La destruction de Jérusalem par les Babyloniens est considérée comme l’un des événements les plus importants de l’Antiquité, qui a laissé un impact durable sur les religions du monde jusqu’à aujourd’hui. Pour mieux comprendre cet événement clé de l’époque biblique, une équipe de chercheurs israéliens l’a reconstitué, puis analysé.
« Ils incendièrent (…) toutes les maisons de Jérusalem. » C’est ainsi que la Bible décrit la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, en 586 avant notre ère. Afin de percer les secrets de cet incendie, des scientifiques ont mené une étude archéomagnétique sur les vestiges que les flammes ont jadis laissés derrières elles.
Les traces du feu, des éléments importants
De la même manière que les glaciologues parviennent à retracer l’histoire d’un glacier en analysant les traces laissées par sa fonte, les scientifiques sont en mesure d’étudier l’histoire d’un incendie en lisant au travers des traces laissées par le feu.
« L’analyse des restes microscopiques de feu s’est considérablement développée ces dernières années, permettant aux archéologues d’examiner de nouvelles questions relatives à l’intensité des événements de destruction et aux circonstances de la création des couches de destruction« , explique ainsi Science Direct.
Une science que des archéologues ont donc récemment appliquée à l’incendie à l’origine de la destruction de Jérusalem, en analysant son point d’allumage, puis en retraçant son parcours à l’aide des signaux magnétiques encore présents dans les vestiges retrouvés sur les lieux du temple de Salomon. Cette équipe est formée de scientifiques des universités de Tel Aviv, de Jérusalem et Weizman.
« C’était un bâtiment d’élite extraordinairement grand et riche, entièrement détruit pendant la campagne militaire de Babylone« , rappellent les auteurs de l’étude. Composée de deux étages, cette grande bâtisse aurait été occupée par l’élite de Jérusalem jusqu’à sa destruction, et présente des traces évidentes d’incendie, rapporte IFL Science.
Une « destruction délibérée » par le feu
D’après les résultats de l’étude, la conflagration provoquée par l’incendie aurait été plus forte à l’étage supérieur du bâtiment. C’est en effet là où se trouve la plus grande proportion d’artefacts qui ont été démagnétisés thermiquement.
L’étage inférieur du bâtiment aurait pour sa part été épargné par le feu, en raison de l’effondrement de son plafond qui aurait alors permis d’étouffer les flammes. « Sur les trois pièces du niveau inférieur, deux ne présentaient aucun signe de chaleur extrême et une contenait des traces d’un incendie localisé de courte durée qui ne s’est pas propagé », détaille IFL Science.
L’étude révèle également que le feu aurait été allumé à plusieurs endroits, dans les étages supérieurs. Et la présence généralisée de restes carbonisés à ces endroits-là, la propagation de l’incendie et l’effondrement rapide du bâtiment, sont autant d’éléments qui suggèrent « une destruction délibérée par le feu » ayant nécessité « de grands efforts pour démolir complètement le bâtiment« , concluent enfin les auteurs de l’étude.
Lola Talik