Il se définit comme une « association militante » déterminée « à porter une voix juive dans le débat républicain et à ne plus laisser les extrêmes de tous bords occuper le terrain. »
Jean-Luc Mélenchon a qualifié ses militants de « commando ». Jeudi, deux jours après avoir vu une de leurs réunions publiques perturbée à Bezons (Val-d’Oise), des députés de La France insoumise (LFI) ont porté plainte contre le collectif « Nous Vivrons » pour « menace » et « entrave à la liberté d’expression ». Les élus Paul Vannier et Antoine Léaument ainsi que la candidate aux élections européennes Rima Hassan étaient présents ce jour-là.
Des affrontements éclatent entre militants pro-palestiniens et la LDJ qui faisait le service d’ordre du collectif pro-israélien @nous_vivrons lors de la marche féministe à Paris.#JourneeDesDroitsDesFemmes #8mars #WomensDay2024 pic.twitter.com/cLnNZcKAeS
— Luc Auffret (@LucAuffret) March 8, 2024
Le collectif « Nous Vivrons » a été créé après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Sur son site Internet, il se définit comme une « association militante » déterminée « à porter une voix juive dans le débat républicain et à ne plus laisser les extrêmes de tous bords occuper le terrain. »
Leur promesse ? Agir, « partout où l’antisémitisme surgira ». Ainsi, depuis le début du mois de novembre, le collectif multiplie les actions pour dénoncer l’antisémitisme en France et dans le monde, mais aussi le sort réservé aux femmes israéliennes lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre l’État hébreu.
Porter une voix juive au coeur du débat démocratique ;
Lutter sans concession contre l’antisémitisme et le fanatisme sous toutes ces formes;
Ne plus laisser les extrêmes occuper tout l’espace médiatique et public parce qu’il ne leur appartient pas.9/10
— Collectif Nous Vivrons #🟦 (@nous_vivrons) December 16, 2023
« Insoumis, le Hamas vous dit merci »
Le collectif s’est d’abord illustré le 25 novembre, lors d’une manifestation féministe. Des dizaines de femmes membres de « Nous Vivrons » s’y sont rendues pour dénoncer les violences sexuelles commises par le Hamas sur des femmes israéliennes lors de l’attaque du 7 octobre. Selon plusieurs témoignages, elles n’avaient pas pu participer au cortège, étant bloquées par d’autres manifestantes.
Début mars, un drapeau palestinien a été peint sur les marches de l’escalier de la Butte Sainte-Anne @nantesfr, cette nuit un drapeau israélien y a été adossé.
Notre objectif : dire non à l’importation du conflit en France et oui à l’autodétermination des peuples israélien et… pic.twitter.com/Lezeer5YDt— Collectif Nous Vivrons #🟦 (@nous_vivrons) April 22, 2024
Les étudiants juifs de France vivent des situations d’une violence à peine imaginable en 2024 dans les facs.
Face aux silences, face à la haine, @uejf nous sommes avec vous!
Nous ne nous tairons plus!
Nous ne nous terrerons plus!#stopantisemitisme https://t.co/3suCOg13CI— Collectif Nous Vivrons #🟦 (@nous_vivrons) April 5, 2024
Le 8 mars, lors de la journée internationale des droits des femmes, des tensions avaient éclaté dans le cortège de la manifestation parisienne entre des membres de « Nous Vivrons » et des militants propalestiniens. Quelques jours plus tard, le collectif a été à l’origine d’une tribune contre l’antisémitisme publiée dans le journal Le Monde et signée par 150 personnalités publiques, comme Élisabeth Borne ou l’acteur Gérard Darmon.
Un collectif d’extrême droite, selon LFI
Ces derniers jours, plusieurs de leurs membres se sont rendus devant le campus parisien de Sciences-po, où manifestaient plusieurs dizaines d’étudiants mobilisés pour la Palestine. Quelques tensions ont alors eu lieu sur place.
Mardi, les militants de « Nous Vivrons » s’en sont de nouveau pris à La France insoumise. Le collectif assure s’être présenté à la réunion tenue à Bezons (Val-d’Oise) pour « échanger » avec les représentants de LFI, mais que ces derniers leur ont « refusé l’entrée ».
De leur côté, les députés insoumis qui ont déposé plainte ont dénoncé leur volonté de perturber cette réunion et une « attitude provocante ». Un des membres du collectif aurait tenté, selon la plainte de Paul Vannier consultée par l’AFP, de bloquer la voiture transportant Rima Hassan « en s’allongeant » devant elle. Cette dernière a affirmé sur X qu’elle se réservait le droit de déposer plainte contre ce collectif qu’elle qualifie d’extrême droite.