Magali Berdah visée par d’autres plaintes pour «escroquerie» par les influenceuses

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Trois plaintes ont été déposées après des paiements et des engagements non honorés par Shauna Events, l’agence fondée par Magali Berdah. Une énième étape dans la chute de l’ex-reine de l’influence en ligne.

Le divorce est officiellement prononcé entre Maeva Ghennam, Milla Jasmine et leur ex-agente et amie, Magali Berdah. Les influenceuses aux millions d’abonnés, starlettes de la télé-réalité longtemps têtes de gondole de Shauna Events, la société de Berdah, ont chacune porté plainte contre X pour «escroquerie» vendredi 3 mai, afin de poursuivre la fondatrice de l’agence d’influence. Une troisième plainte pour le même motif a été déposée par Majda Sall, entrepreneuse et autrice, qui s’estime lésée après un contrat d’attachée de presse non tenu par Magali Berdah. Les trois femmes l’accusent de ne pas tenir ses engagements, et de refuser d’honorer ses dettes. Les montants réclamés se compteraient en centaines de milliers d’euros.

«Mes clientes font état de différents paiements non honorés depuis plusieurs mois, commente leur conseil, Ilyacine Maallaoui, auprès de LibérationLes circonstances dans lesquelles ces paiements n’ont pu avoir eu lieu nous obligent à privilégier la voie pénale. Nous sommes confiants quant aux suites procédurales.» Ces démarches judiciaires interviennent après des premières tentatives d’arrangements à l’amiable, et en parallèle de la procédure collective pour «redressement judiciaire» de Shauna Events, obtenue par la société le 7 novembre.

Des «mois de salaire» impayés

Procédure pour laquelle les deux influenceuses auraient déclaré des créances à hauteur de 500 000 euros pour Maeva Ghennam, et 140 000 euros pour Milla Jasmine. Dans le cas de la première, les retards de paiement auraient commencé dès l’année 2022. Cela engloberait à la fois des rémunérations pour des partenariats avec des marques, mais aussi son forfait «fixe» négocié avec l’agence contre un certain nombre de posts sur les réseaux sociaux par mois. Idem concernant Milla Jasmine – Marie Germain de son vrai nom – qui déclarait déjà son intention de porter plainte au Parisien, en décembre, arguant que Magali Berdah lui devait «des mois de salaire depuis plusieurs années, qui se sont accumulés au fil du temps».

Majda Sall, fondatrice de la société Boumbeauty, explique pour sa part avoir engagé Magali Berdah en octobre 2023 pour faire la promotion de son livre. «Un récit autobiographique qui raconte dix ans de maladie et comment j’ai réussi à guérir de mes troubles du comportement alimentaire, explique la jeune femme à LibérationJ’ai signé un contrat avec elle [via sa société Shauna Events, ndlr] à hauteur de 8 400 euros, pour des prestations d’attachée de presse.» Après s’être engagée à lui assurer «un mois de promotion, avec dix apparitions dans des médias, que ce soit papier, radio ou télé», Magali Berdah n’aurait pas donné suite. «Quand j’ai commencé à lui demander des comptes, un mois après, elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus s’en occuper et qu’elle me rembourserait, continue l’entrepreneuse. Je lui ai réclamé plusieurs fois depuis, mais elle répond ne pas avoir l’argent.»

Enième coup dur pour Shauna Events

Après plusieurs mois de conflits, Maeva Ghennam s’est officiellement lancée en indépendante en octobre, rapidement imitée par son amie influenceuse. Mais c’est tout le problème : les départs en cascade des talents de l’agence rendent de plus en plus hypothétique la possibilité pour Shauna Events d’être en capacité de renflouer ses caisses et apurer ses dettes. Les plaintes déposées pourraient ainsi permettre l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle connaissance de la société du caractère impossible des remboursements, alors même qu’elle continuait de multiplier les contrats.

Un énième coup dur pour Shauna Events, déjà condamnée à verser 2 millions d’euros à un couple de youtubeurs pour des défauts de paiement en janvier 2023. Seul soulagement : l’entreprise de l’ex-papesse de l’influence n’est plus visée pour pratiques commerciales trompeuses, l’enquête pénale ayant été classée sans suite fin mars. En son nom propre, Magali Berdah, qui a récemment obtenu gain de cause devant la justice face à ses légions de cyberharceleurs, a porté plainte contre Maeva Ghennam le 19 janvier pour «menaces de mort, provocation à la haine raciale, cyberharcèlement, chantage et violences psychologiques». La plainte vise plusieurs prises de parole de son ancienne protégée critiquant son soutien affiché à Israël, dans le contexte de la guerre à Gaza.

Mise à jour samedi 4 mai à 14h30 : ajout du classement sans suite de l’enquête pénale pour pratiques trompeuses.

par Mathilde Roche