«Hitler t’es le meilleur»: des tags antisémites à l’université de Nanterre

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Des inscriptions antisémites ont été taguées dans les toilettes du bâtiment de droit. Ce n’est pas la première fois. Et certainement pas la dernière non plus.

«Trop c’est trop! Cet antisémitisme décomplexé, assumé, devant des milliers d’étudiants et dans l’indifférence totale, c’est tous les jours», s’émeut Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF. Une inscription: «Hitler t’es le meilleur». Une étoile de David taguée sous le mot «MEDIA», le tout sur un fond jaune. Ce jeudi 31 mars, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a relayé sur les réseaux sociaux ces tags antisémites trouvés dans le bâtiment de Droit du campus de l’Université Paris Nanterre.

Un autre tag reprend le slogan antisémite «qui?», tristement popularisé après une interview sur CNEWS du général à la retraite Dominique Delawarde. Le 18 juin dernier, il était interrogé par Claude Posternak, membre du bureau politique de LREM, également invité de l’émission. Ce dernier lui demandait «qui», selon lui, contrôlait «la meute médiatique». Ce à quoi Dominique Delawarde avait répondu: «C’est la communauté que vous connaissez bien», sous-entendant la communauté juive.

«Nous condamnons avec la plus grande fermeté et de manière absolue tout acte antisémite et raciste», a réagi auprès du Figaro Étudiant le président de l’université Paris Nanterre Philippe Gervais-Lambony. Les équipes de l’établissement ont condamné les toilettes et vont faire effacer les inscriptions. Une réunion va être organisée avec les associations étudiantes et la mission égalité et discrimination de l’université va être saisie pour étudier le cas. «J’invite les étudiants à faire remonter systématiquement tous les cas», conclut le président de l’établissement.

«C’est compliqué d’être un étudiant juif, explique Samuel Lejoyeux. L’animosité vient aussi bien de l’extrême gauche sur les campus que de l’extrême droite. On est sans cesse ramenés à la question d’Israël, au complotisme selon lequel les blancs domineraient tout, et les Juifs seraient des ‘’supers blancs’’. Et puis il y a aussi la question du négationnisme.» Dans l’université de l’Ouest parisien, des tags du même ordre avaient été retrouvés l’automne dernier.

Il y a un an, en avril 2021, des inscriptions antisémites avaient été taguées sur la façade de Sciences Po Paris, rue Saint-Guillaume. «Mort à Israël», notamment. «La haine n’a pas sa place dans notre République. Tout sera mis en œuvre pour identifier et poursuivre les responsables», avait condamné la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Des tags similaires avaient été retrouvés à l’université de Grenoble, à HEC et à l’université de Créteil, en 2018. D’autres inscriptions visant les blancs et les étrangers ont été trouvées plus récemment sur les murs de Paris-8 et de l’école Polytech de Clermont-Ferrand.

L’antisémitisme se banalise à l’université, comme le concluait l’enquête de l’Ifop commandée par l’UEJF en mars 2019. Ils étaient en effet 89% d’étudiants juifs à avoir été victimes d’actes antisémites et 20% d’agressions. Par ailleurs, 45% des répondants à l’enquête, étudiants juifs ou non, disaient avoir déjà été confrontés à des actes antisémites sur leurs lieux d’études.

Source lefigaro