Abdelhakim Sefrioui, un islamiste dandereux, est le principal suspect en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine.
Imam, libraire, soutien de Dieudonné, prédicateur, pro-Hamas et militant antisioniste virulent, Abdelhakim Sefriouia a été interpellé avec sa compagne à Évry et placé en garde à vue, samedi 17 octobre. Les enquêteurs tentent de déterminer le rôle de ce Franco-Marocain dans l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine.
Abdelhakim Sefrioui, membre du conseil des imams de France a participé à cette fatwa contre le professeur #SamuelPaty
ainsi que la Grande Mosquée de Pantin qui a l’a relayée.
J’espère que leur responsabilité sera engagée. pic.twitter.com/AYccj4vUm8— Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) October 17, 2020
Reçu par la principale du collège
L’homme de 61 ans avait accompagné, début octobre, le père d’une élève à l’origine d’une mobilisation virulente contre le professeur d’histoire-géo, qui avait montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Les deux hommes avaient été reçus par la principale du collège Le Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, et avaient demandé le renvoi de Samuel Paty.
Dans une vidéo où il se présente comme « membre du Conseil des imams de France » et tournée par le père de l’élève, on l’entend déclarer qu’« Emmanuel Macron a attisé la haine contre les musulmans » et que le professeur « est un voyou ».
Qui est Abdelhakim Sefrioui à l’origine de la fatwa de Brahim Chnina contre le professeur d’histoire décapité de #ConflansSainteHonorine ? Un prédicateur islamiste de la haine et de de l’antisémitisme comme l’écrivait en 2010 @LEXPRESS #AbdelhakimSefrioui https://t.co/Xw2n9sZ0i6 pic.twitter.com/zJyRy46BFb
— Haziza Frédéric (@frhaz) October 17, 2020
Intimidations devant les établissements scolaires
Le Point révèle par ailleurs que le lendemain de la rencontre entre le père mécontent du cours de Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui et la principale du collège, une note des agents locaux du service central du renseignement territorial avait été rédigée. Cependant, cette note ne serait parvenue aux responsables du renseignement qu’au milieu de la semaine…
En 2011 déjà, l’homme s’était fait remarquer pour ses intimidations devant les établissements scolaires. Il avait fait pression sur la proviseur du lycée de Saint-Ouen, qui avait tenté d’imposer dans son règlement intérieur la fin des jupes longues, selon Le Point.
#Conflans | Abdelhakim Séfrioui, qui a participé ces derniers jours à la curée contre #SamuelPaty, est le leader du Collectif Cheikh Yassine (du nom de l’ancien chef du #Hamas ) et un activiste antisémite qui a gravité dans la galaxie #Dieudonné.https://t.co/IxaQCVaUoI pic.twitter.com/33JOJHKxII
— Conspiracy Watch (@conspiration) October 17, 2020
Connu des renseignements
Abdelhakim Sefrioui est une figure bien connue des services de renseignement français. C’est un militant islamiste chevronné qui participe depuis le début des années 2000 à toutes les manifestations défendant de près ou de loin une vision radicale de l’islam.
Selon Marianne, Il se fait repérer par les renseignements au début des années 2000, en tant que président de l’association culturelle des musulmans des Ulis, où il devient le leader d’une contestation communautaire qui cherche la modification d’un projet de mosquée entrepris par la commune. Ses méthodes sont celles de « l’agit-prop » : il multiplie les appels à manifester et harcèle la municipalité.
L’assassinat de #ConflansSainteHonorine est l’aboutissement d’une cabale qui visait à diaboliser un enseignant. Elle a été initiée par un groupuscule islamiste, non pas par des parents d’élèves seulement.
À cette cabale a participé Abdelhakim Sefrioui, agitateur islamiste connu pic.twitter.com/pRxPOnGjHF— Mohamed Sifaoui (@Sifaoui) October 17, 2020
Pro-hamas
En 2004, il fonde le collectif pro palestinien Cheikh Yassine, du nom du fondateur du Hamas, tué par l’armée israélienne en 2004. Cette organisation palestinienne est considérée comme terroriste en Europe.
Paris juillet 2017 place st Michel manif de soutient au terrorisme @BLEUKLEINN @piosmo @P_Beaudouin @PKlugman @AudreyPulvar pic.twitter.com/fSyhJ5FXP1
— palmach (@st_mande_south) July 29, 2017
Abdelhakim Sefrioui s’en prend alors violemment à l’imam de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, et aussi à Hassen Chalgoumi, l’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), qu’il a contraint à quitter sa mosquée, victime de tensions et menaces. « À cause des menaces, j’ai dû être placé sous protection de la police », raconte à Marianne Hassen Chalghoumi, qui affirme aussi que « deux personnes de Cheikh Yassine sont venus chez (lui) pour (l)’agresser ».
En juillet 2014, Sefrioui avait participé à Paris à des manifestations pro-Gaza, en scandant des slogans à la gloire du Hamas et du djihad islamique.
Abdelhakim sefrioui, imam antisémite, proche du #Hamas qualifie le professeur de « Voyou » Montrer des caricatures, les expliquer c’est un comportement de voyou. Nous demandons à ce que ce sombre personnage soit sévèrement puni #Eragny pic.twitter.com/aADuM5U0Fq
— Kerima (@kkerima) October 17, 2020
Membre du bureau de campagne de Dieudonné
Au milieu des années 2000, alors qu’il se fait appeler imam, tout en gérant une librairie-maison d’édition dans le onzième arrondissement de Paris, il s’initie à la politique.
Il rejoint en 2006 le comité de campagne de Dieudonné pour la présidentielle de 2007. La candidature du polémiste sera finalement abandonnée, faute d’obtention des 500 signatures, mais dans ce bureau se sont côtoyés des militants d’extrême droite, des négationnistes et des islamistes radicaux.
En 2010, on le retrouve également aux côtés du site conspirationniste d’extrême droite Alter-info, poursuivi devant le tribunal pour antisémitisme.
Je ne comprend toujours pas que cet individu soit encore en France, c’est retour chez lui, sans billet de retour !