Le Maroc ouvre la 1e synagogue du monde arabe dans un campus

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La première synagogue au monde, au sein d’un campus universitaire d’un pays arabe, a ouvert ses portes au Maroc, dans les locaux de l’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir.

« C’est la preuve de la tolérance de notre pays. Le recteur m’a appelé et m’a dit : ‘Gabriel, nous avons besoin d’une synagogue, car nous avons déjà une mosquée‘, alors nous avons construit cette synagogue », explique en toute simplicité aux caméras Gabriel Malka, doyen de la faculté de médecine de l’Université polytechnique Mohamed 6 de Marrakech. Ce Marocain, originaire de Fès et revenu au Maroc après une carrière en France, a été l’une des personnalités responsables de l’inauguration de la première synagogue du Maroc construite à l’intérieur d’un campus universitaire. Non seulement au Maroc, mais aussi dans le monde arabe. Selon les promoteurs de cette initiative, aucun des pays à population majoritairement musulmane ne possède de temple juif à l’intérieur d’un campus universitaire.

« Goberman a fait remarquer le fait que « Prof. Gabriel Malka, un juif marocain, est le directeur de l’Institut des sciences biologiques de l’Université de l’UM6P et a joué un rôle clé dans le projet de la synagogue juive. Aujourd’hui, nous signons un document, mais le plus important est ce qui se cache derrière lui – un désir partagé de coopérer, ce qui conduira à un échange d’étudiants et de professeurs des deux institutions »

Déjà pionnier en ouvrant le premier musée du monde arabe et d’Afrique du Nord consacré à la culture juive, le Maroc est à nouveau le premier à célébrer une nouvelle étape dans ses relations avec l’État d’Israël.

L’inauguration a eu lieu avec l’installation de la mezouzah à l’entrée de la nouvelle synagogue. Outre le doyen Gabriel Malka et un grand groupe d’étudiants curieux, l’association Mimouna, un groupe d’étudiants marocains qui se consacre à la préservation du patrimoine juif au Maroc, Jacky Kadosh, représentant de la communauté juive de Marrakech, et Elie Abadie, grand rabbin du Conseil juif des Émirats arabes unis, y ont participé.

« L’ouverture de la synagogue de l’Université polytechnique Mohammed VI de Benguerir intervient après un travail conjoint de l’Association Mimouna et de la Fédération Séfarade Américaine », a déclaré El Mehdi Boudra, fondateur de l’Association Mimouna du Maroc. « Cette synagogue est déjà considérée comme la première du genre, dans un pays Arabe et dans le monde tout court. On s’attend à ce que cette synagogue offre aux étudiants juifs un lieu de prière, juste à côté d’une mosquée pour les musulmans, et ceci dans la même université. L’ouverture de la synagogue de l’Université polytechnique Mohammed VI de Benguerir intervient après un travail conjoint de l’Association Maïmouna et de la Fédération Séfarade Américaine. »

Du côté du gouvernement et de la société civile, le Maroc déploie des efforts intenses pour préserver et maintenir ce qui reste de la culture juive dans le pays. Sur le plan diplomatique, cela a abouti à l’adhésion du Maroc aux accords d’Abraham et à la normalisation des relations avec Israël.

Il ne reste pas plus de 2 500 Juifs résidents au Maroc, selon les chiffres tenus par les associations.  Il y en a eu beaucoup plus dans le passé, avant les grandes migrations qui ont commencé avec la création de l’État d’Israël en 1947. Le Maroc abritait alors la plus grande population juive d’Afrique du Nord, qui a ensuite été divisée entre le Canada, Israël et la France.

La paix avec son passé et avec la culture juive est devenue un outil important pour la diplomatie marocaine, qui a toujours tenu sa diaspora en haute estime. La constitution marocaine maintient la nationalité, bien que sans processus administratif, sur la base d’un principe fort de Ius Sanguinis, c’est-à-dire la nationalité héréditaire par le sang.

Grâce à ces efforts pour revitaliser un important héritage culturel laissé par la population sépharade et mizrahi au Maroc, les relations avec Israël se sont développées à pas de géant depuis 2020. De la coopération en matière de défense aux investissements dans l’industrie et le tourisme.

En 2017, le gouvernement marocain a déjà largement restauré le mellah de Marrakech, le quartier juif de la ville. Aujourd’hui seulement habitée par quelque 300 personnes âgées, elle est devenue l’une des attractions de la capitale touristique du Maroc. À son apogée, on estime que 50 000 Juifs peuplaient le mellah de Marrakech.

Avec atalayar et lodj