Vidéo : « Dieu à l’école de la République », à la reconquête du vivre-ensemble

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Annick Redolfi filme les débats fertiles qui agitent rabbins, pasteurs, prêtres ou imams au sein d’Emouna, « l’amphi des religions », à Sciences-Po.

En 2016 naît Emouna, une formation unique en son genre où 32 représentants des six principales religions (juive, musulmane, protestante, bouddhiste, catholique, orthodoxe) débattent des fractures de nos sociétés et se familiarisent au management éthique de leur communauté. « Nous savions dès le départ ce que les autres pensaient et quelle était leur ligne, explique Anne-Gaëlle Attias, étudiante rabbin. Nous avons pris le parti de nous respecter et d’être transparents. » Annick Redolfi a filmé à Sciences-Po Paris leurs échanges interconfessionnels et leurs débats toujours fertiles qui n’excluent pas l’humour« Bouddha n’a jamais dit que tout était souffrance pour une raison très simple, il n’était pas français », glisse ainsi le théologien Dennis Gira.

Egalité hommes-femmes, art… Aucun sujet n’est tabou et surtout pas ceux qui fâchent. « J’ai réalisé que je pouvais avoir en face de moi des gens qui s’étaient engagés dans les rangs de la Manif pour tous », note Mathias Elasri, lui aussi étudiant rabbin. Il vient d’expliquer à des interlocuteurs éberlués que, dans la tradition juive, où l’embryon n’est considéré comme un bébé qu’un an après sa naissance, l’avortement ne posait pas le même problème que dans d’autres religions. Venu évoquer la charte sur la laïcité instaurée au sein de son groupe, le patron d’une entreprise de recyclage des déchets met tout le monde d’accord… contre lui« Si une femme qui porte le voile n’est pas prosélyte, en quoi ce voile gêne-t-il sa mission ? », interroge l’étudiante rabbin. « Demander à autrui d’effacer ce qu’il est produit de la violence », argumente le pasteur Christophe Cousinié.

Documentaire d’Annick Redolfi. 55 min. (Disponible également en replay sur le site de Public Sénat).