Le Premier ministre est soupçonné d’avoir falsifié des documents secret-défense sur le 7 Octobre. Il n’hésite pas à charger ses adversaires pour détourner l’attention. Par Dov Alfon.
Où était Benyamin Nétanyahou le 7 octobre 2023 au matin ? Quelles décisions a-t-il prises comme Premier ministre quand 1 200 Israéliens étaient massacrés par le Hamas et 251 étaient enlevés à Gaza ? La réponse se trouve dans le protocole des réunions du cabinet gouvernemental de cette journée, minutieusement sténographié par des dactylos triés sur le volet par les services de sécurité, dûment validé par le chef du cabinet et soigneusement déposé dans le coffre-fort des Archives nationales, avec une copie pour exécution au ministre de la Défense.
Dans un développement de situation inédit et rocambolesque, le secrétaire militaire du gouvernement, qui était alors en poste et chargé de superviser cette routine, le général Avi Gil, a récemment informé la procureure générale qu’un membre du cabinet du Premier ministre a essayé cet été de falsifier ce document avec l’aide d’une sténographe munie d’un faux badge de sécurité. Ce n’était que le début de ce qui menace maintenant directement Nétanyahou : ce dimanche, le journaliste israélien Ronen Bergman révélait qu’un officier de l’Unité 8 200 des services secrets israéliens s’était plaint à ses supérieurs qu’une secrétaire du cabinet du Premier ministre avait menacé de révéler leur relation extraconjugale s’il ne lui donnait pas accès à la copie de ce protocole du 7 Octobre. Depuis, deux membres du cabinet du Premier ministre ont été mis en examen, et Nétanyahou tire sur tout ce qui bouge pour se dépêtrer de cette nouvelle affaire, qui pourrait bien encourager la justice à faire revivre les anciennes le concernant. Les relations entre la France et Israël ne sont que l’une des nombreuses cibles visées par Nétanyahou, alors que chaque jour s’ajoute un nouveau volet à un scandale d’Etat qui pourrait sauver des milliers de vies en sursis, y compris celles d’Israéliens.
par Dov Alfon