« L’ambassade de France en Israël a refusé de rencontrer la délégation d’agriculteurs corses lors de son voyage d’étude et d’échange avec l’agriculture israélienne » a déploré la Chambre d’Agriculture de Haute-Corse dans un communiqué.
Une délégation corse composée d’une soixantaine d’agriculteurs, de représentants de l’Université de Corse, de l’ODARC et de l’Office d’Equipement Hydraulique, vient de rentrer d’un voyage d’étude d’une semaine en Israël. Un voyage pour tisser des liens et pourquoi pas également des échanges.
Joseph Colombani, le président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Corse était du voyage. Il dit avoir été marqué par l’état d’esprit des Israéliens qu’il a pu rencontrer et leur manière de penser l’agriculture. « Il y a une relation particulière des Juifs avec la Corse et à ce titre, si nous, nous pouvons leur acheter leurs technologies, eux pourraient nous acheter en retour des produits ; je pense à l’agneau, au fromage ou encore au vin. Il pourrait y avoir des pistes comme celles-ci, en termes de commercialisation et d’autres » explique-t-il. « Cela vaut le coup de nous y intéresser. Il y a aussi des échanges d’étudiants, c’est d’ailleurs prévu avec l’école d’ingénieurs Paoli Tech, la question de l’éducation et de la formation est fondamentale. Et ce n’est pas tant l’agriculteur, qui doit être formé, c’est le politique qui doit organiser la formation, la recherche et le développement autour de l’agriculteur. C’est de la recherche uniquement appliquée en relation avec les agriculteurs. Là, on pourrait avoir directement des réponses pour chacune de nos problématiques ».
« Des possibilités extraordinaires pour nous »
Joseph Colombani parle, d’autre part, de « la résilience d’un pays qui n’a pas le choix » où « vous avez des températures à 42°c l’été ? ». « Des fois, il ne pleut pas l’hiver, donc des sécheresses terribles. Ils sont constamment dans la réflexion, l’anticipation et cet investissement dans le savoir, notamment à travers des centres de recherche, a conduit à la mise au point de systèmes ingénieux. Par exemple, un système de goutte à goutte enterré. Au niveau du goûteur, il y a du cuivre, ce qui tue la racine et cela laisse le goûteur propre pour pouvoir irriguer. Autre exemple, pour tester le lait, la microbiologie du lait, là aussi, il y a des petits systèmes, placés sur la conduite de lait, qui vous indiquent en direct et en instantané la qualité du lait, etc… Des possibilités extraordinaires pour nous ».
La Chambre d’Agriculture de Haute-Corse regrette toutefois « la posture de l’Ambassadeur de France à Tel Aviv qui, en refusant une rencontre « amicale », laisse ses ressortissants, finalement « apatrides » ».
Et d’ajouter : « Pourtant ce voyage co-organisé par l’Ambassade d’Israël en France a été orienté sur des problématiques de développement, qui répondent à des besoins connus et reconnus tels que la gestion de l’eau, l’irrigation de précision connectée, le traitement des eaux usées, la lutte contre le réchauffement climatique, ou encore des échanges commerciaux ».
« Une saute d’humeur si peu diplomatique »
Pour la Chambre d’Agriculture de Haute-Corse, « l’échange portant aussi sur l’histoire et la culture si riche, de nos deux pays, permet, comme souvent, la connaissance et le respect de l’autre. Tout le contraire de l’obscurantisme manifesté par certains… ».
« Quoi qu’il en soit, la Chambre d’Agriculture de Haute-Corse compte très vite dépasser cette saute d’humeur si peu diplomatique, en faisant fructifier les contacts pris lors de ces échanges et donner à l’agriculture corse des perspectives nouvelles qui ne pourront être que bénéfiques » conclut le communiqué.
Être reçu en Israël est une chose, mais par le représentant de la France en Israël est tout à fait autre chose (je me comprends….)
L’idée d’être reçu par la France n’était pas une idée judicieuse.