Sur Israël, Joann Sfar est en colère contre ceux qui gardent le silence

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Depuis les attaques qui ont fait plus d’un millier de morts en Israël et à Gaza, le dessinateur Joann Sfar est l’une des rares voix qu’on entend.

Joann Sfar n’a aucune intention de se taire. Il était parmi les milliers de personnes qui ont défilé dans les rues de Paris ce lundi 9 octobre après les violentes attaques du week-end. Son dessin « Nous Vivrons » est devenu viral sur les réseaux sociaux. Pourtant, plus que de juste dire sa tristesse pour le peuple israélien, l’auteur du Chat du Rabbin veut faire de la pédagogie. Et explique au HuffPost l’importance de voir des personnalités publiques prendre la parole sur le sujet.

 

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Le 7 octobre, le Hamas a lancé une offensive d’une ampleur inédite contre Israël, tuant plus de 900 personnes. La riposte a été immédiate et côté palestinien, les autorités locales recensent 687 personnes tuées. Le conflit se poursuit avec un siège de Gaza, des frappes aériennes, et la traque des membres du mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël, tandis que le Hamas menace de tuer les otages à chaque frappe. Outre Atlantique, de nombreuses personnalités ont pris la parole pour apporter leur soutien à Israël. En France, c’est plus rare.

 

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Après les attaques du week-end, vous n’avez pas tardé à prendre la parole, en dessin sur Instagram ou sur le plateau de BFMTV. Pourquoi c’était important pour vous ?

On ne mesure pas à quel point le conflit du Proche-Orient est proche de nous à tous les niveaux. Notre histoire, nos relations. Et on ne mesure pas à quel point les populations israéliennes et palestiniennes ont énormément en commun. Je fais partie des voix juives qui depuis toujours, parlent pour la Palestine, pour un État palestinien, et une réhumanisation du conflit qui doit aller dans les deux sens.

Il y a une réalité très complexe du terrain et de l’histoire. Mais plutôt que d’aller les affronter, il y a une paresse intellectuelle à transformer le conflit en un match de foot. En mettant des gentils, et des méchants, en hurlant de joie quand quelqu’un meurt. Non, moi j’ai toujours pleuré quand il y a une forme d’oppression, que les gens ne se comprennent pas. Mais là, on est dans une dimension autre en plus. On n’a pas tué autant de Juifs depuis la Seconde Guerre mondiale.

 

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