Israël a réalisé deux belles performances coup sur coup dans les catégories jeunes, en terminant troisième de la Coupe du monde U20 et en atteignant les demi-finales de l’Euro espoirs. Zoom sur le renouveau de cette nation.
Du jour au lendemain, ou presque, Israël s’est fait une place sur la carte du football mondial, notamment dans les catégories jeunes. En l’espace d’un mois environ, les jeunes israélites ont terminé à la troisième place de la Coupe du monde U20 et ont atteint les demi-finales de l’Euro espoirs (défaite 3-0 contre l’Angleterre).
Cette montée en puissance peut s’expliquer par l’arrivée des entraîneurs étrangers au sein du championnat local. « Cela a souvent été mal perçu par les entraîneurs locaux. Au regard de leurs compétences tout le monde a mis du sien et les a acceptés », explique Jonathan Serrero, journaliste indépendant basé à Israël et suiveur du football local. Il poursuit : « Le principal investisseur du Maccabi Tel Aviv, a mis un point d’honneur à recruter des entraîneurs étrangers. Ça explique en partie les succès que l’on connaît aujourd’hui. »
Les jeunes israéliens, « des joueurs modernes »
En parallèle, il y a également eu une restructuration au sein de la fédération israélienne. « Yossi Benayoun, l’actuel directeur sportif de la sélection et de la Fédération israélienne de football, a apporté son savoir-faire, car il a joué à Liverpool et à l’étranger. Le fait que le footballeur israélien s’exporte mieux explique aussi ce succès. »
Israël peut donc s’appuyer sur une nouvelle génération de jeunes joueurs qui émergent depuis les années 2014-2015. « Désormais, ils répondent totalement aux critères du joueur moderne, avec des joueurs qui sont costauds physiquement. Ce changement est impressionnant par rapport à ce qu’il se faisait il y a 10-15 ans », abonde Jonathan Serrero.
Grâce à tous ces points, les sélections de jeunes performent donc, au-delà peut-être même des espérances. « Les jeunes jouent d’égal à égal avec des formations comme l’Angleterre ou l’Espagne, des nations du football. C’est absolument phénoménal. »
Une confirmation attendue
La question principale est désormais de savoir si tout cela va se traduire par la réussite des A. Israël vient de monter dans la division A de la Ligue des nations, mais « c’est encore poussif au sein du football proposé. C’est beaucoup moins bon que la sélection espoir, qui réalise des matches superbes », relate le journaliste.
Un point notamment pourrait freiner le développement des jeunes : le service militaire obligatoire. Jonathan Serrero : « C’est le point qui freine l’évolution. Il y a souvent eu de très bons joueurs qui se sont exportés, ils comptaient sur la scène européenne, mais ils n’ont pas eu la carrière méritée en raison de ces opérations qui se déroulent dans des âges charnières pour l’évolution du footballeur, entre 18 et 21 ans. »
Bien qu’il existe des aménagements spécifiques pour les sportifs de haut niveau, rien ne dit qu’Oscar Gloukh (milieu offensif de 19 ans, Salzbourg), la grande pépite du football israélienne, par exemple, ne confirme chez les A. Tout comme le reste de ses coéquipiers…