A Paris, le hacker franco-israélien Grégory Chelli, dit « Ulcan », réputé pour ses coups de fils malveillants, a été condamné, en son absence, à une peine de deux ans d’emprisonnement.
Le hacker franco-israélien Grégory Chelli, dit « Ulcan », réputé pour ses coups de fils malveillants, a été condamné à une peine de deux ans d’emprisonnement par le tribunal judiciaire de Paris qui le jugeait en son absence. Le parquet avait requis une peine de 3 ans de prison à son encontre. Le hacker était jugé pour avoir diffusé sur internet des données confidentielles, obtenues frauduleusement, concernant le journaliste Aziz Zemouri.
Le tribunal a également condamné à une amende de 4.000 euros avec sursis Yannick C., un policier drômois, qui avait fourni à Ulcan les données confidentielles concernant M. Zemouri après avoir été berné par le hacker. M. Chelli qui réside en Israël depuis 2013 n’était pas présent à l’audience. Après avoir plaidé en vain la nullité en arguant que son client « n’avait pas été informé des poursuites engagées contre lui », son avocate Me Cécilia Mouchoux a refusé de plaider sur le fond.
Les faits remontent à septembre 2014. Se faisant passer pour un gendarme, M. Chelli avait appelé le commissariat de Bourg-les-Valence (Drôme) en expliquant qu’il avait interpellé sur l’autoroute un automobiliste en état d’ébriété, présenté comme Aziz Zemouri, et qu’il avait besoin d’informations confidentielles issues du fichier TAJ (traitement d’antécédents judiciaires) le concernant.
Selon les règles administratives en vigueur, M. Yannick C. n’aurait pas dû confier dans ces conditions les données de ce fichier à son interlocuteur.
« J’ai répondu à un gendarme. On entendait en bruit de fond des véhicules qui roulaient à vive allure », s’est justifié le prévenu à la barre. « Il y avait un caractère d’urgence et de dangerosité », a-t-il insisté. Dans cette affaire, M. Yannick C. s’est également porté partie civile à l’encontre de M. Chelli pour « escroquerie ».
Après avoir obtenu les informations confidentielles qu’il demandait sur M. Zemouri, Ulcan les avait diffusées sur internet provoquant « un déferlement de haine » contre le journaliste, a rappelé son avocat Me Renaud Le Gunehec. « Il ne s’agit pas d’un canular mais d’une affaire de racisme », a soutenu Me Le Gunehec dénonçant au passage la « complaisance » du policier.
Avant la publication sur internet de données personnelles concernant M. Zemouri, M. Chelli avait laissé des messages haineux sur le répondeur du journaliste auquel il reprochait un article de septembre 2014 publié dans Le Point et où il était présenté comme « un activiste raciste pro-israélien ».
Le magazine avait rapidement retiré le terme « raciste » de son édition en ligne. Âgé de 40 ans, M. Chelli a déjà été condamné dans plusieurs dossiers pour des appels malveillants, menaces de mort et dénonciations calomnieuses entre 2014 et 2016, visant notamment la maire de Lille Martine Aubry. Il continue de faire l’objet de plusieurs procédures devant la justice française. La France a émis un mandat d’arrêt à son encontre depuis janvier 2019.