Lors de la cérémonie des César, plusieurs artistes portaient le badge demandant la fin des hostilités à Gaza. L’acteur de « Ducobu » rappelle que plus d’une centaine d’otages sont toujours aux mains du Hamas.
Existe-t-il un « deux poids deux mesures » dans l’horreur ? Pour Elie Semoun, après avoir vu la cérémonie des César vendredi 23 février au soir à L’Olympia, la réponse est oui. En cause, les artistes qui arboraient un badge de l’association américaine Artists4Ceasefire, qui appelle à un cessez-le-feu à Gaza de la part d’Israël.
Sur scène également, les discours demandant à l’État hébreu l’arrêt des hostilités se sont succédé, sans pour autant mentionner les 132 otages encore aux mains du Hamas. Ainsi, la cinéaste Gala Hernandez Lopez a demandé à l’État français de « s’engager concrètement dans des situations telles que celle vécue par le peuple palestinien aujourd’hui ». Kaouther Ben Hania, la lauréate du césar du meilleur film documentaire pour Les Filles d’Olfa, a demandé que « cesse le massacre à Gaza », pécisant qu’il s’agissait du « premier massacre en direct sur nos téléphones ». « C’est tellement horrible et personne ne peut dire qu’il ne savait pas », a-t-elle ajouté.
« Qui parle des otages ? »
Un seul a évoqué les deux victimes directes de ce conflit, Arieh Worthalter, qui a décroché le césar du meilleur acteur pour sa performance dans Le Procès Goldman. « Je me joins, moi aussi, à un appel pour un cessez-le-feu à Gaza. La vie le demande : celle des Gazaouïs et celle des otages », a-t-il déclaré.
— elie semoun (@SemounElie) February 24, 2024
Des propos dans lesquels se retrouve Elie Semoun, qui souhaite lui aussi un cessez-le-feu « mais », comme il l’écrit sur X (anciennement Twitter) en lettres capitales, il déplore que les otages toujours aux mains du Hamas ne soient plus évoqués dans les discours. « Qui parle des otages ? Des femmes violées quotidiennement et qui sont désormais enceintes de ces monstres ? Qui a un mot pour l’enfer vécu par ces femmes et ces hommes et ces enfants ? » demande l’humoriste des Petites annonces. En référence aux témoignages de ceux arrivés sur place pour enlever les corps après l’attaque du 7 octobre. Un rapport israélien sur les violences sexuelles infligées aux otages ainsi que lors de l’attaque corrobore ces témoignages.
Et de conclure : « Il y a toujours deux poids deux mesures. Pensez à eux aussi. Le monde est l’otage du Hamas, y compris la Palestine. »