David Grossman reçoit la Légion d’honneur à Jérusalem

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Figure de la littérature israélienne et militant pour la paix, l’écrivain David Grossman a été décoré mercredi de la Légion d’honneur au rang d’officier, lors d’une cérémonie au Consulat général de France à Jérusalem.

Né en 1954 à Jérusalem, David Grossman a notamment reçu le prix Médicis étranger en 2011 pour « Une Femme fuyant l’annonce », puis a été distingué, en 2017, par le prestigieux Man Booker International Prize britannique pour son livre « Un Cheval entre dans un bar ».

« J’ai été profondément façonné par des dramaturges, des musiciens, des auteurs qui parlaient français et qui ont été traduits en hébreu. Je suis une personne plus forte depuis que j’ai rencontré la culture française », a déclaré à l’AFP M. Grossman après avoir été décoré.

L’insigne a été remis par le Consul général à Jérusalem, René Troccaz, qui a salué une « carrière faite de détermination, de conviction et d’engagements qui (ont mené l’auteur) sur une ligne de crête, entre la littérature d’un côté et le militantisme politique de l’autre ».

Auteur de romans mais également d’essais et de livres pour enfants, David Grossman a abordé dans ses œuvres aussi bien les souffrances des Israéliens que celles des Palestiniens. Son fils, Uri, a été tué pendant son service militaire lors de la guerre menée par Israël au Liban en 2006.

« Si nous sommes chanceux et si nous avons de bons dirigeants courageux, contrairement aux dirigeants que nous avons aujourd’hui, alors nous pourrons nous sentir chez nous dans le monde », a dit l’auteur dans son discours, estimant qu’Israël ne pouvait être une « vraie démocratie » tant que l’occupation des Territoires palestiniens, qui a débuté en 1967, persistait.

Plus récemment, l’écrivain a soutenu le mouvement contre la réforme de la justice voulue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, dénoncée comme attentatoire à la démocratie par ses détracteurs qui manifestent chaque semaine depuis janvier. Dans une tribune publiée fin mars dans la revue américaine The Atlantic, il s’inquiétait de la possibilité pour Israël de devenir « une dictature », jugeant que son pays « se trouve dans l’une des pires crises qu’il ait connues ».

Pour M. Grossman, les « nationalistes et extrémistes » au pouvoir depuis fin décembre dans le gouvernement Netanyahu n’ont pas « seulement pour objectif d’apporter une série de changements au système tel qu’il existe mais d’altérer totalement l’ADN du pays ».

Source france24