A Ashdod les femmes n’ont pas le droit de monter dans les bus N° 80

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A Ashdod, sur la ligne 80, les femmes ne sont pas autorisées à monter dans le bus, sans aucune explication, signalisation ou publicité. Tout simplement les haredim n’en veulent pas !

« Ligne 80 ? Pas pour les femmes ! » Cette semaine s’est produit un incident inhabituel par sa gravité, au cours duquel une jeune fille de 17 ans, habitante de la ville, a tenté de monter sur la ligne 80 du bus « Electra Afikim » , une ligne interne reliant les quartiers de la ville, avec une autre femme et un homme à côté d’elle. Mais lorsqu’elle s’est approchée de la porte du bus, le chauffeur l’a arrêtée, a refusé de la faire monter dans le bus, affirmant qu’il s’agissait d’ un « bus réservé aux hommes » et a poursuivi son voyage. Même le fait qu’il s’agisse de femmes religieuses n’a rien changé.

Dans la ville d’Ashdod, on a entendu plus d’une fois ces dernières années des cas d’exclusion de femmes (défiguration de pancartes, manifestation contre la salsa dans le parc Einroni, etc.), mais lorsqu’il s’agit de se déplacer en transports en commun, on atteint le summum : on humilie les femmes voulant se déplacer, en leur interdisant l’accès au bus. Le bus soi-disant privé ressemble à n’importe quelle autre ligne de bus de la compagnie « Afikim ».

Le média Ashdodi qui a eu vent de ce scandale a voulu en avoir le cœur net, et s’est livré aux vérifications de base. D’abord, voir si la ligne apparaît sur le site Internet du site « Electra Afikim ». Par une recherche rapide sur « Google » on voit que le bus 80 existe, a un itinéraire planifié et la fréquence apparaît également. Cependant, il n’est pas mentionné qu’il s’agit d’une ligne réservée aux hommes.

Puis aller au centre de renseignement de la société « Electra Afikim » à la gare centrale située dans le centre commercial « City » de la ville et poser des questions sur la ligne. Là, les journalistes d’Ashdodi ont reçu une réponse qui les a laissé sans voix – « il n’y a pas de ligne 80 dans la ville d’Ashdod ». Et malgré les preuves apportées sur l’existence de cette ligne, le représentant n’a fait que répéter que cette ligne n’existait pas.

Après une enquête approfondie, on leur a expliqué que la ligne avait été commandée et coordonnée par un haut fonctionnaire d' »Electra Afikim » pour les étudiants d’une Yeshiva à Ashdod, mais aucune directive ou restriction n’est publiée nulle part. En outre, conformément à la loi sur l‘interdiction de discrimination en matière de produits, de services et d’entrée dans les lieux de divertissement et les lieux publics, en ce qui concerne les « services de transport » – bus, trains, transport aérien, navires, services de navette et location de voitures voici ce que dit la loi :  » Quiconque est engagé dans la fourniture d’un produit ou service public ou dans l’exploitation d’un lieu public ne doit pas faire de discrimination dans la fourniture du produit ou service public, en accordant l’accès au lieu public ou en dans la prestation de service dans l’espace public, en raison de la race, de la religion ou du groupe religieux, de la nationalité, du pays d’origine, du sexe, de l’orientation sexuelle, des perspectives, de l’appartenance à un parti, de l’âge, du statut personnel, de la filiation ou du port des uniformes de la sécurité et du sauvetage forces ou portant leurs symboles. »

Peu de temps après l’article dans Ashdodi, des articles sur le sujet ont été publiés sur le site « Walla » et « Maariv » et le soir également sur l’édition d’information de Channel 12. Une journaliste de News 12 est allée inspecter de près la ligne 80, et elle a également été expulsée et forcée de descendre du bus en affirmant qu’il s’agissait d’une ligne « uniquement pour les hommes élèves (de Yeshiva) » et on lui a demandé de marcher ou de prendre une autre ligne. De plus il s’avère que la ligne 80 n’est pas la seule dans ce cas, et sans que ce soit spécifié nulle part, les femmes ne sont pas non plus autorisées à monter sur les lignes 74 et 79.

La dénonciation de ce phénomène honteux a fait s’agiter tout un tas de personnalités : reste à voir ce que cela va donner dans les faits.

Line Tubiana avec ashdodi