Il y a deux ans, le pays était le premier à se lancer dans une campagne de vaccination massive et depuis, il a toujours été pris comme le baromètre de l’épidémie. Aujourd’hui, les centres de tests gratuits installés un peu partout dans le pays ferment. Israël considère que l’on n’est plus en pandémie.
Route de Bethléem à Jérusalem, derrière le bâtiment de la caisse maladie, on trouve encore une tente en plastique blanc abritant une table et quelques chaises. Elle est déserte. Plus haut vers le centre-ville, près du grand théâtre, le centre référencé sur le site du ministère de la Santé a déjà été démonté. Les barnums installés au début de la pandémie de Covid-19 ont disparu. Désormais, on se fera tester dans les dispensaires des caisses d’assurances maladie ou bien dans les hôpitaux.
« L’utilité de ces centres a diminué, explique le professeur Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie à l’université de Bar-Ilan, l’un des spécialistes du coronavirus en Israël. De manière générale, l’État d’Israël dit : on a passé un cap. Les chiffres sont assez stables. On suit surtout des indicateurs comme le nombre de malades graves dans les hôpitaux qui est toujours entre 100 et 150. Et ça fait plusieurs mois. Donc, pour nous, aujourd’hui, il n’y a pas urgence à tester toute la population. »
Vaccination, exposition, traitement : les piliers de la réussite
Conseiller du gouvernement sur la vaccination, le professeur Cyrille Cohen explique comment Israël en est arrivé là. « Le premier pilier a été la vaccination. En deux-trois mois, à peu près, on a vacciné 50% de la population, ce qui empêche les formes graves. Le deuxième pilier, c’est évidemment l’exposition naturelle. Le troisième pilier, ce sont les traitements, notamment le Paxlovid qui permet de désengorger nos hôpitaux et d’avoir une manière de regarder le futur de manière plus positive, bien que nous soyons toujours à la merci d’un nouveau variant. »
Le futur, c’est dès le 31 janvier. Le Covid sera alors considéré comme un virus épidémique comparable à la grippe. « Les gens ne seront plus astreints à un isolement s’ils sont positifs. On estime qu’on est avec ce virus comme avec d’autres virus. Aujourd’hui, c’est comme avoir la grippe. Mais j’hésite toujours à comparer parce qu’il y a quand même certaines choses qui nous inquiètent avec le Covid ou les longs Covid. Malheureusement, on voit quand même jusqu’à aujourd’hui des séquelles chez certaines personnes et ça, c’est un sujet de recherche qui va nous occuper pour les années à venir. » Voilà pourquoi Israël reste vigilant : tout voyageur arrivant de Chine doit présenter un test négatif.