La France accusée de vouloir «désislamiser» les jeunes musulmans

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L’organisation islamiste radicale Hizb ut-Tahrir s’en prend régulièrement à l’Hexagone, notamment depuis l’étranger.

Alors que la question du voile islamique et des vêtements religieux à l’école refait surface en France, l’organisation islamiste radicale Hizb ut-Tahrir dénonce dans une vidéo «l’attaque contre le hidjab en Europe». La publication de ce message, le 11 septembre dernier, démontre que le sujet ne se limite pas à nos frontières alors même que la Commission européenne continue à soutenir et financer des groupes notoirement islamistes. Bien qu’elle n’ait pas pour principal sujet la France mais le Danemark, cette vidéo prouve que le pays de Voltaire constitue une cible de choix pour les tenants de la charia.

Dans cette séquence d’une heure, quatre participantes à une vidéoconférence, toutes voilées, critiquent avec véhémence une commission consultative danoise recommandant l’interdiction du hidjab dans les écoles primaires du Royaume. Fondé à Jérusalem au début des années 1950 et né d’une scission des Frères musulmans, Hizb ut-Tahrir («Parti de la libération») regrouperait de quelques dizaines à quelques centaines de milliers de militants et a essaimé dans une quarantaine de pays dans le monde. Interdit en Allemagne depuis 2003 en raison de son antisémitisme, il veut établir un califat supranational dans lequel serait appliquée la charia.

Actif au Danemark, où il s’est notamment manifesté contre les caricatures, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou en Belgique, il est très peu implanté en France. Ce qui ne l’empêche pas de s’en prendre régulièrement à l’Hexagone, notamment depuis l’étranger. Ainsi, à Londres en 2010, avec une manifestation devant l’ambassade de France contre la loi sur le voile intégral, ou encore en octobre 2020 lors d’un rassemblement devant l’ambassade de France à Beyrouth contre «l’islamophobie» de l’État français. En 2011, dans un communiqué en anglais, protestant contre la loi sur le voile intégral, Hizb ut-Tahrir en France s’exaspérait: «(Cette loi) reflète l’apartheid religieux et la nature fasciste du fondamentalisme séculariste français, autrement appelé “laïcité”.» Une hostilité de longue date qui explique pourquoi, dans cette nouvelle vidéo, il n’a pas fallu longtemps pour qu’une représentante de Hizb ut-Tahrir remette le sujet sur la table. Elle estime que la loi, votée en 2021, qui interdit le port de signes religieux ostensibles par les mineurs dans l’espace public, a «montré le sentiment des responsables politiques en France».

Bras de fer

La représentante de Hizb ut-Tahrir, qui explique au passage que la loi séparatisme «renforce le sécularisme et le libéralisme», cite alors «un sénateur soutenant» l’amendement de la Haute Assemblée. En l’occurrence, Bruno Retailleau, président du groupe LR, qui, le 31 mars, tonnait «qu’on arrête de nous dire que le voile n’est qu’un bout de tissu alors qu’il caractérise la prétention des idéologues islamistes à nous imposer une contre-société, séparée de la communauté nationale».

Pour la membre du Parti de la libération, ces propos de l’élu LR démontreraient que l’objectif «des responsables politiques et du gouvernement français est de gaver les jeunes musulmans avec des valeurs laïques, de les désislamiser, de les éloigner de leur croyance». Elle parle aussi d’une volonté de «briser le lien avec leur islamité». Difficile de définir plus clairement l’enjeu du bras de fer que veulent remporter les organisations islamistes. Et de résumer le débat entre charia et laïcité républicaine.

Source lefigaro