Pierre Palmade : du crash au trash, récit d’un emballement

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Depuis l’accident causé par l’humoriste, le drame est entré en résonance avec les obsessions d’une société tendue et divisée. Alors que la justice doit se prononcer sur son renvoi en correctionnelle pour «homicide involontaire» en raison de la mort d’un fœtus de six mois, retour sur un an de rebondissements judiciaires, de polémiques et de destins foudroyés.

L’œil d’un cyclone, c’est le havre de paix quand, tout autour, la tempête emporte tout. L’œil du cyclone, ici, c’est une petite maison de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne. Dans la soirée du 10 février 2023, les gendarmes sonnent à la porte de son propriétaire, François, 58 ans. Ils lui annoncent la nouvelle : M. Palmade, le voisin d’en face, est responsable d’un accident de la route. Sur les chaînes d’info, François suit alors le drame en direct. Le lendemain matin, la rue est bloquée. Des hordes de policiers, journalistes et curieux déferlent sur ce village de 1000 habitants où l’on vient chercher une existence calme et sans surprise. Quand François sort de chez lui, on l’interpelle. Sur la drogue, sur les soirées, sur les rumeurs. «Parfois, des VTC passaient dans la rue et se garaient dans ma cour, je n’aimais pas trop cela, dit-il. Pour le reste, ce qu’il faisait derrière son mur ne me regardait pas.»

Un an plus tard, le procureur de Melun requiert un renvoi en procès de l’humoriste pour homicide et blessures involontaires. La décision finale revient à la juge d’instruction, qui s’apprête à rendre son ordonnance. Rendu le mois dernier, le réquisitoire définitif, consulté par Libération, tient à la fois de l’enquête sur un drame malheureusement banal et ses conséquences tragiques, et d’une plongée dans les affres de l’addiction, de la solitude et de la haine de soi. L’accident fut le dénouement d’une descente aux enfers chroniquée depuis des années, le choc entre deux sociétés qui ne se parlent plus – en résumé, les puissants contre les petites gens – et le début d’un feuilleton dont les péripéties ont obsédé une partie du pays, déchaîné les passions et ouvert une boîte aux fantasmes les plus sordides.

L’émoi collectif semble retombé, mais les braises du scandale sont encore incandescentes et la souffrance toujours présente. Les victimes essaient de se reconstruire, si tant est que ce soit possible. Le 2 avril 2024, Yuksel Y., le père de famille grièvement blessé dans l’accident, exprimait sa douleur à la télévision belge : «Avant, j’avais une belle vie. Maintenant, elle est catastrophique.» Ouvrier dans le bâtiment, il ne pourra plus travailler comme avant. Son fils est quant à lui suivi par un psychologue. «Précédemment très actif et joyeux, il avait dorénavant peur d’entreprendre des choses», reprend le procureur dans son réquisitoire. Conflagration de deux mondes qui se percutent, de blessures encore vives et de trajectoires brisées.

Pour mesurer toute la difficulté d’en parler avec nuance, il suffit d’appeler celles et ceux qui ont connu Palmade. «On a vécu une chasse à l’homme, ose le producteur Christophe Combarieu. C’était la Mort en direct, l’histoire d’un mec qui luttait pour ne pas se faire tuer.» Le comédien Alex Lutz balaye notre demande : «C’est glauque et c’est triste, c’est tout.» Un autre humoriste resté fidèle préfère éviter le sujet. «Pierre est très atteint, il s’en prend encore plein la gueule, ça ne sert à rien d’en rajouter.» Un ancien collaborateur hésite. «Parler, cela pourrait aider tellement de gens.» A l’heure du rendez-vous, un SMS arrive : «Après réflexion je ne parlerai pas du sujet. Merci bonne journée.» Au bout du malaise, une question affleure : que révèle sur notre société la fascination collective qu’a exercée cette affaire ?

L’accident

Le vendredi 10 février 2023, vers 18h30, Pierre Palmade prend la Peugeot 3008 de sa société pour aller faire une course au Carrefour de Villiers-en-Bière. Avec lui, deux partenaires de défonce. L’un d’eux a proposé de conduire, sans succès. L’autre dort sur la banquette arrière. A 18h44, une conductrice appelle les pompiers. Sur la D372, la Peugeot 3008 vient de se déporter sur la gauche avant de percuter une Renault Mégane. A bord de celle-ci, les membres d’une modeste famille d’immigrés turcs au destin foudroyé. Ce jour-là, Yuksel Y., le conducteur, fêtait ses 40 ans, et ramenait chez elle Mila, sa belle-sœur, alors enceinte de six mois et demi, ainsi que son fils de 6 ans. Le père est grièvement blessé, quasi broyé dans l’accident, et le pronostic vital de l’enfant est engagé. Aux urgences, Mila subit une césarienne avant d’apprendre la mort de la petite fille qu’elle attendait.

L’humoriste et metteur en scène est désincarcéré de son véhicule, emmené en unité de réanimation et testé positif à la cocaïne et à d’autres produits stupéfiants. Après l’arrivée des premiers secours, ses deux passagers ont quitté les lieux pour récupérer leurs affaires dans la propriété de Cély-en-Bière. Voire faire le ménage ? Le 15 février, les trois hommes sont placés en garde à vue. Pierre Palmade exprime ses regrets «d’avoir gâché la vie des gens et leur santé». Dans d’autres circonstances, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Ici, ce n’est que le début. Une troisième voiture, une Twingo, a percuté la Mégane. Au volant, Michel G., 86 ans, s’en est sorti avec des blessures légères. «Je ne veux plus être associé à cette histoire», coupe-t-il au téléphone, avant de raccrocher, excédé par cette année où les médias l’ont harcelé. Un journaliste télé aurait même forcé sa porte pour le rencontrer.

Les jours suivant l’accident, Cély-en-Bière se change en gouffre aux chimères. Le grand chapiteau médiatique débarque, des caméras s’installent au bout de la rue de Palmade, des photographes montent sur des escabeaux. Lors de la perquisition, les enquêteurs découvrent des seringues, de «nombreuses traces rougeâtres» et dans l’une des chambres, un chien «très stimulé», laissant penser que «la matière stupéfiante se situe dans l’air».

Avant l’accident, cela faisait deux jours que l’humoriste consommait par injection intraveineuse de la 3-MMC – une drogue de synthèse à la fois «stimulante, euphorisante et empathogène», selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives – mais aussi de la cocaïne, pour le maintenir éveillé, dans un contexte de chemsex, cette association de sexe et de drogues de synthèse. Une partie de la société française découvre alors la pratique. «C’est terrible qu’on parle du chemsex dans ces conditions, dit aujourd’hui Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris chargé de la lutte contre les discriminations. C’est un sujet de santé publique, c’était l’occasion d’y répondre, mais rien ne s’est passé.» Bientôt, le mot «chemsex» figurera au sommet des termes les plus recherchés du palmarès Google annuel, dans la catégorie : «C’est quoi ?»

La pharmacie où l’humoriste achetait ses seringues est prise d’assaut. «Les journalistes posaient des questions qui relevaient du secret médical.» A la pizzeria du coin, il faut commander des tomates cerises, des champignons et de la farine pour répondre à l’afflux des clients de passage. «Quand je servais, je me méfiais des micros planqués dans les sacs, raconte Héloïse, qui y travaille. Sur la page Google de l’établissement, j’ai dû signaler un commentaire qui disait juste : “Palmaworld”.» La boulangère s’agace de la lourdeur des questions qu’on lui a posées : quand il venait chercher son pain, Pierre Palmade était-il dans son état normal ?

Joël Boulat est né à Cély, dans une maison en vieilles pierres il y a soixante-quatorze ans, et n’est jamais parti. Quand il a rencontré Edith, une fille du Lot à l’accent chantant, ils se sont installés ensemble dans ce coin paisible. En 1988, ils ont découvert Pierre Palmade dans l’émission la Classe, sur la 3. Puis ils sont allés le voir jouer plusieurs fois, dans trois pièces dont les chamailleries tendres résonnaient avec les leurs : Ils s’aiment, Ils se sont aimés, puis Ils se re-aiment. Ils ont vieilli avec lui. Sur un bout de trottoir, ils rejouent l’une de leurs répliques préférées. Lui : «La pintade, c’est pas dans le four que je vais la mettre…» Elle : «…c’est dans ta sale gueule de con !» Ils étaient à Nice quand ils ont reconnu leur village à la télévision. Le soir de l’accident, c’est une petite part de leur histoire qui s’est ébréchée. «On lui en veut un peu…»

L’emballement

En plein mouvement sur la réforme des retraites, la machine s’emballe. Le drame met en lumière les demandes d’associations d’aide aux victimes d’accidents de la route. Olivier Véran, alors porte-parole du gouvernement, l’assure : il y aura zéro «tolérance sociale, sociétale et encore moins politique» à l’égard de la prise de cocaïne. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, propose le «retrait de 12 points» sur le permis pour toute personne qui conduit après avoir consommé de la drogue. La Première ministre Elisabeth Borne promet la création d’un «délit d’homicide routier», une nouvelle qualification symbolique, qui se concrétisera à l’Assemblée nationale en janvier 2024.

Au cours du mois de février 2023, l’affaire est mentionnée près de 30 000 fois dans les médias, soit l’équivalent de la couverture de la loi retraite et sa contestation, ou le quart de la couverture médiatique de la guerre en Ukraine. Le site du Parisien compte 25 millions de visites pour les articles relatifs aux premiers jours de l’affaire. Sur TPMP, CNews et BFMTV, tout le monde parle de Palmade. Des fake news circulent : l’humoriste roulait sans permis, ses passagers auraient pris la fuite, son téléphone aurait disparu après l’accident, l’enfant ne portait pas sa ceinture de sécurité… Dans la presse, les raccourcis pleuvent entre sexualité, drogue et drame routier. «On fait des amalgames entre le danger et la sexualité, poursuit Jean-Luc Romero-Michel. Le responsable, c’est l’homosexuel assoiffé de drogue et de passion, cela traduit une homophobie, comme dans les années sida.»

L’affaire s’étire comme un feuilleton dont les médias ne semblent jamais rassasiés. Les rumeurs en appellent d’autres, de plus en plus sordides. Le 17 février, un homme appelle la police : Pierre Palmade aurait des penchants pédocriminels. Le parquet de Paris ouvre une enquête pour «détention d’images à caractère pédopornographique». Nouvelles perquisitions. Aucun contenu de ce type n’est découvert. Sur le plateau de TPMP, le chroniqueur Gilles Verdez posera bientôt la question, très sérieusement : aux soirées, y avait-il des élus, des personnalités politiques, des gens du show-biz ?

A l’emballement s’ajoute la confusion. Le 25 février, l’humoriste est victime d’un accident vasculaire cérébral. Le 27, la chambre d’instruction ordonne son placement en détention provisoire. Le 6 mars, l’humoriste est mis en liberté sous contrôle judiciaire pour motif médical. Les journalistes le guettent à l’hôpital, interrogent les patients qui l’ont croisé, le cherchent dans son quartier de Bordeaux. Dans la nuit du 24 au 25 juin, surprise, il apparaît en boîte de nuit, à portée de smartphones. Images aussitôt virales, nouveau scandale. Entre la rechute d’un malade et le traumatisme des victimes, un gouffre irréconciliable. A la télévision belge, Yuksel Y. ressassait cet épisode : «Quand je l’ai vu s’amuser en discothèque, j’ai pensé à tout ce qu’il a fait subir à Mila, à mon enfant et à moi. Jamais je ne pourrai pardonner à Pierre Palmade.»

Le nom de Pierre Palmade devient un test de Rorschach – un outil psychologique projectif consistant à interpréter des taches d’encre – tant les réactions à son sujet en révèlent moins sur les faits que sur la personne qui s’exprime. «Il ne faut jamais croire un ancien toxicomane qui dit qu’il est guéri», commente l’auteur Frédéric Beigbeder sur France Inter. Le très controversé Freeze Corleone, rappeur connu pour ses paroles antisémites et complotistes, dans son album l’Attaque des clones : «Peine de mort pour Pierre Palmade si possible avec des techniques qui viennent d’Allemagne ou de chez Mohammed ben Salmane», en référence au journaliste Jamal Khashoggi, torturé, assassiné et démembré en 2018 par les forces spéciales saoudiennes.

L’effondrement

Au fil des mois, les amis se détournent, ou s’en vont. Les proches sont sommés de choisir : avec Palmade ou contre Palmade. La presse people épluche les publications Instagram de Michèle Laroque : l’actrice aurait-elle supprimé ses photos avec son partenaire de toujours ? «J’ai essayé de comprendre, ce qui ne veut pas dire excuser», dit-elle dans Paris Match le 3 août. Le 1er septembre 2023, Muriel Robin s’exprime pour la première fois sur RTL. «Je ne suis plus son amie. Parfois, on aime pour deux. Quand on se réveille de ça… Voilà, c’est tout.» Certains sont restés fidèles, parmi lesquels l’humoriste François Rollin. «C’est un ami qui a fait une énorme connerie, mais c’est mon ami, dit-il. Dans cette histoire, il y a une souffrance qu’on ne réparera pas, celle de la famille des victimes. Le reste est devenu un exutoire, mais la haine n’apporte rien.» Claude Fournier, le premier producteur de Pierre Palmade, ne juge personne : «Ce n’est pas la question de lâcher un ami, c’est un problème de conscience.» Chacun fait comme il peut.

Le 25 septembre 2023, Pierre Palmade se présente devant la juge d’instruction. Lors de son interrogatoire, il assume sa responsabilité dans la mort du fœtus, admet avoir fait une rechute en sortant en boîte et jure lutter contre l’addiction.

Une enquête de personnalité retrace son itinéraire. Quand son père meurt dans un accident de voiture, il a 8 ans. Parallèle glaçant : son père se rendait alors à un accouchement. L’autobiographie de Pierre Palmade s’appelle Dites à mon père que je suis célèbre. L’humoriste se drogue depuis l’âge de 20 ans, tente plusieurs cures de désintoxication, mais rechute toujours. L’expert psychiatre pointe une «personnalité quelque peu fragile», «une certaine immaturité» et note ceci : «Bien que conscient de la gravité de ses conduites addictives, il peine à lutter contre celles-ci. Sa sortie récente en débit de boissons à l’issue d’un soin de postcure à Bordeaux en témoigne. Il reste toujours attaché à la compagnie, et évitant la solitude, et en recherche d’un bout de paradis, aussi artificiel soit-il.» Aux enquêteurs, sa sœur Hélène indique qu’il vit en dehors de toute réalité financière. Pour rembourser les dettes, elle avait décidé de vendre la maison de Cély-en-Bière… «On constate ainsi une forme de déclin professionnel depuis trois ans, la recherche hédonique frénétique étant devenue sa priorité depuis 2020 et la découverte de la 3-MMC», éclaire l’expert.

Le producteur Christophe Combarieu est le dernier à l’avoir fait monter sur scène. C’était le 21 octobre 2022, à Yerres, en Essonne. Quand l’humoriste arrive, il peine à le croire : la salle est pleine. «Mais Christophe, qu’est-ce que c’est que tous ces gens ? — Ils sont là pour te voir. — Ah tu crois que ça remplit encore les salles, Pierre Palmade…» Sur scène, il rejoue ses classiques, comme un vieux rockeur sur le retour. «Il commençait les phrases, et le public les terminait.» Un autre rendez-vous était prévu pour janvier 2023, au théâtre des Mathurins. «Il n’est pas venu, raconte finalement Christophe Combarieu. Quand on l’a appelé, on a juste entendu un râle.»

Puis un SMS est arrivé, que le producteur cite de tête : «Malheureusement, mon addiction à la drogue me pourrit l’existence.» Le 7 février 2023, Pierre Palmade poste une dernière vidéo sur Instagram : «2 x 54 = 108, c’est-à-dire que si je suis à la moitié de ma vie, je mourrai à 108 ans. 3 x 54 = 162, ce qui fait que si je suis à un tiers de ma vie, je mourrai à 162 ans, mais ça, c’est quand même peu probable.» Un silence. «Non, je ne suis pas à un tiers de ma vie…»

La justice

Le 4 mars 2024, le procureur de Melun a donc rendu son réquisitoire et demandé un renvoi en procès pour homicide et blessures involontaires – et un non-lieu pour ses deux passagers. «C’est une première victoire», déclarait alors l’avocat de la famille des victimes, Me Mourad Battikh. Sollicités, les conseils de l’humoriste n’ont pas donné suite. La décision va à l’encontre de l’arrêt de la Cour de cassation du 29 juin 2001. «Il est dorénavant de jurisprudence constante que le délit d’homicide ne s’applique que dans l’hypothèse d’un enfant né vivant.» L’expertise médicale concernant le fœtus conclut que l’enfant était «indiscutablement viable» lors de la survenue de l’accident. La décision finale revient à la juge d’instruction chargée de l’enquête. La qualification pourrait donner lieu à un épineux débat juridique et l’affaire Palmade faire évoluer la jurisprudence sur le statut de l’enfant à naître.

Comme le reste de l’affaire, ce point de droit fait l’objet d’une nouvelle récupération politique, érigé par les anti-IVG comme étant en contradiction avec l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, alors au cœur de l’actualité. Dans les colonnes du JDD bollorisé, la chroniqueuse d’extrême droite Charlotte d’Ornellas se questionne sur «ce fœtus qui d’habitude s’efface dans le débat sur l’avortement, derrière le seul droit des femmes à disposer de leur corps». Cette fois pourtant, la polémique ne prend pas. «C’est très instructif et plein d’espoir que cela n’ait pas pris, analyse Marie-Eve Thérenty, professeure de littérature française à l’université Paul-Valéry-Montpellier-III, qui a piloté l’ouvrage Faits divers et vies déviantesCela renseigne sur le degré de consensus autour de l’IVG aujourd’hui en France. On peut aussi lire le fait divers à l’envers. En faire le symbole de l’inégalité sociale, oui, un tremplin pour la remise en cause de l’IVG, non.»

François, le voisin, a passé l’année en face de la «demeure de la bête». Au printemps, les curieux ont continué d’errer dans sa rue pour prendre un selfie devant la maison de Palmade. A l’été, le bruit des drones a couvert celui des guêpes. En vingt-quatre années écoulées à Cély, il n’avait jamais vu ça. «Quand quelqu’un partait, quelqu’un d’autre arrivait, et ça n’a pas arrêté.» Un an après l’accident, le calme semble revenu. Les magnolias donnent leurs premières fleurs et un emballage de paracétamol traîne devant le portail du voisin volatilisé.

par Arthur Cerf