Procès en vue pour trois dirigeants et un sympathisant d’un groupuscule néo-nazi

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Trois dirigeants et un sympathisant du groupuscule néo-nazi «Blood and Honour Hexagone» ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour participation à un groupe de combat, selon l’ordonnance de renvoi consultée mardi par l’AFP.

Dans son ordonnance signée le 25 septembre, le juge d’instruction marseillais note que ce groupement, dissout en juillet, est «connu pour prôner une idéologie néo-nazie et la suprématie de la race blanche sous couvert de musique (…) et d’activités sportives (…) dont l’exhibition et la pratique étaient interdites en France compte tenu de leur violence».

Le chef du groupe, Loïc Delboy, un vendeur marseillais et occasionnel videur de boites de nuit de 38 ans, Pierre Scarano, 29 ans, chauffeur de bus en Eure-et-Loir et David Dumas, 48 ans, imprimeur en Haute-Vienne avaient été interpellés et placés sous contrôle judiciaire en mars 2016 dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’armes. Un tatoueur des Bouches-du-Rhône, Jérémy Recagno, 29 ans, est également renvoyé pour cette infraction punissable de trois ans de prison. Tous se présentent comme un groupe d’amis partageant la volonté de «faire bouger la scène musicale», sans avoir accès aux armes. Devant le juge d’instruction, ils ont indiqué qu’en cinq ans, leurs rassemblements n’avaient engendré aucun débordement.

Issu du mouvement skinhead, ce groupuscule tire sa devise «Sang et Honneur» de celle des jeunesses hitlériennes «Blut und Ehre». «Vitrine légale», Blood and Honour Hexagone organisait dans la région lyonnaise plusieurs évènements chaque année liés à la musique rock «patriote», l’ISD memorial à la mémoire du fondateur anglais de cette mouvance skinhead ainsi qu’un «White Christmas» attirant 300 à 350 personnes venues également de Suisse, Belgique, Allemagne et Espagne. Affiches suprémacistes et matériel de propagande néo-nazie ont été saisis à l’occasion des contrôles opérés à l’issue des concerts et «conventions». Lors des rassemblements et concerts, organisés dans des salles des fêtes réservées sous un faux motif, des saluts nazis étaient pratiqués. Des affiches relatives à un camp d’entrainement en janvier 2016 dans la région lyonnaise ont également été découvertes par les gendarmes.

À l’issue d’un concert organisé en mars 2016 dans un village de l’Isère, les gendarmes avaient contrôlé 393 personnes dont 68 relevaient d’une fiche S «droite radicale». Dans l’ordinateur de Loïc Delboy, une vidéo filmée lors d’un rassemblement montrait l’incendie de drapeaux israélien et algérien tandis qu’une croix gammée était exhibée. Un texte datant de 2013 appelait à «reconquérir la terre de nos ancêtres et non de l’abandonner aux chiens d’Israël et aux fils d’Allah». Blood and Honour Hexagone a été dissout en juillet par le conseil des ministres en réponse à une recrudescence des actes antisémites et antimusulmans.

Source lefigaro