les communautés juives françaises. Leur théorie est simple : » À chaque fois qu’un membre du RN arrive au pouvoir, il tend la main aux institutions juives sur place. C’est très important pour eux de se démarquer de l’image antisémite qui colle à ce parti« .
Une théorie également soutenue par la présidente actuelle de l’UEJF. De passage à Perpignan, ces jeudi et vendredi pour son université d’été, Noémie Madar souhaite mobiliser les Perpignanais contre leur nouveau maire. C’est donc au Mas des Arcades, lors d’une conférence organisée autour des auteurs de La main du diable, qu’elle a décidé de recruter.
Mobilisés contre le @RNational_off à Perpignan lors des Universités d’été de l’@uejf.
Nous ne laisserons pas @louis_aliot agir impunément à Perpignan pendant 6 ans. https://t.co/DOcp31oq5E— Noemie Madar (@Noemiemad) August 7, 2020
Comme dans d’autres villes désormais dirigées par le RN, telles que Fréjus (Var) ou Cogolin (Var), l’objectif est de créer un comité de vigilance local. Composé de citoyens non encartés, il permettrait d’éviter « que Louis Aliot soit réélu ou qu’il fasse n’importe quoi durant ses six années » explique-t-elle.
Les associations juives locales ne sont pas impliquées
Pour l’instant, ce comité de vigilance n’est qu’une idée. Personne n’a été désigné pour organiser sa création et les institutions juives locales ne sont pas impliquées. Pour la représentante du Crif en Occitanie, Corine Serfati, il est encore un peu tôt pour se positionner contre Louis Aliot. « L’élection vient juste d’avoir lieu, on se doit d’être positif. Pour le moment, nous allons voir et nous serons vigilant si les choses le justifient » avance-t-elle prudemment.
Une réaction logique, selon Judith Cohen Solal, l’autre auteur de la Main du diable. » Il y a des sujets sensibles, comme la préservation des carrés juifs dans les cimetières, qui sont au bon vouloir du maire. Il est donc très important [pour les communautés juives locales, ndlr], de maintenir, dans tous les cas, des relations qui n’amèneraient pas à une interdiction« .
Dans le public de la conférence ce soir là, un Perpignanais semble loin d’être emballé par l’idée d’un comité de vigilance local. Selon lui, « ce serait exagéré. Il y a la loi pour ça« .