C’est la plus répandue des chirurgies esthétiques : une poitrine de rêve. Depuis les années 2000, les implants en silicone connaissent un grand succès tandis que la question de leur innocuité est posée. La France s’interroge sur une restriction ou une interdiction de ceux dit « texturés ».
Une première interdiction en 1995
Mais ce jour-là, cinq hommes qui disposent de la délégation de signature des ministres de l’économie, de l’industrie, de la santé et du budget signent un arrêté qui va prendre tous les chirurgiens plasticiens et leurs patientes de court : la pose d’implants mammaires en gel de silicone est désormais interdite en France.
Le matériau est dans le viseur de l’agence de santé américaine, la FDA, depuis plusieurs années. Des patientes et des médecins américains le soupçonnent d’être à l’origine de cancers et de maladies auto-immunes. Dès 1988, les fabricants sont priés de démontrer la sûreté et l’efficacité de leurs prothèses alors que, jusque-là, aucun essai clinique n’était requis pour les commercialiser.
En 1992, jugeant les résultats insuffisants, les Américains décrètent un moratoire en attendant d’y voir plus clair. La France suit. Mais elle franchit, seule, ce pas supplémentaire en ces jours de vacance du pouvoir.
Une alternative, les implants de sérum physiologique
Dans les cliniques, il faut subitement se réorganiser. Revoir les stocks, écarter les boîtes de gel de silicone, et commander en nombre des lots d’implants gonflables remplis de sérum physiologique, le seul matériau désormais autorisé. Mais ces prothèses ont leurs aléas : elles donnent le sentiment d’avoir une bouillotte contre la poitrine. Dessinent des vaguelettes sur les tissus les plus fins. Surtout, elles se dégonflent sans prévenir, laissant les femmes difformes du jour au lendemain.
Ainsi cette patiente du docteur Gérard Flageul qui appelle catastrophée, à quelques jours de l’an 2000. « Sa prothèse s’était dégonflée et comme on n’opérait pas ces jours-là par crainte d’un bug informatique lors du passage à l’année 00, elle allait devoir fêter le réveillon avec un sein aplati », se rappelle le chirurgien plasticien dont le cabinet est installé à deux pas du rond-point des Champs-Elysées.
A mesure que de telles histoires s’accumulent et que les opérations de reprise se multiplient, les plasticiens s’organisent. Une poignée de praticiens part opérer ses patientes à l’étranger, où le silicone est toujours autorisé. A Londres, Bruxelles, au Luxembourg, en Tunisie.
La docteure Béatrice Lafarge-Claoué, qui dirige avec son frère, Emmanuel Claoué, la clinique installée par leur grand-père à deux pas de la porte Maillot, s’envole ainsi pour Tunis le jeudi, opère le vendredi et profite du week-end à La Résidence, un 5-étoiles avec spa, golf et vue sur la Méditerranée.
Une véritable action de lobbying
D’autres commencent à faire le siège des autorités. Le docteur Sylvain Pétoin, qui a épluché près d’un millier de ses dossiers d’archives, compte « 30 % de dégonflements, à dix ans, pour les prothèses en sérum physiologique, contre 3 % de ruptures avec celles en gel ». « On a dû réopérer plusieurs fois des patientes à cause des dégonflements, et les risques anesthésiques sont plus dangereux que le gel de silicone »,argumente-t-il « pour acculer le gouvernement et le pousser à revoir sa position ».
Mais les autorités ne plient pas. Une vingtaine de chirurgiens décident alors d’attaquer cet entêtement devant le Conseil d’Etat. Avec, en coulisses, à la manœuvre, ce que M a découvert et qu’on ignorait jusqu’alors, l’industriel Inamed – qui fusionnera, cinq ans plus tard, avec le fabricant américain Allergan. Une véritable action de lobbying. En novembre 2000, la justice leur donne raison. Et en janvier 2001, une première série de prothèses remplies de gel fait son retour en France.
Près de vingt ans après, l’histoire est-elle en train de se répéter ? Depuis la fin novembre 2018, l’ANSM (l’agence de santé française) recommande aux chirurgiens de ne plus poser certains implants en silicone dits « texturés » – qui adhèrent aux tissus grâce à leur effet Velcro – car ils accroîtraient le risque de développement d’un cancer rare, le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC).
Deux journées d’auditions
Peu de cas sont à ce jour recensés dans le monde – 673, selon les derniers décomptes, en majorité liés à la gamme Biocell d’Allergan – mais cette nouvelle alerte repose la question de la sécurité des implants mammaires.
Comme l’ont montré fin novembre les « Implant Files » – une enquête internationale sur les implants médicaux à laquelle Le Monde a participé avec l’ICIJ, le consortium des journalistes d’investigation –, il n’existe toujours aucun recueil systématique des effets secondaires, ni de dispositif pour suivre à long terme les femmes implantées. Résultat : les autorités ne disposent que d’informations parcellaires pour évaluer les risques liés aux prothèses, et notamment l’apparition de certaines maladies auto-immunes.
Avant de se prononcer sur une éventuelle restriction ou une nouvelle interdiction, l’ANSM organise deux journées d’auditions, les 7 et 8 février. Des patientes, des chirurgiens sont invités à partager, en direct sur YouTube, leur expérience, heureuse ou malheureuse, avec le silicone. Les représentants des industriels, les sociétés savantes, mais aussi des agences de santé étrangères, dont la FDA, doivent apporter leur contribution.
Au terme de ces entretiens, une décision devrait être prise. Quelle qu’elle soit, les débats promettent d’être riches et vifs, tant le silicone et le recours à la chirurgie mammaire, en reconstruction comme en esthétique, sont devenus incontournables. En France, un demi-million de femmes sont porteuses d’implants et l’engouement planétaire pour cette intervention ne se dément pas.
Une première opération en 1962
C’est pourtant presque par hasard que le silicone est entré dans la vie des femmes. L’histoire raconte que c’est en 1962, dans un hôpital de Houston, au Texas, que les premières prothèses nouvelle génération sont implantées sur une jeune mère de 29 ans. Timmie Jean Lindsey, six enfants, voulait initialement qu’on lui retire ses tatouages de jeunesse – des roses, des oiseaux et le prénom de son ancien petit ami –, explique un journaliste du quotidien québécois La Presse qui l’a rencontrée, à 86 ans, ses prothèses toujours en place.
Mais une équipe de chirurgiens voit en elle la personne idéale pour tester sa dernière trouvaille. Seule une chienne avait servi de cobaye auparavant. En 1963, les docteurs Thomas Cronin, Thomas Biggs et Frank Gerow présentent leurs résultats au congrès de chirurgie plastique de Washington. C’est l’ovation et le début d’un premier âge d’or pour le silicone.
Au tournant des années 2000, la réapparition du gel dans les cliniques et les hôpitaux français coïncide avec une évolution des techniques et des technologies. Les chirurgiens promettent aux femmes une opération simple, rapide, et quasiment sans cicatrice.
Avec moins de complications, grâce à un gel plus compact, moins nocif pour les tissus. Dans Paris Match, le Brésilien Ivo Pitanguy, star mondiale de la discipline, vante un « procédé de fabrication (…) devenu très perfectionné [qui] empêche l’écoulement du produit » et grâce auquel les coques ne seraient plus qu’un mauvais souvenir.
Une chirurgie ambulatoire
Principale complication post-opératoire, cette rigidification autour de l’implant était le cauchemar des années 1970 et 1980. « La transformation des années 2000, ajoute le docteur Emmanuel Claoué, c’est la chirurgie ambulatoire. Si vous habitez tout près, vous sortez le jour même. » Les stars sont les premières conquises. Si le recours à la chirurgie ne s’avoue pas encore chez les actrices, les magazines people et féminins, avec leurs séries de photos avant/après, suggèrent fortement que certaines y succombent. Même Demi Moore, l’héroïne de Ghost et Striptease, se serait laissée tenter, sous-entend Le Point, en 2004.
Les Françaises leur emboîtent le pas, et n’hésitent pas à partager publiquement leur expérience. Sur les plateaux de télévision, c’est l’avènement de la chirurgie spectacle. « Comment quelques grammes de silicone peuvent-ils provoquer autant de bonheur ? », interroge Jean-Luc Delarue, en 2003. A trois ans d’intervalle, l’animateur vedette de France 2 consacre deux « Ça se discute » à la chirurgie esthétique : plus de deux heures de show où les mises en scène excessives n’effraient personne.
Au printemps 2003, Nadine, 90 D, qui rêve « d’une poitrine en harmonie avec [son] cerveau », raconte avoir fait des essais, le soir, chez elle, avec des ballons de baudruche remplis d’eau et un verre mesureur, pour arriver à la conclusion qu’un 90 F serait idéal. Le très médiatique docteur Sydney Ohana, qui a installé sa clinique Eiffel-Carré d’or dans l’ancien hôtel particulier du marquis de Triquerville pour – ce sont ses mots – en faire « un temple de la beauté », entraîne les caméras de l’émission jusque dans le bloc opératoire.
Le rêve de milliers de femmes
Trois ans plus tard, sur le même plateau, la « renaissance » de Jessie, 32 ans, qui a troqué son 85 A pour un 85 D, illustre plus largement le rêve de milliers de femmes. Elle a retrouvé confiance en elle, quitté son mari, et s’est fait de nouvelles copines parmi celles dont elle jalousait jusqu’alors les seins. Nouvelle femme, nouvelle vie, conclut Delarue.
Pour les chirurgiens plasticiens longtemps décriés par leurs copains d’internat, ces années-là ont comme un air de revanche. Le retour sur investissement du « Vu à la TV » est immédiat. Après l’émission de 2003, Sydney Ohana affirme ne « plus pouvoir répondre à la demande ».En 2004 débarque aussi la série américaine Nip/Tuck avec pour héros deux chirurgiens esthétiques déjantés de Floride. Dans la saison 4, Catherine Deneuve les supplie d’injecter dans sa poitrine déjà refaite les cendres de son mari. Cynique clin d’œil aux excès d’une société où tout semble possible.
Le silicone ? Les industriels l’adorent. A l’état liquide, solide, ou en gel, il devient l’ingrédient-phare des cosmétiques : les publicités vantent ses qualités pour lisser la peau, faire briller les cheveux, ou encore améliorer le « naturel » des fonds de teint. Les ingénieurs en aéronautique prisent sa résistance et son étanchéité ; les pâtissiers amateurs sont conquis par ses propriétés anti-adhésives utilisées dans les moules.
Pour les implants mammaires, le silicone est tout droit importé de Carpinteria, en Californie, où se trouve NuSil, unique fabricant au monde de gel à usage médical. « On a tous le même fournisseur, mais chacun a sa recette, avec différentes formulations chimiques », explique Fabien Rolland le directeur général du fabricant français Eurosilicone.
A chaque pays ses préférences
La souplesse du matériau permet de façonner des implants de toutes formes et de toutes tailles. Des ronds, des anatomiques. Des lisses, des granuleux. A chaque pays ses préférences. Les Brésiliennes et les Américaines, qui plébiscitent les lisses, affichent ostensiblement leurs seins refaits. En France, au contraire, les implants doivent rester discrets, voire « naturels », demandent paradoxalement les patientes, même si la taille ne cesse d’augmenter depuis trente ans.
D’où le succès des implants dits « anatomiques » qui imitent la forme des seins, et restent parfaitement en place grâce à l’effet Velcro de leur enveloppe, ce qui n’est pas le cas des prothèse rondes à la surface lisse. Les catalogues des fabricants recensent jusqu’à 200 références pour un seul modèle. Pour les reconstructions après cancer, un tel choix permet de retrouver la silhouette d’avant la maladie.
C’est ainsi que Christine*, 63 ans, une des patientes du docteur Michael Atlan, le chef du service de chirurgie plastique de l’hôpital Tenon à Paris, peut espérer retrouver un 85 B parfaitement symétrique après une ablation du sein gauche, et quatre ans passés « à plat » à bricoler un rembourrage dans son soutien-gorge. Elle n’a toutefois pas souhaité profiter de l’opération pour changer de taille. « Moi, je veux juste être normale »… Et pour cela, le silicone est sans égal.
Un gel low-cost dans les prothèses PIP
L’année 2011, avec le scandale des implants PIP, aurait pu mettre un terme à cet enthousiasme général. Dans le Var, un industriel français, Jean-Claude Mas, a rempli ses prothèses d’un gel low cost de fabrication maison, entraînant un taux de rupture anormalement élevé.
On estime à 400 000 le nombre de femmes dans le monde concernées par la supercherie. En France, quelque 18 000 d’entre elles se font explanter, et l’affaire est toujours entre les mains de la justice. L’Etat vient d’ailleurs d’être reconnu en partie responsable dans ce dossier pour n’avoir pas réagi aux alertes dont il avait été destinataire.
Mais à l’époque, ces révélations ne freinent pas l’attrait pour ce type de chirurgie. « PIP ? C’est une fraude du fabricant », clament en chœur les industriels, dont les modèles remplacent vite les prothèses frelatées. L’augmentation mammaire reste la première des interventions de chirurgie esthétique, en France, devant la liposuccion.
En 2017, 47 510 opérations non médicales ont encore eu lieu, selon les chiffres de la Société internationale de chirurgie esthétique et plastique pour l’Imcas – ce grand congrès mondial de chirurgie et de dermatologie esthétique qui se tient chaque année, fin janvier, à Paris. Sur le total des interventions de chirurgie mammaire, seul le quart concerne une reconstruction après un cancer.
De 3 500 à 5 000 euros
Cet engouement n’est plus réservé aux femmes fortunées. Avec un coût oscillant de 3 500 à 5 000 euros, les patientes n’hésitent pas à vider leur livret d’épargne, voire à faire un prêt sur quatre ans pour s’offrir une poitrine à la mode. Des organismes de crédit se sont glissés dans le créneau. Auxiliaires de vie, chauffeurs de taxi, infirmières, éducatrices pour jeunes enfants, elles poussent sans complexes les portes des très chics cliniques de l’ouest parisien, de Nice ou Marseille, pour tester des gabarits de prothèses, comme elles essaieraient un pull.
Pour les plus modestes, il existe même la version low cost. Des spécialistes du tourisme médical proposent pour 2 500 à 3 000 euros, un package incluant opération et semaine dans un hôtel de bord de mer, dans la banlieue de Tunis. « Cela ressemble un peu à un séjour Nouvelles Frontières, témoigne Virginie*, infirmière, 56 ans. J’ai pris ma petite valise, quelqu’un est venu me chercher à l’aéroport, et les guides nous rejoignaient le soir pour nous proposer des sorties. »
Cette banalisation du recours aux implants finit par faire oublier que derrière la promesse de se réveiller avec les seins d’Adriana Lima, le mannequin de la marque de lingerie Victoria’s Secret, se cache un acte chirurgical. « Le risque de complications, toutes causes confondues –ruptures, coques –, c’est 1 % par an, soit 10 % à dix ans, a pour habitude d’expliquer le docteur Michael Atlan à ses patientes. Une augmentation mammaire à 33 ans, cela signifie trois à quatre opérations d’ici à l’âge de 80 ans. »
De nouvelles classes d’âge
Mais malgré les risques et les effets secondaires, pour beaucoup de femmes, pas question de faire machine arrière. Les plus déterminées confient qu’elles iraient à Bruxelles ou Barcelone, si le silicone était de nouveau interdit par les autorités sanitaires en France. Agnès*, 46 ans, opérée une première fois en 2004 après avoir allaité ses deux enfants, puis une seconde, dix ans plus tard, « pour ne pas prendre de risque » et passer à des implants à l’aspect « plus naturel », s’est beaucoup documentée, et ne se sent « pas en danger ».
« J’ai une poitrine magnifique qui fait pâlir les esthéticiennes dans les salons de beauté. Si vous enlevez mes prothèses, il ne me reste que deux lambeaux. Sur le groupe Facebook auquel j’appartiens, pas une ne regrette. Cela va de la petite jeune de 23 ans complexée par ses petits seins aux femmes post-allaitantes, en passant par celles qui ont eu une reconstruction après un cancer. »
L’opération séduit de nouvelles classes d’âge. Avant, le millier de chirurgiens plasticiens que compte la France opéraient surtout des mères désireuses de retrouver leur poitrine d’avant grossesse et des cinquantenaires nostalgiques de leurs 20 ans.
Désormais, les seniors s’y mettent aussi. Les plus de 70 ans peuvent avoir les bras fripés, mais elles veulent pouvoir porter une robe du soir avec décolleté. Quant aux jeunes femmes, elles consultent de plus en plus, constate Benjamin Ascher, chirurgien plasticien et directeur scientifique de l’édition 2019 de l’Imcas : « Depuis cinq ans, la population jeune (18-34 ans) est passée devant les 55-70 ans. »
« Le plus beau jour de leur vie »
Noémie* est de celles-ci. A 27 ans, cette petite brune filiforme a décidé de s’offrir une nouvelle poitrine pour « se sentir plus femme » après ses deux grossesses. Ce matin de décembre, à quelques minutes d’entrer au bloc, à l’hôpital Tenon, à Paris, vêtue d’un simple slip en résille blanc, elle discute encore des dernières « retouches » avec son chirurgien. « Un gros C, c’est ce que j’imagine, mais je ne veux pas que cela fasse bimbo »,explique-t-elle, les bras croisés sur son buste, pour essayer de se réchauffer.
Se rassurer, aussi. Un mètre ruban dans une main, un marqueur noir de l’autre, son chirurgien trace la future silhouette de la jeune femme sur son corps. « Qu’est-ce que vous allez faire, elle est déjà parfaite ! », s’exclame quelques minutes plus tard, Macha, l’une des infirmières du service, en découvrant Noémie allongée et déjà endormie sur la table d’opération.
Cela lui a un jour effleuré l’esprit de se faire poser des implants, avant de se raviser. « J’étais assez populaire comme ça », plaisante-t-elle. Mais de confier : « Des patientes en salle de réveil m’ont dit que c’était le plus beau jour de leur vie. »
Un marché en pleine expansion
Depuis son cabinet du rond-point des Champs-Elysées, le docteur Gérard Flageul est convaincu que « rien ne pourra plus arrêter cette révolution : la chirurgie offre aux femmes cette liberté fantastique de choisir les seins avec lesquels elles désirent vivre ». A l’hôpital Tenon, le docteur Atlan, dont le service effectue en grande majorité des reconstructions après cancer, ne voit pas comment on pourrait tout balayer du jour au lendemain.
« Sans les prothèses texturées, on n’a pas les mêmes outils car il n’existe pas de prothèse anatomique lisse. Si seules les prothèses rondes étaient disponibles, les résultats seraient moins satisfaisants d’un point de vue esthétique. Il y aurait davantage de complications ce qui obligerait à des réinterventions plus fréquentes. »
Il doit être entendu par l’ANSM le 8 février. « La demande des patientes en chirurgie esthétique est légitime, car l’image qu’elles ont d’elles-mêmes a un impact fort sur leur vie. On ne peut pas se contenter d’éliminer le sujet », s’agace-t-il.
Ailleurs dans le monde, rien ne semble freiner l’enthousiasme des femmes pour le silicone. D’autant que le marché des implants mammaires est en pleine expansion. Selon les prévisions établies par le cabinet Grandview Research pour M, il devrait bondir de 1,2 milliard de dollars en 2017 à 1,9 milliard en 2025 (1,7 milliard d’euros). En France, des chiffres tout aussi optimistes annoncent plus de 58 millions de dollars de ventes en 2025 contre 36 millions en 2017. Le plan B des fabricants est déjà prêt.
A quelques jours de l’ouverture du congrès de l’Imcas, son directeur scientifique Benjamin Ascher annonçait un nouvel implant en silicone « plus léger, 30 % moins lourd, en attente d’enregistrement en France ». Et à peine Allergan avait-il annoncé, fin décembre, l’arrêt de la commercialisation de sa Biocell que l’industriel Motiva lançait ses implants « nanotexturés » aussi doux, promet-il, que de la « soie »…
* Le prénom a été changé.