Un ancien couvent byzantin et sa sublime mosaïque redécouverts en Israël

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Ce sont des soldats israéliens en entraînement qui ont redécouvert ce complexe paléochrétien, utilisé par les femmes dès le Ve siècle. Les archéologues suggèrent que le site, « Horvat Hani », a été nommé d’après le personnage biblique de Hannah, était dédié à sa figure et pourrait même constituer l’endroit où elle a été enterrée.

Après une rare pièce de monnaie ancienne représentant la déesse de la Lune dénichée dans la mer, l’Autorité des antiquités d’Israël (Israel Antiquities Authority) annonce cette fois-ci avoir redécouvert l’ancien couvent byzantin de Horvat Hani, vieux de 1.500 ans, indique-t-elle dans un communiqué du 1er août 2022. Le complexe a plus précisément été révélé par des soldats dans une zone militaire au nord-est de la ville israélienne de Shoham, après qu’une partie ait été accidentellement endommagée par l’armée.

Un couvent dédié au personnage de Hannah

La maison des religieuses avait déjà été fouillée il y a vingt ans par des archéologues de l’Autorité des antiquités d’Israël. Deux bâtiments avaient alors été identifiés. L’un renfermait une église pavée d’une mosaïque colorée, un hall d’entrée, des dortoirs, des cellules d’isolement — pouvant être fermées de l’intérieur, ce qui est rarement le cas dans les monastères masculins — une tour avec des chambres et enfin un complexe funéraire souterrain — un arcosolium, c’est-à-dire une tombe au plafond voûté. L’autre comportait une cuisine, un réfectoire et une auberge pour les pèlerins.

La fouille avait aussi révélé des restes de femmes et d’enfants, donnant une preuve supplémentaire aux scientifiques qu’il s’agissait bien d’un couvent. Le tombeau aurait été construit entre le IIe et le IIIe siècle, mais l’endroit serait devenu un lieu de pèlerinage à partir du Ve siècle, durant la période byzantine, lorsque les autres bâtiments seraient sortis de terre. Une partie du nom arabe du site — « Haniyah », de « Burj el-Haniyah » — a fini par conduire les chercheurs à penser que Horvat Hani (en hébreu) était commémoré comme lieu de sépulture du personnage biblique Hannah ou Anne, mère du prophète Samuel.

Un site recouvert, endommagé puis nettoyé

Horvat Hani aurait finalement été abandonné et détruit au VIIIe ou IXe siècle, avant d’être découvert en 2002. Afin de le préserver, il avait ensuite été recouvert de terre, comme c’est généralement le cas pour les sites archéologiques qui ne peuvent être conservés et aménagés pour le public. Le site a donc été progressivement envahi par la végétation et s’est retrouvé « caché ». Mais « récemment [en 2019, ndlr], une petite partie de l’ancien site ecclésiastique a été endommagée au cours des activités de l’armée dans la zone militaire », explique Issy Kornfeld, directeur des fouilles pour le compte de l’Autorité des Antiquités d’Israël.

« Dans ce contexte, l’Autorité des antiquités d’Israël, en collaboration avec le programme des Forces de défense de la nature, a lancé un projet éducatif, par lequel ce site impressionnant a été rouvert et nettoyé », continue-t-il. Dans le cadre de cette opération, plusieurs dizaines de soldats ont été impliqués dans la ré-excavation du couvent byzantin. Désormais, la mosaïque de l’église est partiellement visible. Si elle se trouve toujours dans une zone d’entraînement de l’armée, l’Autorité des Antiquités d’Israël espère rendre plus accessible son aménagement et son entretien pour, dans le futur, la rendre visible du grand public.

Source geo