Israël estime que la guerre contre le hamas va durer « plus que quelques mois »

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Israël affirme vouloir mener la guerre à Gaza « jusqu’au bout » pour anéantir le Hamas, alors que les populations civiles sont plus que jamais acculées dans l’enclave.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé ce jeudi 14 décembre que la guerre contre le Hamas à Gaza durerait « plus que quelques mois ».

« Le Hamas est une organisation terroriste qui s’est construite au cours d’une décennie pour combattre Israël et qui a mis en place des infrastructures souterraines et aériennes qu’il n’est pas facile de détruire. Cela prendra beaucoup de temps – plus que quelques mois – mais nous vaincrons et nous détruirons » le Hamas, a déclaré le ministre.

La guerre « jusqu’au bout »

Les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont répété mercredi que leur pays poursuivrait « jusqu’au bout » sa guerre pour anéantir le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment.

Mais le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en exil au Qatar, a qualifié d' »illusion » tout plan d’après-guerre qui imaginerait Gaza sans son organisation et les autres « mouvements de résistance ». Dans un discours, il s’est toutefois dit ouvert à des discussions sur « une voie politique qui assurerait le droit des Palestiniens à un État indépendant avec Jérusalem pour capitale ». Une éventualité fermement rejetée par Israël.

Le nombre de morts à Gaza approche désormais 18.800, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, tués par les bombardements israéliens, d’après le ministère de la Santé du Hamas.

Pression des États-Unis

L’armée israélienne doit trouver un moyen de réduire l’intensité de ses frappes, a suggéré Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, avant son arrivée à Jérusalem où il a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est également attendu sous peu en Israël tandis que la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, doit se rendre au Liban samedi et en Israël dimanche.

Après une résolution non contraignante, massivement adoptée mardi par l’Assemblée générale de l’ONU pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza, les initiatives diplomatiques se multiplient.

Fervents soutiens des Israéliens et opposés à un cessez-le-feu dans l’immédiat, qui selon eux laisserait au Hamas le contrôle du territoire, les États-Unis ont exprimé ces derniers jours leur impatience, le président Joe Biden critiquant des « bombardements aveugles » et évoquant une possible « érosion » du soutien occidental à Israël.

Les civils acculés

Alors que l’armée israélienne progresse vers le sud de la bande de Gaza, les civils sont acculés dans des zones toujours plus petites, cherchant désespérément à échapper aux frappes et confrontés à des conditions humanitaires désespérées.

Selon l’ONU, environ 85% des 2,4 millions d’habitants du petit territoire ont été déplacés, beaucoup plusieurs fois depuis le début de l’offensive israélienne.

Israël a imposé depuis le 9 octobre un siège total à la bande de Gaza, qui a provoqué de graves pénuries. L’ONU ne cesse de répéter que l’aide humanitaire est insuffisante et que la surpopulation dans les camps où se réfugient des dizaines de milliers de déplacés entraîne des maladies, en plus de la faim et du manque de soins.

Cette aide, dont l’entrée est soumise à l’autorisation d’Israël, ne parvient qu’en quantité très limitée jusqu’à Rafah, les accès au reste du territoire étant coupés par les combats.

Cogat, l’organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, a toutefois assuré sur X que l’armée a permis des « pauses à des fins humanitaires pour permettre aux civils de reconstituer leurs stocks tels que de la nourriture et l’eau ».

La violence s’est par ailleurs intensifiée en Cisjordanie occupée, où un raid israélien a fait onze morts jeudi, selon l’Autorité palestinienne.

F.B. avec AFP