Le «skunk» : la méthode israélienne de répression qui ne sent pas bon

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Les forces de l’ordre israéliennes ont fait usage, le 24 juillet, de cette technique de dispersion contre la foule qui protestait contre la réforme judiciaire.

Alors que le peuple israélien reste mobilisé contre la réforme judiciaire, dont la première loi a été entérinée par le Parlement lundi 24 juillet, les forces de l’ordre ont fait usage d’une nouvelle « arme » de répression contre les rassemblements monstres le jour du vote. Cette méthode, qui n’avait pas encore été utilisée depuis le début du mouvement de protestation, se nomme le « skunk », ou « moufette » en français. Il s’agit d’un liquide projeté par des canons à eau, qui possède la particularité de répandre une odeur pestilentielle. Majoritairement employé face aux manifestants palestiniens, ce « skunk » l’est très rarement contre le peuple israélien.

Ses origines

Le « skunk » est produit par une start-up israélienne, Odortec, en partenariat avec le département de développement technologique de la police. Il apparaît pour la première fois en 2008, lors de la guerre de Gaza. La firme garantit que son produit est à base d’ingrédients naturels et qu’il est biodégradable. La chaîne d’informations Al-Jazeera a affirmé, de son côté, qu’il s’agissait plutôt d’un concentré de produits chimiques qui pourrait causer de fortes nausées, des difficultés respiratoires, de violentes toux et des vomissements. Des Palestiniens, soumis à cette méthode, évoquent une perte de cheveux soudaine.

Comment ça marche ?

À la manière des canons à eau utilisés lors des manifestations un peu partout dans le monde, le « skunk » est stocké dans des sortes de camions-citernes. Les autorités justifient son usage en prônant le fait qu’il s’agisse d’une solution dissuasive et non létale. Le liquide est toutefois projeté à haute pression et peut donc blesser les personnes touchées.

D’après la chaîne d’information britannique BBC, son odeur pourrait ressembler à celle d’un mélange d’eaux usées, d’excréments et d’animaux en putréfaction. Extrêmement forts, les effluves mettent parfois plusieurs semaines à disparaître. Il suffit d’une seule goutte sur la peau pour qu’une odeur virulente et récalcitrante s’installe. Le seul « remède » connu est un savon produit par la société Odortec elle-même, et non accessible au grand public.