Des archéologues découvrent les plus anciennes tuiles en céramique israéliennes à Jérusalem

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Ces fragments de tuiles constituent l’une des rares preuves archéologiques de l’héritage laissé par l’empire grec des Séleucides, qui a régné à Jérusalem au IIe siècle avant notre ère.

En pleine guerre avec le HamasIsraël a observé un léger coin d’éclaircie dans un ciel maussade. Certes, la découverte ne risque pas de mettre un terme aux combats, mais elle rappelle la longue histoire de ce pays, façonné par de nombreuses cultures. Des archéologues ont réussi à exhumer les plus vieux vestiges de tuiles en céramique connus à ce jour dans l’État hébreu, a rapporté le site Arkeonews ce jeudi 7 décembre 2023.

Dans un communiqué publié mercredi, l’Autorité israélienne des antiquités (IAA) a annoncé la découverte de 16 fragments de ce matériau en terre cuite utilisé pour la construction de nombreuses bâtisses dans le bassin méditerranéen. Ce trésor historique, symbole de la présence grecque en ces lieux au IIe siècle avant notre ère, a été trouvé sous un parking du centre-ville de Jérusalem.

Ces fouilles avaient une forte valeur historique. Jusqu’à présent, les traces de la période hellène étaient confinées à des sources datant de plusieurs siècles. Certains historiens ont soutenu la thèse selon laquelle le roi Antiochus IV (-175 à -164), de l’Empire séleucide, qui a annexé le territoire de la Judée, avait édifié une forteresse pour éviter une contre-offensive. Selon les archéologues de l’IAA, la fameuse citadelle perdue d’Acra pourrait effectivement avoir été bâtie sur les lieux des récentes exhumations.

La forteresse aurait été construite en -168, après l’expédition militaire menée par les troupes hellènes d’Antiochus IV. Les dirigeants de l’Empire auraient choisi à dessein la proximité du mont du Temple, considéré aujourd’hui comme le lieu le plus sacré du judaïsme. Une manière d’accélérer l’hellénisation de la région. Comme le rapportait Le Temps, une statue de Zeus aurait été dressée à côté du temple.

Dans la population, la politique hellène a provoqué quelques remous. Plusieurs ouvrages de l’historiographe Flavius Josèphe ont relaté les fortes tensions existant entre les locaux et les mercenaires syriens, qui tenaient la forteresse.

Une technique inconnue des locaux

Cette dernière nécessitait l’accumulation de matériaux résistants. Or, la technique n’était pas coutumière dans cette région du monde. Il a fallu l’arrivée des Grecs pour découvrir les avantages des tuiles en céramique. Dans l’architecture hellène, l’argile est connue depuis le VIIe siècle avant notre ère. « Les tuiles étaient très rares dans notre région à cette époque et elles étaient étrangères aux traditions de construction locales », a indiqué dans le communiqué l’archéologue de l’IAA, Ayala Zilberstein.

Antoine Grotteria