Pointés du doigt par le ministre de la Justice à l’Assemblée mardi, des élus de gauche ont quitté l’hémicycle. Eric Dupond-Moretti ne regrette rien.
Lors de l’ultime séance de « questions au gouvernement », qui s’est tenue mardi, le ministre de la justice a suscité l’indignation chez plusieurs élus Nupes. Interrogé sur l’antisémitisme à l’Assemblée Nationale, Eric Dupond-Moretti s’en est pris à l’« extrême gauche » sur l’antisémitisme. La prise de parole du ministre de la Justice a déclenché des réactions en cascade à l’hémicycle et en dehors.
Acte I : l’accusation de Dupond-Moretti
Lorsqu’il interpelle le garde des sceaux, le député apparenté Les Républicains Meyer Habib – proche de Netanyahou – s’emporte contre la France Insoumise et pointe du doigt la résolution déposée par le député communiste Jean-Paul Lecoq, visant à condamner le « régime d’apartheid » d’Israël contre les Palestiniens. « L’antisémitisme est toujours présent en France, notamment à la gauche de cet hémicycle avec les islamogauchistes », a lancé l’élu UDI de la huitième circonscription des Français de l’étranger, qui comprend notamment l’État d’Israël. « Au moins, les députés Nupes sont clairs dans la haine des juifs et d’Israël », a-t-il dit avant d’ajouter « ils ont troqué le bleu ouvrier contre le vert islamiste ; la faucille et le marteau contre la charia ».
La réponse du ministre de la Justice est implacable. Avant de s’en prendre à l’extrême droite et aux déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, Eric Dupond-Moretti a voulu toucher « un petit mot à l’extrême gauche » et a ensuite listé « Corbyn, l’apartheid, les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau. »
Ce sont là des références à plusieurs polémiques des derniers mois. Pendant la campagne du premier tour des législatives, deux candidates de la Nupes dans les 15e et 17e circonscriptions de Paris se sont affichées, le 6 juin, aux côtés de Jeremy Corbyn. L’ancien leader travailliste britannique a été accusé plusieurs fois de complaisance avec l’antisémitisme.