Israël : une basilique de 1600 ans contiendrait des preuves d’une épidémie de peste

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Dans la ville israélienne d’Ashdod, au sud du pays, des squelettes découverts pêle-mêle dans les tombes d’une basilique byzantine tendent à démontrer qu’une épidémie de peste aurait sévi au VI siècle.

On la connaît pour son port (le premier du pays)… et pour ses ruines antiques. Dans la ville d’Ashdod, au sud d’Israël, des archéologues se penchent ces temps-ci sur les restes d’une basilique byzantine aux splendides mosaïques bâtie au quatrième ou au cinquième siècle de notre ère, rapporte le quotidien national israélien Haaretz, ce lundi 15 novembre.

Il s’agit non seulement de l’une des plus anciennes et des plus grandes basiliques chrétiennes découvertes en Israël, mais elle recèle également bien des mystères, à commencer par ses nombreuses sépultures féminines : Sainte Mère Sophronia, Théodosie la diaconesse, Gregoria la diaconesse…


Mais ce qui intrigue tout particulièrement les archéologues, c’est que ces tombes ont été réutilisées au cours du sixième siècle. A l’intérieur : un ensemble d’ossements appartenant à des dizaines d’individus qui ont été jetés sens dessus dessous et recouverts de chaux.

« Outre la quantité inhabituelle d’inscriptions funéraires et la place prépondérante accordée aux femmes, nous avons constaté que cette église ressemble à un immense cimetière. Quoi que l’on touche, on trouve ces étranges monticules de squelettes », explique le professeur Alexander Fantalkin, archéologue de l’université de Tel Aviv qui dirige les fouilles, cité par le journal Haaretz.


Ces fosses communes sont typiques des grandes épidémies. Alors que les ossements de la basilique sont encore en cours d’étude (les scientifiques cherchent la trace du bacille Yersinia pestis), les experts supposent qu’ils ont peut-être trouvé des preuves rares d’une épidémie de peste qui aurait balayé l’Empire byzantin et le reste de l’Eurasie au sixième siècle de l’ère chrétienne.

La basilique aurait été détruite par un gigantesque incendie aux alentours de l’an 600, explique le professeur Alexander Fantalkin. Paradoxalement, c’est l’effondrement du toit du bâtiment qui l’a probablement préservé au fil des siècles, ensevelissant l’édifice dans une sorte de capsule temporelle de tuiles et de poutres brûlées, et préservant pour la postérité les mosaïques et les mystérieuses tombes qui se trouvaient en dessous.

Source geo