Évoquant dans une interview l’avenir de cet établissement fermé depuis 2007, l’adjointe à la Culture a été reprise sur les réseaux sociaux par son homologue aux Finances. Pas une première sur ce dossier.
L’avenir du musée Guimet continue de fracturer la majorité écologiste. Le lieu, ouvert en 1879 et grand frère du musée homonyme de Paris, est fermé depuis 2007. Dans une interview accordée à Actu Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), l’adjointe à la Culture de la ville de Lyon en a dit un peu plus sur cet établissement vide depuis 17 ans : «On est en train de finaliser la proposition d’accueillir une exposition sur sept mois, qu’on appellerait le “Musée sentimental” et qui regrouperait des œuvres de la collection du Centre Pompidou mélangées à des œuvres de nos collections du musée des Beaux-Arts et du MAC. L’idée serait d’ouvrir au printemps 2025 et d’aller jusqu’à la fin de l’année».
Une projection non concertée avec le maire de Lyon qui a donné lieu à un recadrage sur X de la part de l’adjointe aux finances, Audrey Hénocque (EELV) : «Nous sommes tous très attachés à faire revivre le musée Guimet. Il est prématuré de faire des annonces tant que le projet de mise en sécurité et de production de l’exposition n’a pas été budgété et arbitré. C’est une responsabilité que nous devons avoir pour les Lyonnais.»
Contacté, l’entourage de Grégory Doucet a indiqué que «toutes les hypothèses sont sur la table» concernant l’avenir du musée. «On travaille de manière pragmatique avec tout le monde, même l’opposition. Là, le message était prématuré et maladroit. Quand on travaille de manière collective sur de nombreux sujets comme les Ateliers de la danse, le fonds culturel d’urgence, etc., ça se passe très bien (avec Nathalie Perrin-Gilbert, NDLR). Mais quand il y a des volontés individuelles, c’est plus compliqué», poursuit-on à l’Hôtel-de-Ville. Nathalie Perrin-Gilbert n’a pu être jointe.
En septembre 2023, cette dernière avait déjà fait savoir qu’elle ne soutenait pas l’hypothèse «d’une vente au plus offrant» du musée Guimet, mise sur la table – parmi d’autres propositions – par la majorité écologiste lors d’une réunion de travail. «Ce n’est pas une lubie d’une adjointe qui veut conserver ce lieu parce que petite, elle allait y voir des expositions d’histoire naturelle avec sa grand-mère. C’est une cohérence vis-à-vis de ce qui a toujours été ma vision du patrimoine. On ne peut pas tout brader comme ce qui a été fait par le passé à Lyon», avait-elle confié au Figaro.
La soupe à la grimace
Plus récemment l’adjointe à la Culture avait également fait entendre à plusieurs reprises une voix dissonante concernant l’aspersion d’un tableau de Monet par des militants écologistes. «Je me désolidarise des propos du coprésident du groupe écologiste (…)Je vous ai connu plus fermes chers amis EELV à condamner les violences urbaines. Je ne comprends pas un “deux poids deux mesures”, qui consisterait à condamner la violence sociale et excuser les militants quand il y a une visée écologiste», a-t-elle lancé lors du dernier conseil municipal de la ville de Lyon.
À l’époque, la condamnation jugée «a minima» de Gregory Doucet avait suscité de fortes critiques. Le maire de Lyon avait dit «regretter l’action» menée au musée des Beaux-Arts de Lyon tout en estimant que «face à l’urgence climatique, l’angoisse est légitime». Questionné quelques jours plus tard sur France Inter, il avait finalement expliqué «désapprouver» ce geste : «Ce n’est pas avec ce type d’action qu’on va embarquer les gens vers la transition écologique. Regardez, vous m’interrogez sur la forme et pas sur le fond. Ça veut dire que le message n’a pas réussi à être transmis».