Darmanin veut dissoudre le mouvement catholique intégriste Civitas

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Après des propos jugés antisémites d’un essayiste lors des universités d’été de l’organisation catholique intégriste, le ministre de l’Intérieur a annoncé saisir le procureur de la République et instruire sa dissolution.

Civitas, le mouvement catholique intégriste, est dans le viseur de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi avoir engagé le processus de « dissolution de Civitas« . Ces déclarations interviennent après des propos « antisémites » tenus par un invité lors de l’université d’été du mouvement catholique intégriste, en juillet en Mayenne. « Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le procureur de la République », a publié le ministre de l’Intérieur sur Twitter (renommé X).

Les propos visés ont été révélés par la publication d’une courte vidéo samedi sur Twitter. L’essayiste réputé complotiste Pierre Hillard a déclaré, lors d’une conférence organisée par Civitas du 29 au 31 juillet : « La naturalisation de Juifs en 1791 ouvre la porte à l’immigration ». « Avant 1789, un Juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français. Pourquoi ? Parce que c’étaient des hérétiques », a poursuivi l’auteur proche de Civitas. Il a également estimé qu’il « faudrait peut-être retrouver la situation d’avant 1789 ».

Des plaintes contre Civitas dans le passé

Les services du ministère de l’Intérieur s’intéressent déjà, depuis plusieurs mois, à l’Institut Civitas, selon une source proche du dossier. Ils rassemblent des informations sur ses actions controversées, dont plusieurs font l’objet de plaintes. En mai dernier, plusieurs dizaines de manifestants proches de l’organisation avaient empêché la tenue d’un concert dans une église de Carnac, dans le Morbihan. En avril dernier, les associations Stop Homophobie et Mousse avaient aussi déposé plainte contre Civitas pour discrimination en raison de l’identité de genre, après l’annulation d’un concert du chanteur Bilal Hassani dans une ancienne église de Metz.

Le président de Civitas, Alain Escada, n’a pour l’instant pas réagi à cette procédure de dissolution.