A la suite d’un accord financier, le fisc israélien abandonne toutes charges contre le milliardaire, soupçonné de blanchiment d’argent. Condamné en 2021 à Genève, il est en attente du jugement en appel.
Les autorités israéliennes ont abandonné toutes les charges criminelles, après la conclusion d’un accord financier, contre le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, soupçonné pendant des années de blanchiment d’argent, selon des documents de justice consultés vendredi par l’AFP.
Cofondateur de Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), un groupe international de sociétés minières, l’homme d’affaires avait été arrêté en août 2017, puis libéré pour la suite des procédures, pour des faits présumés de blanchiment d’argent.
«Campagne internationale»
«Conformément à l’accord entre les parties, un total de 17 millions de shekels (environ 4,5 millions de francs) déposés dans le fonds de confiscation par Steinmetz (…) seront confisqués, dans le cadre d’un accord de confiscation civile, selon la loi sur le blanchiment», a indiqué le bureau du procureur israélien précisant que l’accord avait été signé jeudi.
«Cet accord signé avec l’administration fiscale met fin au litige» avec M. Steinmetz, qui a longtemps figuré dans la liste des plus grosses fortunes d’Israël du classement du magazine Forbes, poursuit la justice israélienne.
«La décision du bureau du procureur de l’État israélien à Tel Aviv prouve une fois de plus que les allégations contre Beny Steinmetz sont sans fondement. Depuis plus de 10 ans, il est au centre d’une campagne internationale contre sa réputation et son intégrité. Cette journée marque la disculpation de Beny Steinmetz en Israël», ont commenté les avocats de Beny Steinmetz, Nati Simchony et Ronen Rosenblum, dans un communiqué transmis à l’AFP.
Jugement attendu à Genève
Si les autorités israéliennes ont abandonné les poursuites contre M. Steinmetz, ce dernier reste en attente d’un jugement à l’issue de son procès en appel d’une condamnation pour corruption à Genève.
Le magnat avait été condamné en 2021 à cinq ans de prison ferme et au versement de 50 millions de francs suisses pour «corruption d’agents publics» en Guinée, dans une affaire de concession minière.
Beny Steinmetz est accusé d’avoir mis en place un montage financier via des sociétés-écran afin de verser de 2006 à 2012, notamment par des comptes suisses, environ 10 millions de dollars de pots-de-vin à la quatrième épouse de l’ancien président guinéen Lansana Conté (décédé en 2008), Mamadie Touré, afin que BSGR obtienne des droits miniers dans ce pays.
Beny Steinmetz a également été condamné par contumace en 2020 à cinq ans de prison en Roumanie dans un dossier de restitution illégale de biens. Il a été reconnu coupable de «création d’un groupe criminel organisé», dans une affaire remontant aux années 2006-2008, qui aurait fait perdre 135 millions d’euros à l’État roumain.