Depuis le 7 octobre, la vie bouleversée des Français juifs

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Depuis le déclenchement de la guerre par les terroristes du Hamas, suivi de la riposte israélienne sur Gaza, les actes à caractère antisémite se multiplient, voire s’intensifient. Les Français juifs s’inquiètent de la résurgence de cette haine qu’ils pensaient pourtant consignée dans les archives de l’Histoire.

«Mon âme est brisée. Elle est fichue.» Muriel se dit transformée depuis cette date du 7 octobre 2023, depuis ce jour où, empruntant les traits d’une revendication politique, la barbarie islamiste s’est répandue sur le territoire hébreu, faisant 1400 victimes, essentiellement civiles. Femmes, enfants, vieillards, la bestialité des assaillants prêts à mourir, animés par la haine, n’a fait aucune distinction. Française, de confession juive, Muriel compte parmi ses proches de nombreux ressortissants israéliens. Elle a reçu et visionné des vidéos des exactions perpétrées par les terroristes du Hamas.

Un déferlement d’actes antisémites

Ces images la hantent, l’empêchent de dormir ou de reprendre le cours de sa vie. Muriel s’attendait à rencontrer un élan de sympathie, de solidarité, de compassion dans son pays, la France. Au lieu de cela, elle a vu, dit-elle, «une déferlante d’actes et de propos antisémites». Tétanisée par la douleur, puis par la peur, elle a finalement décidé de réagir, d’agir. Elle a rejoint un collectif de citoyens, baptisé «7 octobre», qui s’est constitué spontanément pour œuvrer à donner de la visibilité, en France, au sort des victimes.

Depuis, ses nuits qu’elle ne passe plus à dormir, elle les occupe à arpenter les rues pour coller sur les murs les visages, les noms, les âges des otages retenus à l’intérieur de la bande de Gaza. «Je suis de la génération “Touche pas à mon pote”, s’émeut-elle. J’ai milité contre le racisme, après les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan, j’ai soutenu les Ukrainiens, les femmes afghanes, je me suis coupé les cheveux en solidarité avec les Iraniennes. J’ai pris des nouvelles des proches de mes amis marocains touchés par le séisme. Après cette attaque en Israël, j’ai été stupéfaite de la non-réaction des gens et de l’absence d’empathie. On a vu des femmes traînées par les cheveux, violées, exhibées à moitié nues, mais les féministes qui s’expriment d’habitude sont restées silencieuses. Pourquoi? Parce que les victimes sont juives?»

Muriel raconte sa peur, celle de son entourage et de ses amis qui décident, pour ne pas être identifiés comme juifs, de retirer la mezouza, ce parchemin religieux accroché au chambranle des portes comme une bénédiction, d’éviter les restaurants casher, les livraisons de repas à domicile, ou encore, comme certaines de ses amies, de modifier leur prénom sur les applications de services de VTC. «Deborah se fait appeler Fatna par précaution. On en est là aujourd’hui. On est juifs et on se cache en 2023. Cela nous ramène à des heures sombres de l’Histoire.»

Plus de 1000 cas signalés

Ce sentiment d’insécurité exprimé par Muriel n’a rien d’excessif. Il est tangible, se traduit dans les faits et les statistiques. Malgré la fermeté affichée du ministre de l’Intérieur qui a donné des consignes aux préfets pour s’assurer que toute personne interpellée soit présentée devant les autorités judiciaires, les chiffres sont édifiants. En un mois à peine, on dénombre l’équivalent de deux années d’incidents à caractère antisémite. Depuis les attaques du 7 octobre dernier, plus de 1000 cas ont été signalés, donnant lieu à plus de 500 interpellations. La toile n’est pas épargnée puisque la plate-forme Pharos, chargée de recueillir les signalements d’infractions sur les réseaux sociaux, a déjà enregistré plus de 6000 plaintes. Un cap a même été franchi avec l’apparition de ces étoiles de David bleues taguées au pochoir sur les murs, à Paris et en banlieue.

Face à cette violence, Muriel continue les collages nocturnes pour soutenir les familles à sa façon mais aussi pour occuper l’espace, les esprits, expliquer et même se confronter à cette hostilité à l’endroit des juifs. «Je suis allée à Montreuil de nuit et j’ai rencontré des personnes d’origine maghrébine ou de confession musulmane qui m’ont posé des questions. Un jeune homme, capuche sur la tête, m’a interpellée, m’expliquant qu’il n’y croyait pas, que ces otages n’existaient pas et que tout était monté par les juifs. J’ai sorti mon téléphone et je lui ai montré une vidéo dans laquelle des barbares du Hamas éventraient une femme enceinte. Il a enlevé sa capuche pour me montrer son visage en me demandant s’il avait une tête à soutenir le Hamas. Puis il m’a présenté ses condoléances. Je l’ai remercié en lui demandant si j’avais une tête à détester les musulmans.»

Militante, Muriel défend encore l’idée du dialogue, la possibilité de vivre ensemble, mais elle se veut particulièrement sévère envers ceux qu’elle appelle les «bobos de gauche». «Ils vivent à Montreuil, en banlieue, ils sont français de souche comme on dit, mais ce sont eux les véritables antisémites. Ils ne font montre d’aucune compassion et sont dans leur idéologie. Ce sont les pires. J’ai eu droit à du mépris, des insultes. Certains ont déchiré ou jeté les flyers avec les noms et les visages des victimes. Ces bons Français sont heureux dans ces ghettos. Ils ont leurs petits Arabes à leur service pour leur faire leur couscous pas cher, et des prix intéressants sur les fruits et légumes. Ils vivent comme des rois dans leurs ghettos, ils ne veulent pas que ça change. Ils se prétendent antiracistes mais ils sont racistes. Et ils sont antisémites. Ça m’a réveillée. J’ai décidé de ne plus me taire.»

Mais le combat de Muriel a ses limites. Elle confie avoir pris la décision de se mettre en relation avec les services de l’Agence juive pour entamer les formalités et se préparer à l’éventualité de quitter la France pour faire son alya, au cas où la situation dégénérerait ici. Cette démarche consiste, pour ceux qui peuvent prouver leur judéité, à s’installer en Israël et obtenir la nationalité facilement.

Partir ou résister

«Je redoutais ce moment, soupire Muriel. Mais il est arrivé. Beaucoup de mes proches sont partis après les attentats de Charlie et de l’Hyper Cacher. Aujourd’hui, je sens cette haine du juif en permanence. Je me suis accrochée mais j’ai de plus en plus le sentiment que l’on n’a plus rien à faire ici. Notre pays connaît une vraie fracture. Et malgré la guerre en Israël, nous serons plus en sécurité là-bas.»

Marc Knobel, historien et spécialiste des questions d’antisémitisme, l’affirme: près de 67.437 personnes juives auraient quitté la France pour faire l’alyaen Israël ou s’installer à l’étranger ces vingt dernières années. «Au moins la moitié est partie par peur, insiste-t-il. Cette peur ne date pas du 7 octobre dernier. Elle a commencé en réalité en octobre 2000 avec la deuxième intifada. L’augmentation des tensions liées au conflit israélo-palestinien se traduit systématiquement par une hausse des agressions antisémites en France. On s’en prend aux personnes de confession juive, aux synagogues, aux biens, en raison de ce qui se passe à 3500 kilomètres d’ici. Depuis plus de vingt ans, des sauvages et des salauds attaquent des juifs par amalgame et à défaut de pouvoir porter atteinte à Israël.»

Tsitsit accrochés à la ceinture, chapeau sur la tête et papillotes au vent, Shaï et David bravent les intempéries pour distribuer aussi rapidement que possible des prospectus religieux avant le début de shabbatet l’obligation de rentrer pour les prières de ce vendredi soir. Pour ces deux jeunes hommes, aucun doute n’est permis: l’habit fait l’orthodoxe. Ils assument leur confession de façon ostentatoire. Très religieux, ils étudient la Torah dans une yeshiva parisienne et s’interdisent de céder à la peur. «On ne doit surtout pas se cacher. Bien sûr, il y a de la haine. Mais il faut sourire, continuer de vivre et assumer ce que nous sommes, c’est le meilleur moyen de se protéger… Ça et l’aide de Dieu!»

«Nous devons continuer de vivre»

Le rabbin Meir Lubecki, de la communauté habad du 3e arrondissement parisien, a aussi la foi et la même confiance en la Divine Providence, mais il a choisi de s’appuyer sur l’aide de nombreux volontaires formés à la sécurité pour veiller autour du périmètre de la synagogue. Il vient également de faire installer, à l’entrée de ce petit local où il accueille les fidèles, une imposante porte dotée d’un blindage pouvant résister à un assaut par arme à feu.

Le coût de l’opération est aussi lourd que le blindage, 30.000 euros, mais selon lui nécessaire. S’il ne cède pas à la panique, le religieux ne veut pas négliger la sécurité. L’homme a le cuir solide. Il est aguerri aux comportements hostiles. Dans le 19arrondissement de Paris où il a longtemps vécu, il dit avoir été fréquemment confronté à des actes antisémites.

«On m’a craché dessus. Des jeunes ont jeté ma kippa au sol. Il faut comprendre que c’est, pour nous, ressenti comme une agression. Ne plus la porter, c’est comme si on se retrouvait nu en public. Mais les attentats du 7 octobre ont provoqué quelque chose, comme si cela avait décomplexé les antisémites. Depuis, cette violence a franchi un seuil. J’ai été interpellé dans la rue par des passants qui criaient “Palestine vaincra!”.

Un chauffeur de VTC a refusé de me laisser monter dans son véhicule en voyant que j’étais un religieux juif. Les signalements se multiplient, je suis assailli d’appels de gens effrayés qui me demandent s’ils sont autorisés à retirer leur mezouza de la porte d’entrée. Bien sûr, nous sommes tous inquiets, mais mon rôle de rabbin est d’accompagner les fidèles et de ne pas montrer ma peur. Nous devons continuer à vivre, à être heureux. Vous savez, chaque samedi matin, durant l’office nous chantons La Marseillaise car nous sommes juifs et français. Nous avons confiance en ce pays.»

Si les autorités, par la voix du ministre de l’Intérieur, assurent avoir la main ferme vis-à-vis de ceux qui veulent s’en prendre aux juifs, la multiplication des infractions inquiète, d’autant que 60 % des faits rapportés visaient des personnes. «Le sentiment d’insécurité est un fait et nous sommes revenus à une situation de peur terrible, confie une source proche du gouvernement. Entre 2012 et 2018, avec les attentats de Toulouse et de Paris, le danger était bien réel et imminent. De 2018 à 2023, nous avions retrouvé une situation normale sur la base de signaux faibles. Mais depuis le 7 octobre, tous les voyants sont au rouge… au point que Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur, a envoyé une lettre à tous les présidents d’universités pour prévenir des débordements antisémites dans les facs. Si elle s’est sentie obligée de le faire, c’est qu’il y a bel et bien un problème.»

Une angoisse grandissante

Le problème, Françoise l’a constaté très rapidement dans sonquartier parisien où réside une importante communauté juive. Tiraillée par l’angoisse, la jeune femme est inquiète pour ses proches en Israël, mais aussi pour sa famille et ses amis ici. «Vous voyez, dans cette rue, dit-elle en désignant une artère commerciale, juste avant shabbat, c’est habituellement très fréquenté, les familles viennent faire les courses pour le dîner du vendredi soir. Aujourd’hui, c’est désert, les gens craignent de se montrer. Moi-même, j’ai peur.»

Accrochée à son téléphone, elle prend presque frénétiquement des nouvelles du front en Israël, pense à «ces gamins» qui se battent pour défendre «le pays». Mais elle regarde aussi tout ce qui circule sur les chaînes d’information et les réseaux sociaux. «Ils taguent des étoiles de David sur les murs, scandent des chants antisémites dans le métro… C’est terrible ce qui se passe en France.»

Françoise ne décolère pas. Elle fustige les politiques de l’extrême gauche et leurs positions qu’elle juge «ambiguës» au point d’encourager les antisémites à passer à l’acte. «Mélenchon, comme Obono, la députée de La France insoumise, jettent de l’huile sur le feu. Ils attisent la haine et font même l’apologie du terrorisme. Ils devraient être poursuivis en justice. Je ne comprends pas que nous en soyons là, en 2023. Nous sommes français avant d’être juifs. Nous devrions pouvoir vivre en sécurité dans notre pays. Aujourd’hui, c’est comme si la chasse aux juifs était ouverte.»

L’opportunisme de la classe politique

Historien et spécialiste du Moyen-Orient, David Khalfa balaie d’un revers de main les questionnements autour de l’antisémitisme supposé du leader de LFI. Ce sujet est considéré par le chercheur comme «secondaire». Il s’agit plus, selon lui, d’une instrumentalisation, de la part d’une certaine gauche, de la haine du juif pour arriver à des fins politiques avec une tactique de calculs électoralistes et clientélistes.

«De toute façon, il faut l’admettre, l’antisémitisme fait partie de l’héritage de la gauche et de son subconscient, insiste David Khalfa. C’est d’ailleurs là qu’il est né, dans le courant du XIXe siècle. Ces militants utilisent les codes de l’antisémitisme. Ils sont à la fois antiracistes et antijuifs car, en diabolisant Israël, ils alimentent la haine du juif. À l’inverse, à l’opposé de l’échiquier politique, Marine Le Pen affiche une volonté de s’émanciper de son père, fondateur du Front national qui se réclame de Pétain. Elle a tenté de tendre la main aux Français juifs, en dénonçant un antisémitisme des banlieues. Mais elle est l’héritière de l’histoire du FN et ne s’en est jamais vraiment débarrassé puisqu’elle compte encore dans son entourage d’anciens membres du Dare et du GUD, antisémites notoires.»

Dans le local de l’Union des étudiants juifs de France(UEJF), malgré l’heure tardive et la fatigue, les mines sont souriantes. Samuel Lejoyeux, le président, s’adresse aux jeunes militants en commençant par une bonne nouvelle: «On a appris aujourd’hui la libération d’une otage à l’intérieur de la bande de Gaza. Mais nous n’oublions pas ceux qui sont encore détenus par le Hamas.» Il est 22 h 30, les volontaires continuent d’affluer pour prendre connaissance des directives concernant l’organisation du collage de ce soir. La nuit promet d’être longue, froide et pluvieuse mais les équipes sont galvanisées par la cause.

Sur l’immense table de réunion au milieu de la pièce, entre les paquets de gâteaux, de bonbons entamés et les bouteilles de soda décapsulées, sont posés 4000 autocollants et 2000 affiches qui devront être collés partout sur les murs de la capitale dans les prochaines heures. Le message est clair: rappeler les visages des otages et dénoncer la barbarie des isla mistes du Hamas.

Avant de donner le top départ aux troupes qui se répartissent par groupes de quatre personnes, Samuel Lejoyeux répète les consignes de sécurité: signaler systématiquement sa géolocalisation, ne communiquer sous aucun prétexte sur les réseaux sociaux avant la fin de cette session de collage, répondre calmement aux passants qui poseraient des questions, mais, surtout, quitter les lieux à la moindre provocation. «Les volontaires sont très nombreux, explique le président de l’UEJF. Après l’attaque du 7 octobre et ce climat d’angoisse autour dela libération de la parole antisémite en France, beaucoup ont voulu être dans l’action, faire quelque chose pour se rendre utiles.»

Ne pas oublier les otages

Ce cadre de l’organisation met, lui aussi, la main à la pâte pour rejoindre un petit groupe qui s’attelle à recouvrir les murs de ce quartier sensible de la place des Fêtes, dans le 19e arrondissement parisien. Les militants sont vigilants. Mais, sur le terrain, ils croisent surtout des regards curieux ou de passants exprimant leur sympathie et leur solidarité. Les échanges sont interrompus par un cri: «Allah Akbar!» Lancé par quelques jeunes qui narguent les visages des victimes du Hamas dans un éclat de rire, bras levés au ciel ; l’un d’entre eux lance en arabe des louanges à Dieu, remerciant Allah d’avoir permis au Hamas de tuer autant de juifs.

Les mines se ferment. Le silence se fait lourd. «Tous à la voiture! lance Samuel Lejoyeux. C’est peut-être juste de la provocation, mais il vaut mieux qu’on ne reste pas là.» La campagne d’affichage continuera jusque tard dans la nuit, mais ailleurs. En quittant le quartier, les militants constatent que certains des visages collés sur les murs sont déjà arrachés. «C’est difficile à vivre, soupire Ève, 22 ans, volontaire et étudiante à Sciences Po. Il y a, à travers la véhémence de ces gestes, une volonté d’invisibiliser les otages et de délégitimer notre combat. Les victimes sont juives, alors elles ne comptent pas.»

Un constat particulièrement douloureux pour Olivier, qui multiplie les actions publiques pour la libération des otages. Cet enseignant vivant à Paris pleure la perte de membres de sa famille. Noya, 12 ans, et sa grand-mère Carmela, 85 ans, ont été assassinées par le Hamas dans le kibboutz de Nir Oz. Trois autres de ses proches ont été kidnappés et retenus à l’intérieur de la bande de Gaza. Olivier est de toutes les initiatives pour mobiliser l’opinion et les politiques autour du sort des otages.

Ces dernières semaines, il a vu, lui aussi, le climat se durcir en France, la parole antisémite se libérer et les politiques s’emparer du sujet. Il renvoie dos à dos l’extrême gauche et l’extrême droite. «J’ai toujours été de gauche, précise-t-il, mais cette gauche que j’ai connue a disparu. LFI se disqualifie en refusant de condamner les actes du Hamas. J’espère aussi que les juifs de France n’iront pas vers la main tendue de Marine Le Pen. Nous ne devons pas oublier qui ils sont et leur nature antisémite. Cette haine existe à l’extrême gauche comme à l’extrême droite. Quant aux manifestations antisionistes, elles ne sont que de l’antisémitisme déguisé.»

Un conflit complexe

Margot est une optimiste. Elle aime la vie, les autres et pleure les victimes israéliennes comme celles qui meurent sous les bombes à Gaza. Elle entend aussi ces voix qui appellent à un cessez-le-feu, mais elle le juge impossible en l’état actuel de la situation. «Le Hamas ne veut pas la paix. Il veut la destruction de l’État hébreu. Si Israël baisse les armes, il disparaît.»

Margot est une trentenaire travaillant dans le milieu de la communication. De confession juive, elle a rencontré sa judéité sur le tard et a décidé de la porter comme un pied-de-nez au sort réservé à ses aïeux durant la Seconde Guerre mondiale, période assez floue durant laquelle ses arrière-grands-parents ont changé d’identité pour échapper à la déportation. Les blessures de l’Histoire ne s’oublient guère mais Margot n’imaginait pas ressentir en 2023, en France, la peur d’être juive.

«Mon cœur saigne d’être témoin de cette empathie sélective. Les 1400 Israéliens ont été oubliés au profit du “oui mais”. Il n’y a pas de “mais”. Rien ne saurait justifier le terrorisme. Ces gens qui manifestent avec des drapeaux palestiniens, sans un mot pour les victimes juives, ne connaissent souvent pas grand-chose du conflit et se limitent à le caricaturer en opposant les musulmans aux juifs. Mon père s’est remarié avec une femme d’origine marocaine. Ma belle-mère est musulmane, croyante. Il n’y a pas dans notre famille recomposée, avec ma petite sœur née de cette union, la moindre place pour la haine. Nous vivons ensemble avec l’intelligence du cœur. Dans cette guerre, le problème, c’est le Hamas et les extrémistes israéliens qui refusent toute solution de paix.» En France, les commentateurs craignent déjà une délocalisation durable de ce conflit.

Source lefigaro