Proust, son rapport au judaïsme et à sa mère, Jeanne Weil

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Si Marcel fut baptisé, par convenance principalement, cette part juive fut à la fois déterminante et enfouie chez l’écrivain.

«Nous deux, on est toujours reliés par une télégraphie sans fil», écrivait Proust à sa mère, en septembre 1904. Avec près de 230 peintures, dessins, ouvrages, documents — dont des épreuves corrigées par l’auteur de Du côté de chez Swann et de Sodome et Gomorrhe —, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme s’attaque au sujet inédit de la relation entre l’écrivain et Jeanne Weil.

À l’image de l’écriture de Proust, il y a plusieurs fils à tirer dans cette exposition, les relations filiales nourrissant un rapport ténu, mais réel, au judaïsme. Les Weil, israélites de la bourgeoisie moderne, jouèrent un rôle dans l’histoire des juifs de France, au point que Jeanne ne se convertit jamais. Si Marcel fut baptisé, par convenance principalement, cette part juive fut à la fois déterminante et enfouie. Elle se perçoit dans son engagement au moment de l’affaire Dreyfus, ses liens avec des intellectuels et des artistes juifs, la passion commune de Marcel et de Jeanne pour l’histoire d’Esther, ou les personnages juifs de La Recherche du temps perdu. «À travers la judéité de l’écrivain, l’exposition présente aussi ce moment du XIXe siècle, où les israélites purent accéder à tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle, dans un mouvement d’intégration sans précédent», souligne Paul Salmona, directeur du musée.

Jusqu’au 28 août au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (3e). mahj.org