MAJ : à 21 h 15 les informations de la télévision publique israélienne s’expriment à propos d’une possible désignation de Meyer Habib comme ambassadeur d’Israël en France.
Privé de son siège de député, Meyer Habib pressenti pour devenir ambassadeur d’Israël en France ⤵️ https://t.co/bFqmc6Pc57
— Libération (@libe) February 3, 2023
Le Conseil constitutionnel a annulé l’élection en juin 2022 du député Meyer Habib, dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger. Clémentine Autain se prend les pieds dans le tapis.
Ses soutiens se sont livrés à des «irrégularités et manœuvres de nature à altérer la sincérité du scrutin». Un nouveau scrutin doit donc être organisé dans les trois mois. L’organe chargé du contentieux électoral a en revanche rejeté un autre recours qui concernait la 11e circonscription des Yvelines, confirmant ainsi l’élection du député LFI William Martinet.
Sept annulations prononcés
Ces deux décisions mettent un terme à l’examen par le Conseil constitutionnel des recours déposés contre les résultats des législatives de juin 2022. Au total, il aura prononcé sept annulations (contre huit après celles de 2017).
Le 27 janvier, il avait annulé l’élection de Bénédicte Taurine (LFI) dans l’Ariège et le 20 janvier celles d’Éléonore Caroit (Renaissance), dans la 2e circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine), et de Karim Ben Cheïkh (Nupes), dans la 9e circonscription des Français hors de France (Maghreb et Afrique de l’Ouest).
Ces nouvelles annulations s’ajoutent aux trois élections qu’il avait déjà invalidées début décembre, ce qui avait provoqué des législatives partielles en janvier.
Irrégularités et manœuvres
Concernant l’élection dans la 8e circonscription des Français de l’étranger, qui recouvre notamment Israël, la Grèce et l’Italie, le Conseil constitutionnel a relevé que «des sympathisants de M. Habib avaient, en méconnaissance des dispositions de l’article L. 49 du code électoral, diffusé le jour du second tour de scrutin sur divers réseaux sociaux des messages appelant à voter pour ce candidat».
Il note aussi que «M. Habib avait mis en place des permanences téléphoniques et des centres d’aide mobilisant un nombre significatif d’opérateurs à destination des électeurs rencontrant des difficultés pour voter par voie électronique» et qu’à l’occasion de ces appels, «il a pu irrégulièrement être proposé aux électeurs de voter par internet à leur place». Pour le Conseil constitutionnel, «ces irrégularités et manœuvres ont été, au regard de l’écart de voix constaté au second tour, de nature à altérer la sincérité du scrutin».
Meyer Habib est par ailleurs visé par une enquête pour «détournement de fonds publics», suite à un signalement de Tracfin, les enquêteurs soupçonnant des irrégularités dans la rémunération de ses collaborateurs parlementaires. Proche du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, il siégeait au sein du groupe UDI lors de la précédente législature.
Clémentine Autain se justifie
Lorsque la classe politique a appris la nouvelle concernant cette annulation, certains députés ont tenu à y réagir sur Twitter. À l’instar de la députée La France insoumise Clémentine Autain. Sur le réseau social, elle a ironisé avec un « Mazal Tov », célèbre formule utilisée en guise de félicitations dans la communauté juive.
Très vite, de nombreux internautes ont accusé la députée de Seine-Saint-Denis de jouer avec les limites de l’antisémitisme. Face à cette avalanche de commentaires, Clémentine Autain a rectifié le tir. Dans un premier temps, elle a rédigé un autre tweet. « Même si Meyer Habib ne parle que d’Israël et pour éviter que les mauvais esprits ne s’échauffent, je le dis dans toutes les langues de la 8e circonscription », a-t-elle ajouté en s’exprimant dans différentes langues.
Enfin, dans une troisième publication, Clémentine Autain a annoncé avoir supprimé ses deux précédents tweets. « Mon propos a heurté certains d’entre vous de bonne foi. Je préfère retirer mon tweet et éviter toute polémique inutile », a-t-elle conclu.