Le graffeur Lekto comparait ce jeudi à Avignon pour injure publique et provocation publique à la discrimination. Jacques Attali et sept associations dénoncent une fresque antisémite. L’artiste de 32 ans estime que « c’est une caricature pour rigoler ».
Le graffeur Lekto est jugé ce jeudi par le tribunal correctionnel d’Avignon. Le graffeur avignonnais est poursuivi par Jacques Attali pour une fresque au parking des Italiens à Avignon en juin 2022. Lekto avait représenté Jacques Attali en train de manipuler le président de la République comme une marionnette.
Le procès a été plusieurs fois reporté, notamment en raison du mouvement de grève contre la réforme des retraites : les avocats ne pouvaient pas prendre le train.
Jacques Attali et sept associations ont déposé plainte contre le graffeur Lekto. Il est poursuivi pour injure publique et provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion.
« Une caricature pour rigoler » selon Lekto
Le graffeur de 32 ans veut s’expliquer sur sa vision de la caricature et surtout dire au juge que la fresque du président en marionnette, c’était une « caricature pour rigoler ». L’artiste se dit prêt à discuter, pas au micro, uniquement sur le parking. C’est là que France Bleu Vaucluse l’a croisé quand il caricaturait Michel Blanc en pompiste Escroc. Lekto veut expliquer au juge qu’il n’y a « rien d’antisémite ». SOS Racisme, l’Observatoire juif de France, la Licra, le bureau de vigilance contre l’antisémitisme y ont repéré toutes les caractéristiques de l’antisémitisme. Pour Lekto, « ces associations y ont vu leur propres fantasmes ». Ultime argument de Lekto pour se défendre, « C’est Attali lui-même qui dit qu’il a fait Macron ».
Lekto explique que pendant six mois, il n’a pas repris ses bombes de peintures, « de peur qu’un taré lui mette un coup de couteau » dit-il. Mais il a provoqué une autre polémique en avril dernier avec le portrait d’Emmanuel Macron caricaturé en Hitler, 49.3 à la place de la moustache. L’image avait été placardée en pleine ville quelques semaines plus tard pour inciter à la désobéissance civile.
L’avocat de Jacques Attali pointe des messages subliminaux dangereux
L’avocat de Jacques Attali veut faire évoluer la jurisprudence et alerter sur les messages subliminaux que ces images font passer dans l’inconscient collectif.
Il évoque la technique du « dog whistling », le sifflet ultrason que seul les chiens peuvent entendre. En politique, cette technique consiste à envoyer des messages très précis aux partisans de certaines idées de manière déguisée, en utilisant des mots qui peuvent paraître anodins aux non-initiés, mais qui revêtent une signification bien précise pour d’autres.